Royalement vôtre, David Hockney à la Royal Academy of Arts

David Hockney aime le grand air et les paysages, surtout ceux de son enfance qu’il a redécouverts et peints ces 20 dernières années. C’est sur ce travail récent que la Royal Academy of Arts s’attarde et dévoile une exposition grandiose au titre – A Bigger Picture – judicieusement choisi.

C’est une invitation au voyage que nous offre l’exposition de David Hockney, un voyage au cœur des paysages de sa vie. Comme d’autres peindraient les personnages qui ont marqué leur vie, le peintre anglais, originaire du Yorkshire, peint les routes, les bois, les champs, les collines qu’il aime. Du Yorkshire aux Etats-Unis où il vit, il les peint en passant de plus en plus de temps “en plein air” comme il le dit lui-même en français, dans la tradition des impressionnistes comme Claude Monnet dont il admire particulièrement le travail.

Chez Hockney, le temps passé à peindre au grand air semble proportionnel à la taille et à la grandeur de ses tableaux. Depuis quelques années, les formats classiques ne lui suffisent plus. Il étend ses paysages sur 6 ou 9 toiles comme le magnifique “Woldgate Woods” (photo ci-dessus), avec une ligne de fuite récurrente : une allée, une route, un chemin bordé d’arbres. Et au bout de cette ligne, une lumière comme celle qu’on aperçoit au bout d’un tunnel. “Enlightenment (illumination), voilà le mot, déclare David Hockney dans une interview à Time Out, bien sûr tout a un côté sombre mais au bout du compte, regarder le monde est un acte positif et je pense que si on le regarde, le monde est beau”, poursuit-il.

Pearblossom Highway (1986). David Hockney. Royal Academy of Arts.

Et sa vision du monde est belle. A travers ses yeux, ses coups de pinceaux, ses couleurs vives, ses croquis – qu’il réalise d’ailleurs désormais sur son iPad – , le Royal Academician nous fait particulièrement découvrir le Yorkshire. Les clichés d’une région aux couleurs ternes, grises et tristes s’envolent d’un coup devant les chefs d’œuvres de l’artiste. C’est une redécouverte vibrante et intense du pays de son enfance qu’il nous jette aux yeux. Il va même plus loin que la peinture et filme ses allées préférées en travelling avec 9 caméras. L’ensemble est présenté simultanément sur 18 écrans. Le mouvement ajoute à la beauté des lieux une touche hypnotique. L’effet du voyage continue, évolue.

Après avoir étudié au Royal College of Art dans les années 60, c’est vers les Etats-Unis que David Hockney s’envole avec ses pinceaux. Il s’installe en Californie et devient rapidement célèbre, notamment grâce à sa série “A Bigger Splash” et ses photocollages des années 80. Des œuvres volontairement peu exposées dans “A Big Picture”, les commissaires de l’exposition ont en effet préféré la concentrer autour de ses paysages anglais. Ce n’est qu’au début des années 90 qu’il commence à retourner régulièrement dans son Yorkshire natal pour passer du temps avec sa mère vieillissante et un ami malade. Il y multiplie les voyages et redécouvre les paysages de son enfance avec un nouvel oeil, une redécouverte aux allures de fiançailles et d’engagement nouveau avec la nature, les arbres, les plantes, les saisons et la lumière qui les éclaire.

“A Bigger Picture” nous permet d’être les témoins de cette nouvelle union et nous donne le meilleur de la vision du monde d’un grand artiste. Le message passe : regarder ses oeuvres, c’est regarder la beauté du monde.

David Hockney à la Royal Academy of Arts jusqu’au 9 avril 2012.

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