Ma banlieue, mon menhir

En ce qui concerne son âge, rien n’est moins sûr à 2000 ans près. Entre quatre et deux mille ans l’écart est large, on sait seulement que ce beau menhir de l’Essonne affiche 6,5 tonnes à la pesée. Et c’est un menhir parisien, de 2,70 mètres à la toise,  dont l’implantation est due à l’arrivée des premiers groupes humains, dits néolithiques, voici près de 5000 ans. Au contraire de Carnac il est accessible via le RER D.

Moyennant une petite trotte, il est possible d’aller le voir au choix depuis la gare de Juvisy, où celle de Vigneux-sur-Seine. Comme il est indiqué nulle part, le mieux c’est de suivre le GR, en l’occurrence depuis la gare de Vigneux et on finit par le repérer sur la droite, comme un magnifique post-it, une pièce jointe bien trop lourde pour les réseaux fussent-ils en fibre optique et, plein de mystérieux messages cryptés laissés par nos très vieux aïeux.

Le menhir de Vigneux-sur-Seine. Photo: Les Soirées de Paris.

Il aura fallu auparavant longer un bras d’eau puis pénétrer dans la base de loisirs de Port aux Cerises, complètement déserte un samedi après-midi hormis quelques lapereaux en comité d’arbitrage et canards en bande organisée. Ce qui fait que la probabilité de se retrouver seul face au mégalithe est forte. Quel beau menhir tout de même que ce menhir banlieusard, tout de force et d’inertie. De face il fait un peu totem aztèque, de profil sa dimension phallique saute aux yeux.

Un menhir c’est un peu comme un buffet Henri III, une fois que c’est posé, c’est posé, ça ne se déplace pas comme un guéridon. Le druide de l’époque avait décidé qu’il serait là et pas ailleurs dans cette plaine alluviale. Les costauds de l’époque, l’avaient érigé avec le soulagement de ceux que l’on charge toujours des pires corvées.

Ce n’est pas le seul de la région parisienne mais l’ïle de France compte bien moins de menhirs, renseignements pris, que la Bretagne ou le Languedoc.

Menhir de la presqu’île de Rhuys. Photo: Les Soirées de Paris

En revanche l’air de famille est bien là si on le compare par exemple à un exemplaire situé sur la presqu’île de Rhuys, dans le Morbihan. De surcroît quelque peu tagué, ce menhir de l’Essonne n’est en revanche pas aussi beau que ceux d’Obélix dont la main, proprement raphaélienne, étouffait toute idée de concurrence. Il n’empêche, c’est bien d’avoir un menhir dans la vie.

Tout sur le menhir de Vigneux.

 

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5 réponses à Ma banlieue, mon menhir

  1. Frédéric MAUREL dit :

    Merci pour cette proposition de balade dans le département de ma jeunesse !

  2. Merci de votre commentaire. Un menhir près de Paris cela valait le détour. Nous parlerons bientôt d’un volcan à peine plus loin. PHB

  3. Steven dit :

    Banlieue, menhir, c’est dans l’ordre alphabétix.

  4. vestris thomas dit :

    C’est avec 1 très grande joie que j’ai découvert ce joyaux presque par hasard cet été notre rencontre fut magique quand je pense que j’ai habité a coté durant des dizaines d’années après tout ce temps j’ai donc ressenti son énergie qui très puissante avis aux spécialistes.

  5. salvans barbara dit :

    Sympa cette balade !

    Depuis que je suis tombée dans le chaudron, la passion des mégalithes ne me quitte plus. et surtout, je suis en train de découvrir qu’il y en a beaucoup plus et plus près de chez soi qu’on ne l’imagine ! Mais il faut être curieux, car de nos jours, un beau menhir, ça se mérite ! Mais que de belles balades en perspective !
    J’aimerais toutefois tordre le cou à une idée fausse qui a été répandue par les romantiques du dix neuvième siècle : on sait aujourd’hui que les « gros bras » du néolithique qui ont édifié tous ces monuments avaient certainement des chefs, religieux ou autres, mais ils n’ont certainement jamais croisé un druide de leurs vies ! Ils n’évoluaient pas du tout à la même époque, -même pas au même millénaire ! Faites-le savoir autour de vous !
    Par contre, ils avaient inventé l’agriculture et l’élevage, ce qui leur a permis de mieux se nourrir et qui a fait augmenter la population. Du coup, ils se sont sédentarisé, ont inventé la propriété privée (ou au moins du territoire) et se sont mis à fabriquer des mégalithes pour signifier que ici, c’était chez eux, c’était leurs morts, etc… En tout cas, c’est ce que les spécialistes pensent aujourd’hui.

    C’était « un peu d’histoire de la préhistoire », puisque ça a bien changé depuis que je suis allée à l’école… Bonnes découvertes à tous !

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