Bonbecs bon genre

Ah les Babeluttes de Lille, les Bergamotes de Nancy, les Cailloux de Bouzonville, les Forestines de Bourges ! Par ici les Musculines de l’Abbaye, Les Friandises de Dame Carcas, les Berlingots de Pézenas, les Kalinettes rennaises, les Guenots de Saint-Malo ! A moi les Sarments du Beaujolais, les Violettes de Toulouse ! Dans mon lit les Duchesses d’Angoulême, les Angéliques de Niort ! La France, pays des bonbons, s’apprête à fêter le 2 octobre, la huitième journée des petits plaisirs.

Ce jour-là, à Paris, Lille, Nantes, Bordeaux, Marseille et Lyon, à l’initiative de l’Union nationale des Petits Plaisirs, 22 triporteurs chargés de douceur circuleront en ville. Dans ce contexte, avec le syndicat national de la confiserie, une étude sur la consommation de bonbons par les Français a été réalisée.

D’où il appert que 35% de nos concitoyens privilégient le bonbon quand ils veulent se faire un petit plaisir après les amis et la lecture d’un magazine. Ce lien des Français à leurs bonbons a en outre été passé au peigne fin de l’analyse psychologique. Ainsi, offrir des boules de gomme à quelqu’un, c’est « lui reconnaître son caractère exigeant, pointu et son goût pour les choses mystérieuses… ». Chaque douceur a son signifiant et le fait de proposer un chewing-gum à un tiers, conduit à lui reconnaître « son caractère authentique, sincère et surtout très cool ».

Source image: Syndicat national de la confiserie

Source image: Syndicat national de la confiserie

L’enquête ne va pas plus loin que les différentes catégories mais on aimerait en savoir davantage sur le message que l’on fait passer en offrant un Boulet de Montauban, des Rigolettes Nantaises ou des Chiques à la menthe de Bayeux. Nul doute que parfois l’intention doit cacher bien d’autres suggestions non révélées dans cette enquête très sage. A quoi pense en effet celle qui songe aux Roseaux du Grand Morin et celui-là, lorsqu’il caresse du palais l’idée de savourer une Angélique de Niort ?

Hormis le dévoiement du bonbon, utilisé maintes et maintes fois en littérature, en chansons et dans le langage argotique, la confiserie nous rappelle bien entendu notre enfance et les boutiques qui cernaient avec à propos nos écoles primaires et secondaires. En cas de panne de conversation entre adultes, il suffit de prononcer des noms de marque comme Bounty, Caransac, Milky Way, Malabar, Nuts, Smarties et des produits comme le réglisse en ruban ou les boules de coco pour déclencher un festival de souvenirs sans fin additionné d’un classement très sûr des préférences de la part des uns et des autres.

Les néo-hygiénistes ont beau essayer de s’appliquer à nous gâcher la vie, le bonbon a encore quelques beaux jours devant lui et c’est tout le bénéfice de cette étude et de la future journée du 2 octobre que de nous rappeler que la France n’est pas seulement le pays des fromages et du vin mais aussi (allez encore deux) celui des Cassinines de Beaune ou encore le territoire des Niniches de Quiberon !

PHB

Source image: Syndicat national de la confiserie

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2 réponses à Bonbecs bon genre

  1. Aubert dit :

    Enfer et damnation…. que vient faire cette photo de nounours en gélatine (beurck!!!) en illustration de cette plaisante ode à notre patrimoine bonbonesque national?

  2. Steven dit :

    Je n’aime pas les bonbons mais leurs noms sont si jolis…si français! S.

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