Sonnerie aux morts pour celui qui aimait tant les arts

Apollinaire est mort deux jours avant l’armistice, le 9 novembre 1918. « J’ai tant aimé les arts que je suis artilleur ». Une phrase que chaque amateur d’art pourrait utiliser à son compte en remplaçant le mot artilleur par la profession qui le fait vivre. Voilà ce qu’écrit Guillaume Apollinaire le 1er février 1915, depuis Nîmes, dans une lettre à un ami.

C’est par dépit amoureux, raconte son ami André Billy, que le poète s’engage (avec un passeport russe car il était polonais) au 31e régiment d’artillerie à Nîmes. La célèbre Lou finit par l’y rejoindre et tout le monde sait les heures intenses qu’ils vécurent dans une chambre d’hôtel. Une plaque commémorative fichée dans le mur le signale toujours au passant.

André Billy écrit qu’en raison de sa « grande envie de devenir officier » et que les cadres dans l’artillerie étaient au complet, Apollinaire rejoint le 96e d’infanterie, autant dire la boucherie industrielle.

Au bout de trois mois, le 17 mars 1916, alors qu’il était en train de lire le dernier numéro de Mercure de France, « , précise André Billy, il n’avait pas cessé de tenir sa rubrique de la Vie anecdotique », ce 17 mars 1916 donc, à 16 heures, un éclat d’obus  traverse son casque et l’atteint à la tête.

Dessin d'Apollinaire par Max Jacob Photo PHB

Il se fera notamment soigner par son ami Serge Férat, alors infirmier à l’hôpital italien du quai d’Orsay.

Et c’est en 1918, qu’il se marie et qu’il meurt tout à la fois, achevé  par la grippe espagnole.

Post-Scriptum : C’est par désoeuvrement que je me suis trouvé par hasard, le 11 novembre 2005 au cimetière du Père Lachaise, face à un orchestre qui jouait la sonnerie aux morts. C’est à proximité, à la 86e division, que Guillaume Apollinaire et son épouse reposent. Le poète était paraît-il, sensible aux honneurs, ce petit film lui est donc adressé:

Sonnerie aux morts Père Lachaise novembre 2005 auteur PHB

 

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