Quatre bonnes raisons de narguer l’hiver au théâtre

Bonnet, écharpe, gants, l’attirail hivernal est de sortie, le Parisien presse le pas, la nuit fait la grasse matinée et le jour pas d’heures supp’. Quel plaisir alors encore plus mérité que de pousser les portes du théâtre. Parcours de fin d’année en quatre coups de coeur, pour tous les goûts.

Honneur aux enfants. Du 15 au 25 décembre, le Cirque Electrique ouvre son chapiteau pour la reprise d’Aba Daba, un spectacle qui épatera les plus jeunes tout en replongeant les adultes dans le cirque de leur enfance, vieux bancs de bois circulaires et caravanes rouges compris. Voltige, Monsieur Muscle, circassiens déguisés en âne ou en cochon, une féérie à prix doux.

Les petits couchés, foncez au Théâtre La Bruyère , pour gravir avec délice les 39 Marches. Une pièce à cent à l’heure, trépidante, haletante, de l’espionnage comme au bon vieux temps, des comédiens bondissants. La mise en scène d’Eric Métayer triomphe fort légitimement depuis plus d’un an, et la dernière est prévue le 1er janvier. Il est vrai que dès le mois suivant, le Théâtre La Bruyère sera de nouveau « hype » pour accueillir les premiers pas sur les planches de Raphaël, accompagné d’Emma de Caunes.

C’est un tout autre climat qui nous attend au Théâtre de la Bastille , qui nous propose jusqu’au 22 décembre la première pièce écrite par Bertolt Brecht en 1918, Baal, dans une mise en scène de François Orsini créée au Cloître des Célestins du dernier Festival d’Avignon.

Point de mistral rue de la Roquette, mais à n’en pas douter le souffle chaud d’un texte tranchant, porté par une troupe enthousiaste. Ecrire que Clothilde Hesme mène le Baal est un euphémisme, elle incarne à merveille le rôle-titre masculin, ce héros « brutal et subtil, prêt à toutes les expériences jusqu’à l’autodestruction » (comme nous l’indique avec générosité le dossier de presse). Les autres comédiens pourtant ne déméritent pas dans cette débauche d’énergie et d’alcool concoctée par un jeune homme de 21 ans.

Enfin, last but not least, attention, chef d’oeuvre ! A la Cartoucherie du Bois de Vincennes jusqu’au 9 janvier, le Théâtre du Soleil d’Ariane Mnouchkine nous embarque pour un fabuleux voyage avec les Naufragés du Fol Espoir. Sur scène, à l’aube du cinématographe, on tourne un film, qui devient une seconde pièce dans la pièce, les histoires s’entremêlent, on s’y perd et c’est tant mieux, le théâtre nous offre ici un rêve éveillé, tout y est, costumes, décors, lumières, jusqu’au complexe ballet millimétré des comédiens.

Tempêtes en mer, chasseurs sur la banquise, que d’aventures !!! Mais la magie sur scène n’est qu’une part du voyage, complété par un accueil du tonnerre, une ambiance incomparable hors de scène, comme avec cette visite des loges au travers d’un léger voile blanc, de ce grand banquet proposé avant la représentation (prix modique, bonne assiette). Officiellement c’est complet, n’hésitez pas à tenter votre chance chaque jour auprès de la location, on ne sait jamais, le voyage est si enchanteur !

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