L’air secret d’Apollinaire

Pour composer sa poésie, Guillaume Apollinaire fredonnait. Des airs qu’il avait composés ou peut-être puisés ça et là. Dans Le Flâneur des Deux Rives, bulletin d’études apollinariennes numéro 4 sorti en décembre 1954, une certaine Marie-Jeanne Durry (1) s’est attaqué au sujet et s’est surtout entêtée à  retrouver l’une des compositions.

Suivez-la bien. «Tristan Tzara, écrit-elle à propos de l’un des airs, avait rappelé que Max Jacob le connaissait et l’avait appris à Michel Leiris, de qui je l’ai reçu à mon tour.» Et chez elle «sur son vieux piano», elle le fit chanter à Michel Leiris avant d’en transcrire la partition. L’air a été authentifié par Pablo Picasso lui-même et, à moins que l’on ait affaire à une théorie de farceurs, le morceau en question, dont la durée n’excède pas 20 secondes, est une rareté sonore que Les Soirées de Paris sont fières de vous faire écouter. Enregistrement: Les Soirées de Paris.

Il est interprété par Bruno Chemla, meilleur pianiste parmi tous les pharmaciens de Paris et, plus probablement encore, meilleur pharmacien parmi tous les pianistes de France.

 «Je compose généralement en marchant, écrivait Apollinaire à Madeleine, et en chantant sur deux ou trois airs qui me sont venus naturellement et qu’un de mes amis a notés». Il nous en manque donc un ou deux. Apollinaire est né un 25 août, à Rome, en 1881.

PHB

(1): Marie-Jeanne Durry, professeur à la Sorbonne, a été la première universitaire à mettre Apollinaire au programme à la fin des années 50 et au début des années 60 : cela fit grincer bien des dents… C’est une précision d’une lectrice avisée des Soirées de Paris dont on reparlera.

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