Je suis amant, j’ai des ailes

 

Voici un poème de Max Jacob, très ancien collaborateur des Soirées de Paris. Les Soirées de Paris lui rendent hommage. Max Jacob, ami d’Apollinaire et de Picasso, est né en 1876 à Quimper et décédé d’épuisement au camp de Drancy le 5 mars 1944.

 Il se peut

Il se peut qu’un rêve étrange
Vous ait occupée ce soir,
Vous avez cru voir un ange
Et c’était votre miroir.
Dans sa fuite Eléonore
A défait ses longs cheveux
Pour dérober à l’aurore
Le doux objet de mes vœux
A quelque mari fidèle
Il ne faudra plus penser,
Je suis amant, j’ai des ailes,
Je vous apprends à voler.
Que la muse du mensonge
Apporte au bout de vos doigts
Ce dédain qui n’est qu’un songe
Du berger plus fier qu’un roi.

Un soir de 1913, raconte Geneviève Dormann (1) qui s’inspire elle-même du récit de Louise Faure-Favier, Max Jacob fit des prophéties dans l’appartement de Marie Laurencin, rue la Fontaine.

Lisant l’avenir dans les mains de son ami Guillaume Apollinaire, il lui dit : «tu n’entreras ni à la Revue des Deux-Mondes, ni à l’Académie française. Je vois une vie courte (Apollinaire meurt en 1918 ndlr) et la gloire après la mort». Pour calmer la fureur de son ami Max ajouta : «Les dieux appellent de bonne heure, ceux qu’ils protègent».

Et, selon le témoignage de Louise Faure-Favier (2) Apollinaire le traita de c… ce que Geneviève Dormann a traduit par «con».

(1)   La gourmandise de Guillaume Apollinaire (Albin Michel 1994)

(2)   Souvenirs de Guillaume Apollinaire (Grasset 1945)

Et le site officiel des amis de Max Jacob pour en savoir plus.

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