Abyale’s children

Dernier album d'Abyale. Photo (stylisée): PHBHabituée à puiser dans différents genres (jazz, rhythm and blues, pop, soul) pour un même répertoire, Abyale a ajouté sur l’un de ses derniers titres sa signature africaine, en adresse à ses origines. Sur « Children of man » en effet, elle y a infiltré un enregistrement de son père disparu, psalmodiant le nom des anciens. Le tout mêlé, outre sa voix caractérisée par une suavité particulière, de très beaux arrangements de piano, de basse…

« Children of man » a été enregistré « à l’insu » des musiciens précise-t-elle, lesquels croyaient à un tour de chauffe. Le morceau est plus long que prévu et il a été conservé dans son intégralité. Quant à l’intervention de son père en surimpression, elle l’avait captée sur un magnétophone lors de l’un de ses passages à Port-Gentil (Gabon).

On ne peut qu’apprécier cette évolution d’Abyale plus connue dans les années 90 pour son style « dance/electro ». Le fait qu’elle ait passé une partie de sa jeunesse aux Etats-Unis, se retrouve pleinement dans les influences croisées dont on profite dans « The Promise » le titre de son dernier album.

A l’écoute, passé un léger temps d’adaptation pour les non habitués, on a vite l’impression de rouler à l’arrière d’une vieille Buick dans les rues de Chicago à la recherche d’un club de musique noire. Habilement syncopé, chaque morceau du disque peut déclencher de lents mouvements de la tête, des mains, des hanches, des pieds. Nous avons ici affaire à un jazz délibérément dansant ce qui n’est pas si courant. Difficile de ne pas se laisser porter par cette musique sensuelle où la contribution de chaque musicien, pianiste en tête (Sébastien Lovato), est impeccablement dosée. Toutes les compositions tombent singulièrement juste, rien ne vient en surcharge.

Le tout a été produit en deux jours au  studio de Meudon sans le concours d’une maison de disques. Abyale était soutenue par l’association Jazzit ! et, c’est à noter, elle est allée chercher un complément de financement sur KissKissBankBank qui fait partie de ces nouvelles plateformes de financement de projets, bien utiles lorsque l’on ne veut pas s’enquiquiner à faire la danse du ventre devant le siège d’un éditeur.

Dernier album d'Abyale (The Promise). Photo (stylisée): PHB

Dernier album d’Abyale (The Promise). Photo (stylisée): PHB

Avec ses musiciens, outre son complice Sébastien Lovato déjà cité, mais aussi Gaël Chosson (batterie) Guillaume Trouvé (basse), Kevork Kerkiacharian (saxophone) et enfin Stéphanie Malsa (chœurs), Abyale se produira le dimanche 16 mars au Café de la danse à Paris. Avec le soutien amical, on l’a bien compris, des Soirées de Paris.

Un coup d’oeil.

 

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Une réponse à Abyale’s children

  1. Prise2notes dit :

    Oui, avoir envie de bouger quand on écoute Abyale, c’est tout ce qu’il y a de normal. Moi ce que j’aime aussi c’est ce son un peu 90 du genre Massive Attack, ou le clavier électro de Sébastien Lovato. Bon, j’attends le CD live avec impatience !

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