Pour Truffaut, le cinéma est un acte d’amour

François Truffaut. Source image: Cinémathèque« Je fais des films pour réaliser mes rêves d’adolescent, pour me faire du bien et, si possible, faire du bien aux autres. » Pour François Truffaut,  l’enfant mal aimé, le cinéma est un refuge. Timide et solitaire, le gamin préfère pendant la guerre les salles obscures de Pigalle à l’école. Déjà, sa vie se confond avec le cinéma.

Pour le trentième anniversaire de sa mort, la Cinémathèque française retrace la trajectoire du cinéaste -qui a voué sa vie au Septième Art- dans une exposition parisienne, organisée du 8 octobre 2014 au 25 janvier 2015. Dirigée par Serge Toubiana*, un ami, elle s’appuie sur les archives exceptionnelles de la Cinémathèque française et de la famille de Truffaut, témoignant de l’obsession du cinéaste de tout garder.

Séquences mythiques de films, témoignages de collaborateurs, scénarios griffonnés, lettres manuscrites, tickets de cinéma, photographies de tournage… C’est en immersion totale que le visiteur découvre l’oeuvre de Truffaut, critique de cinéma et réalisateur. A commencer par les articles qu’il signe dans les Cahiers du cinéma (Une certaine tendance du cinéma français, en 1954) ou dans la revue Arts (Le cinéma français crève sous les fausses légendes, en 1957). Avec virulence, il s’en prend à la tradition de qualité qui domine le cinéma hexagonal et à la médiocrité « d’un trop grand nombre de films« .

Plusieurs salles mettent en avant le travail de l’homme d’écriture (qui signe plusieurs centaines d’articles dans les années 50), devenu réalisateur (21 longs métrages au total). A 27 ans, il décroche avec son film Les 400 coups le prix de la mise en scène au Festival de Cannes en 1959. En toute liberté et avec un budget limité (marque de fabrique de la Nouvelle Vague), il filme son alter ego Jean-Pierre Léaud en s’inspirant de son enfance.

L'affiche du film Le Dernier Métro

L’affiche du film Le Dernier Métro

L’espace  dédié à la « passion amoureuse » – autre thème fétiche du cinéaste- nous embarque, sans difficulté, avec des images envoûtantes des plus grandes actrices (Jeanne Moreau, Marie Dubois, Françoise Dorléac, Claude Jade, Catherine Deneuve, Bernadette Lafont, Isabelle Adjani, Marie-France Pisier, Nathalie Baye, Fanny Ardant) donnant la réplique à Charles Aznavour, Jean Desailly, Oskar Werner, Charles Denner, Jean-Louis Trintignant et Gérard Depardieu.

Une salle consacrée à Hitchcock revient sur les liens d’amitié de Truffaut avec Helen Scott. Cette responsable de la promotion des films français aux Etats-Unis l’aidera à entreprendre les fameux entretiens avec Alfred Hitchcock qui donneront naissance à l’ouvrage « Le cinéma selon Hitchcock » (Robert Laffont, 1966), devenu culte pour les cinéphiles du monde entier. D’autres interviews de collaborateurs directs de Truffaut comme William Glenn, son directeur de la photographie, nous donnent un autre éclairage sur le cinéaste, récompensé en 1974 par un oscar pour La nuit américaine. Un exemple de film – parmi tant d’autres- qui nous rappelle que pour le réalisateur, le cinéma est le prolongement de la vie.

Chute

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3 réponses à Pour Truffaut, le cinéma est un acte d’amour

  1. jmc dit :

    Et aussi pour revoir quelques photos du tournage de La Nuit américaine, avec Jacqueline Bisset…

  2. Philippe Bonnet dit :

    Les deux Anglaises et le continent, La femme d’à côté, le dernier métro, tous ces films ont laissé une empreinte. PHB

  3. Byam dit :

    Pour les 400 coups, le cinéma français a François Truffaut, les Soirées de Paris ont Sandrine Chicaud

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