Chez Drouant, l’accueil vaut l’assiette et inversement

«Nous sommes allés chez Drouant». Si vous dites ça à un parisien, ce n’est pas la peine de vous lancer dans des explications topographiques car il connaît. Il y a été, il y va régulièrement ou il se promet depuis longtemps d’y retourner. S’il passe devant, l’œil se fait amical car, depuis que Charles Drouant a ouvert son bar-tabac place Gaillon en 1880, le lieu n’est pas seulement le rendez-vous des jurys Goncourt ou Renaudot, il appartient aux parisiens tout simplement, il est sous leur protection, à l’abri de la mondialisation.

L’expérience qui consiste à «retourner» chez Drouant s’est avérée positive. La formule du midi se joue à 44 euros et personne ne s’est senti volé. Il est en effet bien agréable d’être traité comme un client. Le service comme l’accueil étaient prévenants sans être pesants. Rien de tel pour se sentir à l’aise.

C’est donc dans de bonnes conditions que nous sommes assis à table pour profiter de la formule « Baladin » avec une petite réserve sur cet intitulé un peu quelconque, formule à « 44 » aurait peut-être suffi.

Vingt sur vingt à droite pour l’assiette d’asperges avec son petit pot de sauce mousseline délicatement citronnée. Quant à la salade de semoule au persil frais à gauche, croquettes de pois chiches et gambas rôties, elle combinait agréablement fraîcheur et originalité avec une mention spéciale pour les croquettes.

Les deux filets de rascasse poêlées et leurs pommes boulangères au safran sont descendus intégralement dans nos estomacs, sans émerveillement notable mais avec la satisfaction d’ingurgiter du travail culinaire soigné. A ce stade, le stress professionnel est entièrement dissout.

La bonne surprise nous attendait au dessert avec d’une part une tarte aux premières rhubarbes habilement présentée comme une crème brûlée et une mousse de chocolat au lait avec sa marmelade de dattes au cognac, le tout surmonté d’un sorbet à l’orange amère. Deux desserts que l’on pouvait qualifier d’exquis. Un qualificatif qui se perd.

A titre anecdotique on pouvait  croiser André Billy chez Drouant, membre de l’académie Goncourt et co-fondateur des Soirées de Paris.

Peut-être veille-t-il sur les lieux de là où il se trouve et plus particulièrement quand Les Soirées de Paris s’y déplacent. Il est bien permis de le supposer.

Drouant: 16-18 place Gaillon. Tel: 01 42 65 15 16

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2 réponses à Chez Drouant, l’accueil vaut l’assiette et inversement

  1. de FOS dit :

    Ton commentaire donne envie de s’y attabler !

  2. Steven dit :

    Toujours une excellente maison.

Les commentaires sont fermés.