Un voile « discrètement diffusant » pour les arts de l’Islam

La présence récente d’une grue en aplomb de la cour Visconti semble l’attester. Le calendrier d’aménagement de cette partie du Louvre est toujours tenu. Cette cour sera métamorphosée dès 2011 avec une structure de verre extraordinaire dont l’audace est presque comparable à ce que fut le chantier des trois Pyramides. Et c’est en 2012 que les 4600 mètres carrés d’espaces muséographiques seront ouverts.

 Les nouvelles salles des arts de l’Islam du musée du Louvre résultent d’un projet qui remonte à 2003 et qui est l’expression de la volonté du président de la république de l’époque, Jacques Chirac. L’objectif : « rappeler aux Français et au monde l’apport essentiel des civilisations de l’Islam à notre culture. »

La cour Visconti est l’un des derniers espaces du Louvre encore disponibles. Elle est encore inconnue car quasi invisible. On peut apercevoir l’entrée et la cour, qui font face à la Seine, à peu près à la hauteur du pont des Arts. La rotation régulière des camions témoigne de l’activité du chantier.

La structure de verre qui occupera la cour Visconti. (Via le Louvre)

L’existence de cette cour remonte au 17e siècle et elle a été complétée au 19e siècle par l’architecte Louis Visconti d’où son nom. Son choix pour l’installation des arts de l’Islam répond à une certaine logique puisqu’elle s’inscrit à la suite des collections consacrées aux civilisations du pourtour méditerranéen. Après concours, un jury a sélectionné les architectes Mario Bellini et et Rudy Ricciotti, associés au muséographe Renaud Piérard. Le parcours de la visite formera « une boucle parfaite » de façon à éviter « toute circulation superflue ». Compte tenu du fait qu’une visite du Louvre même partielle s’apparente à une petite randonnée, la précision rassure.

Comme on le voit sur l’image, les espaces seront recouverts par « un voile lumineux discrètement diffusant, flottant délicatement sur la muséographie ».  La peau de la structure est multicouche à la fois pour préserver les œuvres et éviter les sensations d’éblouissement. Depuis les salles environnantes, « le visiteur pourra admirer le jeu des plis et replis de la couverture, qui donne à l’ensemble toute sa poésie ». Difficile de résister à une pareille argumentation, gageons que le lieu mobilisera les curieux.

A savoir : la collection des arts de l’Islam du Louvre remonte à la seconde moitié du 19e siècle. Elle est actuellement riche de 18 000 pièces et s’étale dans le temps du 7e au 19e siècle, soit des premiers empires aux Ottomans en passant Par l’Iran safavide ou l’Inde moghole. Coût total du projet : 98,5 millions d’euros.

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