Lucy et son fantôme

Lorsqu’elle déménage dans la maison qu’elle a choisi en bord de mer et qui surplombe la falaise, Lucy fuit. Elle fuit sa vie passée auprès de son mari qui vient de décéder. Elle fuit sa belle famille étouffante et maltraitante, elle fuit tout ce qui la contraint et l’empêche d’elle même et de décider enfin de sa vie. Dans cette maison, elle fait une étrange rencontre, celle de l’ancien propriétaire ou plutôt de son fantôme le capitaine Daniel Greeg un vieux loup de mer bourru et hostile.

Lucy Muir n’a pas peur des fantômes, elle l’affronte et petit à petit elle l’apprivoise, et se fait accepter. Et tous deux décident de cohabiter. Des liens se nouent qui vont l’aider à éclore, à devenir qui elle est, et à assumer sa vocation d’écrivain. Une belle histoire que celle de cette femme esseulée qui va renaître à la vie et vivre son rêve par la grâce d’un gentil fantôme à la fois présent et absent.

« Le fantôme et Madame Muir » est l’adaptation au théâtre du roman de R.A. Dick après l’adaptation au cinéma  de J.L. Mankiewicz  avec Gene Tierney et Rex Harrison en 1947. Elle est restée dans les mémoires. 

Ce nouveau travail signé Catherine Aymerie entraîne le spectateur entre rêve et réalité dans un univers fait de délicatesse et de poésie et qui prend des allures de conte philosophique. Un moment magique, rare, bercé par le bruit des vagues, à la fois fort et régulier, qui fonctionne grâce au talent des acteurs Catherine Aymerie et Peter Bonke, sans oublier la mise en scène de Michel Favart.

Bien que l’on se prenne à rêver, par quelque artifice, par quelque effet lumineux, d’un fantôme rendu plus fantomatique et moins réel.

Marie-Pierre Sensey

« Le fantôme et Madame Muir »
LE MAGASIN jusqu’au 26 novembre
3 impasse de Châtillon 92240 Malakoff

« Le fantôme et Madame Muir ». Photo: JF Delon

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