Les murs de Paris en mode effacer-coller, clignotent

Ainsi va la vie du street-art à Paris dont l’expression est éphémère, forcément éphémère. Cet emplacement situé rue Saint-Sauveur dans le 2e arrondissement à proximité de l’agité quartier Montorgueil est un emplacement prisé des graffeurs. Régulièrement la même société spécialisée envoie ses ouvriers qui recouvrent «l’objet du délit» d’une peinture beige particulièrement adaptée pour effacer par superposition les graffiti.   

  

Après le nettoyage de graffiti rue Saint-Sauveur. Photo: Les Soirées de Paris.

 

Il ne faut jamais attendre bien longtemps avant que les artistes du tag ou de l’expression en papier collé profitent du bel espace vierge ainsi dégagé. Ainsi ce Mickey, lequel, à l’heure où nous écrivons, a peut-être déjà disparu. Le jeu du effacer-coller est tellement répétitif que certains murs de Paris vont finir par prendre une épaisseur imprévue. Et les cloisons de la capitale clignotent en conséquence en un diaporama improbable et continu. 

Mais il n’y pas que les murs, il y a aussi les trottoirs qui se prêtent au jeu des artistes. Voilà une nouveauté repérée fin janvier en bas de la rue de Dantzig dans le 15e arrondissement. La plaque d’évacuation des eaux ou autres fluides entrants ou sortants a été habilement détournée afin de jouer le rôle de la cage thoracique pour ce squelette jaune dont le caractère insolite prête à sourire. L’avantage pour le réalisateur est que les trottoirs sont moins l’objet de nettoyages et que les œuvres vivent ainsi plus longtemps.  

Sur le trottoir de la rue de Dantzig à Paris. Photo: Les Soirées de Paris.

 

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6 réponses à Les murs de Paris en mode effacer-coller, clignotent

  1. Bravo Philippe de donner une place à ces artistes de rue…avant que la peinture beige ne les fasse disparaître !
    J’en profite pour faire un petit clin d’oeil du Brésil…
    Le « street art » est un domaine où les brésiliens excellent. Peut-être même sont-ils les meilleurs artistes au monde dans ce domaine. Les stars du moment sont des frères jumeaux paulistes : « Os gemeos ». Pour voir quelques-unes de leurs oeuvres : http://www.lost.art.br/osgemeos_01.htm
    Beijos

    • Urbanhearts dit :

      Les brésiliens sont effectivement parmi les plus créatifs et les plus productifs…
      Je me méfie du terme « meilleurs » qui suppose une sorte de hiérarchie dans un domaine où la subjectivité est reine. Il y a tant de talents aux quatre coins du monde ! Et heureusement, il n’y a pas que Os Gemeos au Brésil, de même qu’il n’y a pas que Banksy en Angleterre et Obey aux USA ! Sans enlever quoi que ce soit aux talents de ceux que je viens de citer, les talents exceptionnels sont partout ! Si vous avez le temps, jetez un oeil sur http://www.flickr.com/photos/urbanhearts ou sur http://www.urbanhearts.com….

  2. Philippe Bonnet dit :

    Merci du tuyau bien chère lectrice de Rio.

  3. Bruno Sillard dit :

    La valeur de l’art de la rue n’attend pas le nombre des années, on met le graffiti au musée ou on le vend aux enchères dans les salles des ventes.
    Un jour je me baladais à Amsterdam, je parlais à un jeune mec qui y vivait. Tout à coup il s’arrête devant un graffiti, un tag, un bombage, bref une série de dessins sur un mur. Il regarde silencieux, « tu as vu ? »
    « Oui. » A l’oral, c’est comme à l’écrit, en cas de doute, on ne met pas de point d’interrogation, mais on y pense fortement, histoire de ne pas se mouiller.
    « Mais c’est un graffiti (un tag, un bombage, bref une série de dessins) … historique ! », me répond-il.
    « Ah oui, » je me répète prudemment.
    « Et regarde le graffiti, tag (etc.) au dessus ! »
    « Oui. »
    « Eh bien il recouvre en partie l’ancien. Il y en a vraiment qui ne respectent rien ! »
    Je ne sais plus trop pourquoi le graffiti (etc.) était historique, mais j’ai effectivement constaté que le nouveau dessin, sans vergogne, recouvrait une partie de l’ancien, l’historique. D’où la colère de mon interlocuteur.
    Les histoires d’art sont souvent aussi des histoires de conservateur.
    Cela dit merci Philippe d’éduquer notre regard qui trop souvent ne regarde rien.

  4. Chalhoub Marie-Rose dit :

    Merci Philippe, cet article fera plaisir à mon amie Ariane qui avec ses copains du groupe « nice-art », bombent assez souvent leur pochoirs dans les rues de Paris et ailleurs. A voir sur leur site, c’est de l’Art!!
    http://www.nice-art.net

  5. Philippe Bonnet dit :

    Merci chère Marie-Rose Chalhoub

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