« Juliette, tu me fais du bien »

A l’image de leur première rencontre, la nouvelle qui tombe est foudroyante : Adan, leur bébé, a une tumeur au cerveau. Les jeunes parents -Roméo et Juliette (faits pour s’aimer et promis à un tragique destin) – avaient pourtant tout pour être heureux. Les premières images du film La guerre est déclarée* de la réalisatrice et actrice Valérie Donzelli et Jeremie Elkaïm scrutent le bonheur à l’état brut, à la Jacques Demy.

Il y a du kitch (queue de cheval, short orange et pommes rouges), de la poésie, et surtout de la vitalité. Ce long métrage inspiré de leur propre histoire, ovationné à Cannes, est clairement  du côté de la vie. Jamais larmoyant, il raconte le combat des parents contre la maladie. Il nous ballade dans les longs couloirs de l’hôpital et filme des scènes quotidiennes qui se répètent inlassablement : le  «petit personnel» jamais assez attentif, les face à face avec les médecins, vrais moments de non communication, l’entourage – oppressant malgré lui…

Derrière ce thème peu exploré au cinéma, le film d’amour est bouleversant. Main dans la main, ils avancent, reculent parfois. Jamais une fausse note des acteurs et de vraies prises de risque, comme cette scène musicale, dans la voiture, véritable hymne à l’amour. Certains moments (comme lorsqu’ils énumèrent, dans un lit d’hôpital, tout ce qu’ils pourraient vivre de pire, en rigolant) sonnent faux parce qu’eux-mêmes essaient de s’auto-persuader… Dans une fête entre amis, ils vivent des moments décalés où la réalité les rattrape, en fin de soirée. Plus tard, Romeo s’interroge : «Pourquoi c’est tombé sur nous ?». «Parce qu’on est capable de surmonter ça», répond Juliette, avec évidence.

*A l’affiche depuis le 31 aout 2011

Voir la bande annonce sur Allociné.

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Une réponse à « Juliette, tu me fais du bien »

  1. Judith Bacon dit :

    Bel article qui donne très envie d’aller voir le film. Et puis, les Juliette peuvent tout se permettre, même les queues de cheval ; ce sont des guerrières effectivement, et elles en sont fières. JB

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