Les P4 planantes se font rares

Il en reste encore deux à l’intérieur et au prix où s’adjuge désormais tout ce qui est rare, il devient envisageable de les confier à une maison de vente. Imaginons qu’un prince très riche se lève un matin avec une lubie qui consisterait à vouloir rapidement fumer une P4 ou encore une de celles que l’on appelait aussi les Parisiennes, il aurait, malgré sa fortune, un peu de mal à en dénicher.

Paradoxe, en cas d’enchère inattendue, ces P4 que l’on trouvait encore en vente chez les buralistes dans les années 70 étaient des cigarettes pour fumeurs fauchés, pour consommateurs n’ayant même pas les moyens de se payer un paquet de Gauloises, lesquelles étaient déjà bien moins chères que les blondes.

Oh oh et qu’éprouverait-il alors notre prince après avoir délicatement tourné la molette de son briquet Benson deep vintage afin d’allumer son rarissime fumigène ? Il aurait sûrement quelques visions comme une mobylette bleue ou orange, un jeans patte d’éléphant, un sac en bandoulière soi-disant sorti des surplus de l’armée américaine et en tout cas estampillé d’un signe de paix avec au moins un flipper «Amazon hunt» en perspective. Images auxquelles s’ajouteraient quelques odeurs comme un patchouli entêtant et des effluves très louches de résine exotique. Par dessus tout ça il entendrait des sons de guitares aussi distordus qu’aériens et plus globalement de la musique certifiée planante parce que garantie spatiale.

Autant la pourtant banale Marlboro light peut de nos jours tuer gravement son consommateur en trois bouffées par ailleurs spermicides, avec effets collatéraux sur l’entourage immédiat, autant la vieille P4 que de mémoire on achetait vingt cinq centimes est toujours à même, rien qu’en la regardant, de déclencher tout un film sans nuire aux artères. Déconcertant, non ?

PHB

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26 réponses à Les P4 planantes se font rares

  1. Bruno Sillard dit :

    Sans oublier le papier Riz la Croix, qui loin d’être concurrent de la cigarette, en était souvent inséparable, question de mélange aussi.
    Bon je me tais.

  2. Bruno Philip dit :

    Je prends une option

  3. sabaca dit :

    bonjour qui pourrai me dire ou puis je trouver des cigarettes P4 parisiennes merci me contacter étudie toutes offres

  4. Ping : L’avenir e-radieux est à nos portes les enfants | Les Soirées de Paris

  5. Catherine Bouche-Frémiot dit :

    très très bien ces réflexions sur le cassoulet et le Corbières chimiques… et les cigarettes électroniques… comme sur les P4 d’ailleurs… ça nous ramène au bon vieux temps!
    du coup j’allume ma troisième Marlboro du matin en me resservant un bon mug de thé!

  6. mila dit :

    Meme si la discution remonte a 2013, sur des choses de 1p70, j’ai envie de vous embrasser .
    PARCEQUE J’AI CONNU LES P4 A 15 A LA SORTIE DU LYCEE .
    DIEU QU’ON AVAIT UNE BONNE VIE .
    PEUT ETRE PAS BEAUCOUP DE SOUS, MAIS ON ETAIT MIEUX QUE LES JEUNES DE 2015 🙁

    • Merci de votre petit mot. PHB

    • Papapascal dit :

      Bravo Mila!
      Fumer sa P4 à l’intercours dans les chiottes du lycée et sous la menace constante du pion, voilà une expérience existentielle de toute beauté que nos miteux lycéens de 2016 ne connaîtront jamais.
      Ils ont la tête de malheureux jeunes gens à qui l’on n’offre rien à transgresser. Qu’imaginer de plus décourageant?

      • Juliette San Miguel dit :

        Dieu, que de bons souvenirs!!! C’était genial d’aller fumer aux chiottes où au ciné-club. J’étais interne dans un lycée de Toulouse et c’est au ciné- club qu’on nous a piqué. Du coup interdit de sorties pour aller voir la famille le week-end.

        • Papapascal dit :

          À propos de week-end, j’ajoute que les lycéens snobs ou plus argentés dédaignaient les très prolétariennes P4 au profit des plus aristocratiques paquets cartonnés de dix cigarettes High Life (paquet rouge) ou Week-End (paquet bleu), avec tout le prestige attaché au tabac blond…

      • jean rené Van Keisbelck dit :

        Oui, heureux temps … Quand on séchait la messe du dimanche matin pour offrir à la régie des tabacs les sous qui n’iraient pas au denier du culte…!

  7. labbe dit :

    bonsoir
    je recherche le prix du paquet de p4 dans les années 60
    merci a ceux qui prendront le temps de répondre a ma demande

    • Lacdom dit :

      Dans les années 60, un paquet de P4 valait 16 centimes; (On disait encore 16 Francs car les nouveaux Francs étaient tout récents) . Le paquet de Gauloises se vendait à 1 F. (100 anciens F.)

  8. sonic dit :

    Bonjour,

    je suis en possession d’une cartouche complète de P4. Quelqu’un pourrai me dire sa valeur ou sinon où je pourrais me renseigner?

    Merci par avance pour les réponses.

  9. tonydu13 dit :

    Les P 4, c’est toute une partie de mon enfance et adolescence qui me revient en mémoire … on fumait ça en cachette entre potes , foule de bons souvenirs, que nos jeunes d’aujourd’hui ne connaîtront sans doute jamais, eux à qui, bien souvent , tout est porté sur un plateau! J’étais pré apprenti boulanger pâtissier à l’époque en 1974-75, et c’était bien souvent l’argent de mes pourboires qui me permettaient de m’en acheter ! leur prix était bien 25 centimes. Que de bons moments de rigolade on a pu passé mes potes et moi à « crapauter »!

  10. Anca dit :

    Mes premières P4 datent des années 60 et 61, avec 20 francs on pouvait acheter le paquet et la pochette d’allumettes , on les fumait à la sortie de l’école dans les terrains vague tout proche.
    Le plus cher c’était la boite de Cachou qu’on achetait pour couvrir l’odeur du tabac

  11. De Boëldieu dit :

    Bjr!! et les paquets de « Balto » marque disparue qui a marqué à jamais ma jeunesse?, les P4 fumées en douce à la pension….nous en amenions soigneusement cachées ds nos affaires chaque semaine, et aussi le « Scaferlati Caporal » gris, peu cher; que nous fumions ( en cachette dans notre grande cabane de branchages) dans une pipe « empruntée » à mon père, j’avais 10 ans, et ensemble , tous les « Indiens » des environs, clans « ennemis » c’était le « calumet de la paix »!! censée apporter la paix entre « tribus » ( j’étais de la tribu des Creeks , nos ennemis étaient les Apaches et les Séminoles LOL) mais qui nous faisait « cracher nos poumons » odeur assez difficile a cacher à nos mamans respectives qui venaient renifler nos bouches LOL et l’achat en masse de bonbons forts a la menthe pour cacher les relents de perlot….
    Bonne époque ou je penses que l’on s’amusait beaucoup plus que les minots actuels scotchés à leurs I-phones et autres gadgets…et à fumer tout autre chose…

  12. Hervé de Terrelabourée dit :

    Dans mon souvenir en 1966/67, les « P4 » étaient à 20 centimes (4 sous), idem, je crois bien que les parties de flipper…, au café-tabac de Rothéneuf (Paramé, Saint-Malo). Un paquet de gauloise coûtait 1,35 franc et une place cinéma 1,10 franc au Celtic à Rochebonne (toujours à Paramé, Saint-Malo).
    Mon père fumait des gauloises… Quand j’ai commencé à fumer (1966/67), je lui en piquais en douce. Je suis même allé jusqu’à lui piquer un paquet entier : je croyais qu’il en avait d’avance, je me suis trompé ! J’ai pris une rouste et un manche à balais cassé en trois morceaux sur mon dos.

    • Lyonnais dit :

      Peu d’années avant, à Metz, le paquet de P4 coûtait aussi 20 centimes de même que la partie de flipper mais la place de cinéma était à 2 francs .
      Mon père fumait des Gitanes et je pratiquais des emprunts frauduleux mais discrets dans son paquet en cours, sans jamais prendre le risque inconsidéré de lui soustraire un paquet entier . Trop dangereux… Je n’étais pas partant pour la raclée !

  13. Ping : Un musée dans les vapes | Les Soirées de Paris

  14. Ping : Je me souviens des cigarettes P4 (pas du labo P4 !) | saint yrieix la perche

  15. Lyonnais dit :

    Peu d’années avant, à Metz, le paquet de P4 coûtait aussi 20 centimes de même que la partie de flipper mais la place de cinéma était à 2 francs .
    Mon père fumait des Gitanes et je pratiquais des emprunts frauduleux mais discrets dans son paquet en cours, sans jamais prendre le risque inconsidéré de lui soustraire un paquet entier . Trop dangereux… Je n’étais pas partant pour la raclée !

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