L’Algérie d’Apollinaire en 2017 (seconde partie)

Il y a l’aile de l’avion et plus bas les côtes africaines qui commencent à se dessiner. Au sol se trouve l’aéroport Ahmed Ben Bella. Des avions se posent sur le site depuis au moins 1909. Ce n’était alors qu’un aérodrome. Plus tard il y a eu la base française 141. Les premières pistes en béton datent des années cinquante. D’en haut le regard peut embrasser la ville d’Oran et et sa rade. Il a fallu près de trois jours à Apollinaire pour accomplir le trajet entre Marseille et Oran. Depuis il ne faut plus que deux heures de patience avec un avion moderne. Nous sommes le 20 décembre 2017 soit un peu plus de 100 ans après le voyage du soldat-poète. A cette époque de l’année, les températures sont un peu fraîches le matin, bien plus douces l’après-midi. En Oranie dit-on, il ne neige que tous les cinquante ans. C’est d’ailleurs dans cette région qu’a été implantée l’une des premières stations météorologiques du monde. Une plaque, dans l’enceinte même du fort de Santa-Cruz rappelle cet événement.

Au mois de novembre 2017, le magazine Le Point a consacré sa couverture à l’Algérie, le « pays le plus mystérieux au monde ». La faute en revient à une colonisation française dénouée dans la douleur et des visas compliqués à obtenir de part et d’autre de la Méditerranée. L’Algérie maîtrise désormais son destin mais vit dans un repli circonspect.

Quant à l’Oranie, elle a connu l’occupation espagnole pendant plus de trois siècles avant de céder la place aux Ottomans durant quarante ans, puis aux Français jusqu’en 1962. Chaque période a connu ses drames. La plus récente est la « décennie noire » dans les années 90, marquée par le terrorisme et son éradication tout aussi douloureuse. Pas un autochtone durant cinq jours de visite qui n’en mentionnera le souvenir terrible. L’État algérien est resté méfiant, suspicieux. Rien que dans son édition du 23 décembre 2017, le Quotidien d’Oran mentionnait, en page 5, trois actualités. L’arrestation de cinq « individus qui préparaient des attentats à Tlemcen » (à près de 100 kilomètres), trois « casemates pour terroristes » détruites à Skikda dans lesquelles ont été découvertes 40 bombes et un canon « artisanal » et enfin 18 roquettes avec charges propulsives découvertes à Bordj Badji Mokhtar. Tout cela le même jour. La page n’est pas encore tournée.

L’ambiance policière se vérifie dès le contrôle douanier. Le fait de disposer d’un visa « presse » sur le passeport déclenche tout un processus. Un, deux, trois, quatre, cinq douaniers par ordre hiérarchique inspectent la fiche obligatoire. Puis la police. Pour quel journal travaillez-vous. Le Soir de Paris ? Non, Les Soirées de Paris. Que venez-vous faire en Algérie. Écrire un livre. Sur quoi. Sur le passage que fit à Oran Guillaume Apollinaire entre le mois de décembre 1915 et le mois de janvier 1916. Épelez son nom on va vérifier. Tous les passagers ont passé le contrôle depuis longtemps. La police de l’aéroport prend le relais. Assis plus tard dans un petit bureau à l’étage il faut patienter deux heures, le temps nécessaire à de mystérieux recoupements. L’aéroport est « non smoking » mais on laisse fumer le visiteur inattendu. Un jeune Chinois le rejoint. Son visa n’est plus valable. Il ne parle ni l’arabe, ni le français, ni l’anglais. Cela engendre une certaine diversion. Durant cinq jours, à l’exception peut-être du vendredi, jour de prière, la police sera présente. Elle stationnera au pied de l’hôtel et organisera une filature serrée pour surveiller et sans doute aussi protéger. Cette ambiance policière va contraster fortement avec l’accueil global des algériens de rencontre, toujours aimables, toujours prêts à renseigner l’étrange touriste dans les dédales de cette ville d’un million d’habitants.

Avant 1962, tout le centre d’Oran était occupé par les Français, les arabes étant relégués en périphérie. Oran dans dans son cœur est une architecture dépaysée évoquant Marseille, Draguignan ou Perpignan. La majeure partie des constructions date de l’entre-deux guerres. Les clins d’œil art-déco sont partout sur les façades, dans leur matière d’origine. Seules les paraboles montrent qu’il a y eu un changement d’époque. Sur l’un des grands boulevards qui descend vers la mer, il y a encore le REX, abandonné comme un vieux sarcophage. On dit que la ville comptait 80 cinémas. Il n’y a plus qu’une cinémathèque.

Le point de vue depuis le fort de Santa-Cruz offre de quoi méditer sur l’histoire de cette ville. Elle s’est logiquement développée vers l’est à partir de la montagne qui supporte le fort. Car elle est partie d’un oued qui coule à ses pieds et de siècle en siècle elle s’est étalée vers l’orient tout en prenant progressivement de la hauteur. Le nom d’Oran évoque le lion, animal dont il est dit qu’il y en avait encore certains spécimens au 10e siècle. D’ailleurs l’hôtel de ville est bardé de deux lions en bronze. Pour la petite histoire, les deux lions qui gardent la mairie de Paris côté rue Lobau sont issus du même moule. De là-haut mais seulement en hiver, on peut voir un vaste lac, dénommé Sebkha. Il ressemble à un grand miroir. Son eau salée, inutilisable, s’étend en longueur sur près de 500 kilomètres carrés soit la surface de l’État de Singapour. Avec les chaleurs suffocantes de l’été, il disparaît complètement comme sous l’effet d’un sort.

Quand Apollinaire débarque à Oran, il n’est pas sûr qu’il ait pris le temps de se renseigner comme il a l’habitude de le faire, autant pour satisfaire sa curiosité personnelle que pour épater ses hôtes. Sur la route de Mers El Kébir son œil photographique a dû noter tous les vestiges d’une histoire visible, au moins depuis que deux marins andalous y ont posé leurs jalons en l’an 902. Les traces de la présence espagnole s’y décèlent ici où là sur un porche ou au-dessus d’une fontaine. Mais c’est bien évidemment le fort de Santa-Cruz, bâti pour être imprenable, qui personnifie à lui seul la longue présence des Espagnols entre 1509 et 1792. Rien n’indique à ce jour que Guillaume Apollinaire se soit procuré un ouvrage qui faisait déjà référence et office de guide historique aux débuts de l’époque française et que l’on trouve encore dans les librairies d’Oran. Il est étonnant de constater à quel point l’on sait bien peu de choses de l’auteur, Henri-Léon Fey, qui a publié en 1850 un livre très détaillé sur l’histoire de la ville depuis l’antiquité. Le personnage était un commis civil à la direction municipale du génie et il était membre correspondant de la Société historique algérienne. C’est un oublié. Le plus puissant moteur de recherche Google ne l’a même pas répertorié. Tout juste peut-on supposer qu’il était de Rochefort (Charente-Maritime) puisqu’en 1863 il a signé un avant-propos dans un ouvrage au titre étonnant : « Notice édifiante sur la vie de Jeanne-Dominiquette Extrêmé , membre de l’association des enfants de Marie de la ville de Rochefort ». À défaut d’être attrayante, son histoire d’Oran a le mérite d’être studieuse, méticuleuse, sentant le labeur à la plume et la vieille encre.

Tout au long de l’occupation française, des guides ont été publiés. Les tout premiers n’avaient pas de meilleure ambition qu’un annuaire pratique à destination des colons mais au fil des années ils se sont étoffés. Leur contenu témoigne du peu cas qui était fait de la population musulmane alors que la ville comptait, en 1955, près de 300.000 habitants dont 100.000 musulmans. Il y est stipulé que ces derniers sont peu « exigeants » et qu’ils ont résolu « spontanément » la question du logement « sous forme de quartiers rudimentaires, de bidonvilles ». Pour eux, comme les populations européennes les plus pauvres, on évoque des « cités de recasement » prévues en périphérie de Saint-Eugène pour les musulmans, au Petit Lac pour les autres. Progressivement, les guides s’intéresseront enfin à l’histoire. On peut y apprendre entre autres choses qu’un tremblement de terre est survenu dans la nuit du 8 au 9 octobre 1790. Les 22 secousses dénombrées ont achevé d’affaiblir la présence espagnole et c’est alors que les Turcs profiteront de la confusion pour assiéger une ville « qui n’est plus défendue que par 15.000 hommes ». En 1792, un traité avec le roi d’Espagne officialise la possession ottomane. En témoigne encore aujourd’hui le beau palais du Bey qui voisine hélas avec une tour en béton inachevée. Selon le guide, il ne reste plus alors à Oran qu’un seul Français, un Parisien mais oui, qui devient joailler du Bey et que les soldats français retrouvèrent vif et intègre lors de leur débarquement en 1830.

À plus de 400 mètres d’altitude en tout cas, depuis n’importe quel point de Santa-Cruz, le visiteur peut s’émouvoir et de l’histoire et de la vue. Surtout quand la météo incertaine du mois de décembre fait se succéder nuages, pluie et soleil. Les contrastes que ces variations climatiques apportent ne font qu’ajouter à la grandeur du panorama. Vers l’ouest c’est Mers el-Kébir et sa rade idéale pour le mouillage (ci-contre). Depuis longtemps, les militaires y ont éclipsé la pêche. Après les accords d’Evian en 1962, il était convenu que la France pourrait y conserver ses activités durant un bail de 15 ans que l’ex-colonisateur a finalement raccourci à 5. Mers El Kébir a servi de base arrière aux essais nucléaires de la France dans le Sahara. Il se raconte que dans la montagne qui borde la commune à l’ouest, enfouis au creux de la roche-même, les Français avaient construit plusieurs immeubles dont un hôpital. C’est l’armée algérienne qui occupe le site à présent et inutile de préciser que l’on ne visite pas. Il y a très longtemps c’était un port romain baptisé « Portus Divinis » avant que progressivement, les pirates n’en fassent un centre d’affaires. C’est là aussi que plus tard, en 1940, la flotte française fut attaquée par la Royal Navy de peur que les bâtiments de guerre fussent pris par les Allemands. Mille deux cents marins français périrent dans cette attaque commanditée par Churchill et que paraît-il, De Gaulle justifia plus tard. Mais vue d’en haut, la petite commune de Mers El Kébir est bien jolie. Le bonheur n’est jamais bien loin mais il faut le chercher en hauteur.

Vers l’est, il convient de gommer mentalement un nombre considérable d’habitations et même des quartiers entiers pour se faire une idée de la ville telle qu’Apollinaire l’a découverte. Si l’on a visité auparavant le musée Zabana (voir ci-dessous) cela peut aider, grâce au travail quasi-topographique des peintres figuratifs du 19e siècle. Déjà l’on peut se figurer une baie sablonneuse à la place de l’actuel port d’Oran. Au pied des immeubles modernes il faut neutraliser du regard l’activité portuaire qui s’étend sur plusieurs hectares et imaginer qu’il y avait là la plage Sainte-Thérèse où l’on venait baigner les chevaux militaires. Une carte postale ancienne témoigne de cette activité. Sans cet entrelacs de grues, d’élévateurs et de bateaux marchands, la ville aurait pu être une villégiature comparable à Nice, elle n’en est que le symétrique inverse (avec 5 fois plus d’habitants) et il est dit parfois à cette aune qu’Oran « tourne le dos à la mer » ce qui est dommage.

 

La surprise du Musée Ahmed Zabana

Sa notoriété n’a pas franchi la Méditerranée. Lorsque l’on tape le nom de Gaëtan Perea sur Google, le moteur de recherche mondial sèche piteusement. Si l’on ajoute « Oran », le nom de ce peintre apparaît une fois une seule dans un blog qui date de 2010. Il ne figure même pas dans la liste des artistes recensés par Wikipédia sur la page consacrée au musée Ahmed Zabana (ex Musée Demaeght) construit dans les années trente. C’est pourtant l’une de ses toiles qui accueille le visiteur dès l’entrée du bâtiment. Outre ses qualités artistiques, il a eu le mérite de peindre Oran au fil de ses années de présence et donc de nous donner une idée de la ville.

L’une date de 1890 et montre dans un style naïf l’actuelle place de la mairie qui n’a pas beaucoup changé. L’autre, peut-être plus intéressante et dont voit un détail ci-dessus, représente une vue d’ensemble de la ville avec l’inévitable fort de Santa-Cruz. Elle date de 1937 et permet de comprendre que la ruralité d’Oran dépassait largement, vingt ans après le passage d’Apollinaire, une urbanisation balbutiante. Quatre-vingts ans plus tard, pratiquement tous les espaces vides ont été comblés autour des voies déjà tracées. D’autres vues plus anciennes encore soulignent la beauté d’un paysage où les plages existaient encore avant d’être progressivement envahies par l’implantation d’un port industriel.

Cette atmosphère provinciale peinte par Perea perdure une fois franchies les portes de ce musée dont la section beaux-arts est l’un des principaux attraits. Hormis les toiles que l’on dénombre un peu partout sur les murs, il y a une pièce au rez-de-chaussée qui concentre la collection permanente. Et là encore, sans que cela ne constitue loin s’en faut la moindre accusation, la fiche Wikipédia contient -si l’on peut dire – deux omissions. D’abord un paysage du peintre Henri Havet qui ne manque pas d’interpeller eu égard aux objectifs de ce reportage. Puisque c’est d’Oran qu’au tout début de l’année 1916, Guillaume Apollinaire expédie une carte postale à Mireille Havet, la fille du peintre. L’adresse est celle de la famille Havet qu’Apollinaire fréquentait dans le 16e arrondissement. Au moment de son voyage à Oran, Henri Havet effectue un séjour contraint à l’asile de Ville-Evrard à Neuilly-sur-Marne en Seine-Saint-Denis car il est sujet à de graves crises mélancoliques pouvant dégénérer en accès de violence. C’est un bagne dont le bâti subsiste encore aujourd’hui. La folie y était consignée à l’abri des regards. Dans son livre sur Mireille Havet, Emmanuelle Retaillaud-Bajac écrit notamment que dans une « telle ambiance », les « identités en miettes » ne pouvaient faire « autre chose que d’achever de se briser ». Tout indique selon l’auteur de cette bonne biographie que le père de Mireille s’y soit suicidé un jour de 1913. Dans le musée Zabana, il ne reste de lui que cette expression paysagiste aimable que la postérité a choisi d’ignorer.

Mais le grand oubli n’est pas là. Quelques pas plus loin figure, accroché aux cimaises, une vraie curiosité. Il s’agit d’une « nativité » dont l’étiquette mentionne sur la droite qu’elle a été produite par rien moins que Georges de La Tour. Ce peintre lorrain remarqué par Louis XIII, baptisé en 1593 à Vic-sur-Seille et décédé en 1652 à Lunéville est une sommité universelle. On ne dénombre qu’une cinquantaine d’œuvres qui lui sont officiellement attribuées de par le monde. Ce prodigieux artisan de la lumière est un artiste inestimable dans tous les sens du terme. Chaque découverte dans ce domaine, rarissime, constitue obligatoirement un événement. Cette petite « nativité » est par conséquent stupéfiante sous réserve bien sûr qu’elle soit authentique. Elle est pourtant là, accrochée comme une anodine représentation religieuse. Il faut bien se dire qu’il y a sûrement eu un conservateur, un jour (lointain) pour l’étiqueter. Et voilà cette œuvre à la qualité pâle qui survit dans l’indifférence tranquille du musée.

Quant à Ahmed Zabana qui donne son nom au musée après l’indépendance, il est né en 1926 dans le quartier populaire El Hamri (Lamur) où vivait la famille Pagès. Il est le premier indépendantiste algérien à avoir été guillotiné en juin 1956 à Alger au sein de la prison Barberousse. Le ministre de la justice d’alors s’appelle François Mitterrand, nommé à ce poste au mois de février. D’un côté le futur président de la République française a tenté de réformer les méthodes très dures de la police locale envers les musulmans d’Algérie. De l’autre il savait qu’il allait devoir donner des gages de sévérité en prenant à son compte ce texte sans nuances : « En Algérie, les autorités compétentes pourront […] ordonner la traduction directe, sans instruction préalable, devant un tribunal permanent des forces armées des individus pris en flagrant délit de participation à une action contre les personnes ou les biens […] si ces infractions sont susceptibles d’entraîner la peine capitale lorsqu’elles auront été commises. » (Le Point du 31 août 2001). Le ministre sera inflexible, « sur 45 dossiers lors de son passage Place Vendôme, peut-on lire dans Le Point, François Mitterrand ne donne que sept avis favorables à la grâce ». À Oran partout, toutes catégories de personnes confondues, l’histoire terrible et tragique reste perceptible y compris dans cet air clément du mois de décembre 2017.

PHB

Revoir L’Algérie d’Apollinaire (première partie)

Relire La carte postale d’Oran

Print Friendly, PDF & Email
N'hésitez pas à partager
Ce contenu a été publié dans Apollinaire. Vous pouvez le mettre en favoris avec ce permalien.

6 réponses à L’Algérie d’Apollinaire en 2017 (seconde partie)

  1. Marie J dit :

    Un voyage sous le signe des oubliés et des oublis qui se trouvent ainsi ressuscités. Mireille Havet n’était pas que la fille du peintre. Elle écrivait aussi…

  2. Didier dit :

    Ville-Evrard n’est pas en « Saine-et-Marne » .
    Ni en Seine-et-Marne d’ailleurs .
    Mais à Neuilly-sur-Marne , en Seine-Saint-Denis.
    Henri Havet serait maintenant dirigé sur l’Hôpital parisien Sainte-Anne .
    Bravo pour ce récit de voyage dans le temps et l’espace .
    Didier

  3. iturralde dit :

    passionnant voyage
    un grand merci !

  4. Pierre Savin dit :

    Merci pour ce beau récit qui me rappelle un séjour fait il y a cinq ans, au cours duquel j’avais aussi rencontré Abdeslem Abdelhak, une personne sympathique et savante.
    Sur les lions de la mairie et leur sculpteur, dénommé Caïn, il vaut la peine de rappeler les deux pages que Camus, qui n’aime pas Oran, leur consacre dans les « Noces à Tipaza » : « Malgré quelques recherches , je n’ai pu me passionner pour Caïn. J’ai seulement appris qu’il avait la réputation d’un animalier adroit. Cependant je pense souvent à lui. C’est une pente d’esprit qui vous vient à Oran. Voici un artiste au nom sonore qui a laissé ici une oeuvre sans importance. »
    Pour Mers El Kébir, je voudrais mentionner le petit poème que Valery Larbaud a écrit après son passage à Oran en 1905. On le trouve dans les oeuvres complètes d’A. O. Barnabooth, il évoque un temps bien révolu, mais on peut toujours aujourd’hui écouter la chanson dont il parle :
    J’aime ce village, où sont les orangers,
    Sans se voir, deux jeunes filles se disent leurs amours
    Sur deux infiniment plaintives mandolines.
    Et j’aime cette auberge, car les servantes, dans la cour,
    Chantent dans la douceur du soir cet air si doux
    De la « Paloma ». Ecoutez la paloma qui bat de l’aile…

Les commentaires sont fermés.