Julien Fournié invite à l’extase

On avait quitté Julien Fournié avec son défilé prônant la nonchalance habillée. Le voilà qui opte cette fois pour un style «qui donne envie de baiser». Ce sont ses propres termes, qu’il veut cash. Sa collection printemps-été 2012  s’intitule d’ailleurs «Première extase». Elle se veut un hymne à la quête infinie du plaisir et de la sensualité, tant le styliste fait de la jouissance physique «une valeur en soi qui donne la liberté».

Résolument  sensuelle et sensitive, elle fait appel aux matières «reliefées» qui caressent le corps (un fourreau de sirène en néoprène), qui galbent l’anatomie, qui l’enferment dans des robes de style «mondrianesques» dont les fenêtres en organza  sont comme autant d’invitations à visiter la chair…

Modèle : Anmari chez IMG ; Photographe: Gilles-Marie Zimmermann.

Son show de 26 passages, hier soir au Showcase sous le pont Alexandre III, s’est accompagné d’un film en 3 dimensions et en 2 parties que le styliste a co-produit avec le diffuseur de courts métrages Première heure.  Sur le podium, la mise en scène a fait défiler des mannequins de tous les continents, blondes, blacks, indiennes, coréennes, sud-américaines… «C’est une collection pour mecs mais où les filles vont se retrouver», annonce le créateur.

Les trois quarts des modèles présentés sont des vêtements courts, très courts même. Des shorts notamment. Mais il y a aussi des robes longues, un smoking, des tops volantés très «moderniques», adjectif qu’affectionne son inventeur.

Julien Fournié se veut visionnaire. Sa collection utilise à fond les nouvelles technologies, recours au Fashion Lab et mise en réseau d’ateliers interactifs. Il s’agit de redéfinir les codes de la haute couture avec de nouveaux outils. De produire une collection pour la génération qui suit. 

Question «structuralité» des vêtements, place aux matières insolites : au néoprène, aux textures  à reflets, aux tissus métalliques à mémoire de forme travaillés avec des pipings (passepoils) réfléchissants en silicone… Ces matériaux futuristes côtoient  les matières plus traditionnelles, des mikado et crêpes de soie, des compositions tissées originaires du Burkina Faso. Le souci du styliste est en effet de mélanger tradition, culture et innovation. 

Modèle : Anmari chez IMG ; Photographe: Gilles-Marie Zimmermann.

Les couleurs sont fraîches mais pas froides. Le modéliste utilise des dégradés de couleurs recristallisés de blancs grâce à des pierres laiteuses, des bakélites blanches. Il s’agit d’auréoler ses modèles «d’un halo d’amour». Le lin blanc se voit laqué d’argent par l’effet de paillettes, livrant une impression aquatique. On se croirait dans un onsen, ce bain chaud japonais qui nimbe de buée hommes et femmes qui s’y retrouvent. «Ca sent l’amour, la transpiration, l’abandon», commente le créateur. Il  livre aussi ce conseil : regarder de près sa djellaba «aux couleurs dégradées de fin d’été». 

Julien Fournié voit dans sa nouvelle collection la suite logique de la précédente. Et s’en explique. Bardée, caparaçonnée dans la journée de vêtements «à la Monopolis», la femme une fois rentrée chez elle «aspire à enfiler sa djellaba et sauter sur son mec».

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Une réponse à Julien Fournié invite à l’extase

  1. de FOS dit :

    Le film a été produit par Première Heure sur une idée originale de Julien Fournié.

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