Max Liebermann et les joies du polo à la Kunsthalle de Brême

Max Liebermann. Photo: Agathe BonnetIl est recommandé d’être amateur de peintures sportives et singulièrement du polo si l’on veut se rendre à l’exposition consacrée au peintre Liebermann (1847-1935) qui se tient depuis le 22 octobre dans la galerie d’art (Kunsthalle) de Brême. Il fut en effet le premier artiste allemand à réellement s’intéresser aux sportifs ou même simplement aux amateurs jouant au sport. L’exposition est décomposée en plusieurs salles dont chacune est consacrée à un sport distinct, ceux représentés sont ceux qui à l’époque étaient émergents et populaires. Parmi eux on compte le polo, le tennis, les baignades, la boxe.

Il faut bien s’imaginer qu’à l’époque où Liebermann s’essaye à cet exercice (au début du vingtième siècle), le sport et l’art étaient deux mondes complètement séparés si bien que son intérêt de peindre des scènes sportives fut indéniablement un apprentissage nouveau, ce qui constitue l’intérêt principal de l’exposition.

D’influence impressionniste, il dépeint avec talent ces spectacles populaires, uniques en leur genre à une époque où ils commençaient tout juste à se développer. Il fut certainement inspiré des artistes impressionnistes français qui eux-mêmes se sont attelés à l’exercice de peinture de scènes sportives. On pensera au travail d’Edgar Degas ou encore Edouard Manet dont certaines des œuvres sont aussi présentes (notamment des sculptures de Degas). Néanmoins, il fut incontestablement innovant dans le milieu artistique allemand et d’une manière générale, il aura été le premier à représenter un aussi grand nombre de scènes de polo de l’époque si bien que ces peintures sont uniques à la fois en Allemagne et en France. Et c’est ce qui constitue l’essentiel de cette exposition ; des peintures représentants des joueurs de polo.

Peinture de Max Liebermann, à la Kuntshalle de Brême. Photo: Agathe Bonnet

Peinture de Max Liebermann, à la Kuntshalle de Brême. Photo: Agathe Bonnet

À moins d’être un fan, on se lasse bien vite de ces scènes d’hommes montant à cheval qui au final se ressemblent toutes plus ou moins. On trouvera aussi beaucoup de peintures de femmes jouant au tennis ou des baignades. La majorité de ses peintures représentant des scènes de tennis ou de baignade ont été faites sur les plages néerlandaises de Noordwijk qu’il affectionnait beaucoup.

L’exposition est présentée d’une manière ludique et intéressante. Dans chaque salle un sport est représenté. L’intérêt principal se trouve d’abord dans un exposé des études et croquis de l’auteur pour ensuite finir sur la peinture, permettant à l’œil averti de réellement saisir l’évolution de l’œuvre et le travail d’esquisse effectué en amont par le peintre. De courts films sont aussi présents, animant les mouvements athlétiques de personnes à cheval ou jouant au tennis.

Le but de ces films étant également de montrer le travail fait en amont par Liebermann, car en effet celui-ci s’intéressait particulièrement à l’étude des mouvements. Cela constitue sans doute la raison pour laquelle celui-ci s’est en premier lieu intéressé aux sports, afin d’être capable de capturer ces mouvements soudains.

Enfin, l’exposition se termine avec une salle consacrée à la boxe. À l’époque de Liebermann, ce sport était encore interdit en Allemagne et ainsi aucune peinture à sa signature ne se trouve sur les cimaises de la galerie. En revanche, de nombreuses réalisations de ses successeurs comme Rudolf Großmann ou Ernst Oppler sont là pour nous montrer que le mouvement qu’il avait initié ne s’était pas perdu.

Agathe Bonnet

Kunsthalle Bremen, Am Wall 207, 28195 Bremen (Allemagne)
Exposition Max Liebermann « Vom Freizeitvergnügen zum modernen Sport » Jusqu’au 26 février 2017

Dessin de Max Liebermann. Kunstalle, Brême. Photo: Agathe Bonnet

Dessin de Max Liebermann. Kunstalle, Brême. Photo: Agathe Bonnet

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2 réponses à Max Liebermann et les joies du polo à la Kunsthalle de Brême

  1. Steven dit :

    Jolie découverte, danke. S.

  2. Lottie dit :

    je ne connaissais pas cette orientation des peintures de Liebermann. Merci de m’avoir éclairée par cet article que j’ai lu avec grand plaisir.

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