La BNF accueillera le prince de l’appropriation

Polémique sur fond de rock and roll : en décidant d’exposer Richard Prince, la BNF François Mitterrand risque un certain succès. Richard Prince est cet artiste américain qui reprend des œuvres déjà réalisées, notamment des photographies.

Et justement la BNF invite cet homme du 29 mars au 26 juin 2011, à « s’approprier les collections historiques de la bibliothèque ».

En recyclant les photographies des autres, Richard Prince a été l’objet de procédures lancées contre lui. A qui appartient une photo de photo (ou une peinture d’après la photo d’un autre), puisque le re-photographieur est indéniablement l’auteur de la sienne ? Une polémique qui, en tous cas, nourrit les conversations.

L’exposition Richard Prince, American Prayer (en référence à Jim Morrison dont il est collectionneur) conduit à la révélation des relations entre l’art contemporain et le livre.

Sur fond musical insolite pour la BNF (Hendrix, Morrison, Velvet Underground) le parcours s’appuiera sur le goût de l’artiste pour des écrivains comme Kerouac, Ginsberg, Burroughs, Philip K.Dick, Jim Thomson, Chester Himes.

Actuel, Paris, janvier 1971 © BnF, département Littérature et Art

Il sera construit autour d’une installation de l’artiste en forme de maison américaine des années soixante. Les éditions originales des auteurs américains emblématiques seront traitées comme des sculptures et viendront « dialoguer », comme c‘est la mode dans les musées, avec des livres rares et manuscrits de Rimbaud, Céline, Genet, des magazines comme Actuel ou Hara-Kiri., des livres populaires érotiques appartenant à la BNF et jamais montrés (soit l’indispensable touche poivrée) sur lesquels Richard Prince interviendra. Et, c’est la cerise sur le gâteau, cherry on the top, sa collection de « pulp fiction » (histoires bon marché) autour du « personnage érotique et troublant de l’infirmière ». Comment résister.

« Appropriation art », voilà la catégorie à laquelle appartient Richard Prince, souvent présenté comme un seigneur du genre. Et si un artiste s’appropriait les œuvres de Richard Prince, c’est une idée, non ? Une expo qui va déranger, chic.

Une "nurse" recyclée de Richard Prince telle que publiée dans le dernier numéro de "Chroniques" de la BNF

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