La «success story» de Jean-Louis Forain est au Petit Palais

Jean-Louis Forain s’est d’abord amusé des mœurs masculines consistant à s’abonner à l’Opéra afin d’accéder au foyer des petits rats et leur offrir un soutien financier en échange de faveurs sexuelles. Mais la détresse des jeunes filles en question lui fera changer d’avis. La réalité en coulisses est l’un des angles de sa production.

Voilà une exposition pleine de promesses qui débute au Petit Palais le 10 mars. Jean-Louis Forain (1852/1931) est devenu célèbre pour avoir publié durant près d’un demi-siècle des dessins de presse ironiques à l’encontre des bourgeois. Et ce sont des titres comme Le Figaro, Le Courrier français, The New-York Herald ou Le Rire qui l’accueillaient dans leurs pages.

Femme avec Loup et gants noirs © Photo les Arts Décoratifs, Paris Jean Tholance

Mais le propos de l’exposition est de démontrer que derrière le dessinateur de presse, il y a un véritable artiste dont les pastels, gouaches et crayons forcent l’admiration. Ses œuvres restent pour autant porteuses de sens. Comme le précise Florence Valdès-Forain, dans le dernier numéro de Connaissance des Arts, «Forain peintre est avant tout un peintre de mœurs, il montre les dessous de la société,  d’abord en humoriste, puis en moraliste de plus en plus virulent». Celle qui est à la fois son arrière petite fille, historienne de l’art et commissaire de l’exposition, évoque «ses nus très naturalistes (…) dont la blancheur est accentuée par l’éclairage au gaz». Ce parti pris fait sa signature.

La «Femme avec loup et gants noirs», le «peintre et son modèle», «Devant le décor» ou la scène également gaillarde et glauque du «client» témoignent de la grande aisance de Forain à peindre des sujets assez variés où la dimension impressionniste, la touche décorative, le trait expressionniste, sont autant d’éléments contribuant à la force ou à la légèreté séduisantes de ses œuvres.

La confidence au bal © Photo les Arts Décoratifs, Paris Jean Tholance

Jean-Louis Forain est une « success story » de la troisième République selon les termes de son arrière petite fille. Un fils d’ouvrier qui s’est fait tout seul, qui a connu le dénuement, la vie de bohème, fréquenté Verlaine et Rimbaud et trouvé la notoriété  «dans les kiosques».

Après la très réussie exposition sur Giuseppe de Nittis, le Petit Palais a le chic pour nous régaler du choix d’un deuxième opus non conventionnel en marge des gloires archi revisitées en d’autres enceintes. A vérifier sur pièces mais cette scénographie sur Jean-Louis Forain s’avère, dans sa présentation, des plus prometteuses.

Le site du Petit Palais

Et toujours le site Exponaute qui recense les meilleures expositions.

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