Les Suédois de Paris

Projet d'affiche pour les premiers Ballets Suédois. Photo: Les Soirées de ParisS’il faut absolument emmener un vieux cousin de province visiter l’Opéra, autant le faire avant le 28 septembre puisque dans le prix est inclus la visite d’une exposition consacrée aux Ballets Suédois. Ces ballets n’ont de scandinaves que le nom de son fondateur, l’industriel et collectionneur Rolf de Maré ainsi que son unique chorégraphe Jean Börlin. Pour le reste, ces programmes d’avant-garde produits dans les années vingt avaient pour PC le théâtre des Champs-Elysées.

Si l’on fait abstraction des quelque cent années qui nous séparent de cette époque, l’exposition organisée conjointement par l’Opéra national de Paris et la BnF, tend à démontrer la modernité préméditée et revendiquée des spectacles. Ce que l’on y voit vaut par les propositions graphiques d’artistes tels que Fernand léger, Giorgio de Chirico, Irène Lagut, Francis Picabia, Steinlen ou encore Bonnard. Leur travail se retrouve notamment dans les costumes de scène aussi colorés qu’inventifs.

Aspect de l'exposition sur les Ballets Suédois. Photo: Les Soirées de Paris

Aspect de l’exposition sur les Ballets Suédois. Photo: Les Soirées de Paris

Les Ballets Suédois concurrençaient à l’époque la compagnie des Ballets Russes de Diaghilev qui se réclamait également de la modernité. Riche émulation.  Pour l’écriture des livrets côté suédois il a été fait appel à des plumes aussi variées que Cocteau, Cendrars ou Claudel et leur mise en musique par d’illustres auteurs comme Ravel, Satie, Milhaud, Honegger et même le jazzman, musicien et parolier Cole Porter. A noter que certains artistes travaillaient pour les deux compagnies de ballets.

De tout cela il reste de jolies traces comme cette remarquable photographie de Carina Ari dans la danse d’Anitra et qui témoigne de la volonté de transgresser les codes classiques de la chorégraphie. Hélas comme c’est normal, tout cela est un peu testamentaire, cela manque singulièrement de gaieté et de son. Les couleurs, celles de Fernand Léger entre autres, réussissent encore à nous faire passer un message mais il est des plus ténus.

Carina Ari dans la danse d’Anitra, Divertissement, 1921  photo Isabey © BmO / BnF

Carina Ari dans la danse d’Anitra, Divertissement, 1921
photo Isabey © BmO / BnF

 

 

 

 

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