Ici on passe à l’orange

On voudrait simplement s’asseoir quelques instants, sur le muret de pierre blanche. Promis, on ne pipera mot, on se fera tout petit. Presque invisible. Car il fait assurément si doux à l’ombre de ces odorants orangers, à l’abri des farouches rayons du soleil andalou. Nous nous rêvons déjà bercés par la douce mélodie de la petite fontaine au centre de la cour. Impossible pourtant.

Car cette «Cour des orangers» n’est pas accessible au commun des mortels, il s’agit d’une lumineuse huile sur toile de Santiago Rusinol. L’artiste espagnol a peint ce tableau dit aussi «Jardins arabes à Grenade» en 1904. Habituellement visible au Musée  Goya de Castres, l’œuvre fait partie jusqu’au 9 janvier de la charmante exposition «L’Espagne entre deux siècles, de Zuloaga à Picasso (1890-1920)» présentée au Musée de l’Orangerie. Des orangers à l’Orangerie, ce n’est que justice vraiment !

Santiago Rusiñol (1861-1931)/La Cour des orangers dit aussi Jardins arabes à Grenade, 1904 © Castres – musée Goya, cliché P. Bru © ADAGP, Paris 2011

Le musée national prétend ici nous offrir rien de moins qu’une «vision panoramique des principaux artistes et des tendances dans l’art espagnol» au tournant du 20e siècle. Mazette, quelle promesse ! Le pari est pourtant réussi grâce au choix d’une soixantaine de tableaux qui permettent un survol instructif sans laisser le temps de lasser.

Tous les peintres représentés ou presque ont séjourné à Paris, cette «nouvelle Rome». Ici ou là-bas, ces artistes sont les chantres de l’Espagne Noire, celle du retour à la palette sombre du Greco avec notamment Ignacio Zuloaga, ou de l’Espagne blanche, celle des bains de soleil comme à la plage avec Joaquin Sorolla. Avant que ne déferle une autre vague, celle de Miro, Picasso ou Dali.

La page de l’exposition sur le site de l’Orangerie 


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