Petits moments de grâce à la London Fashion Week

Détail d'un modèle de robe Burberry. Source: BurberryOn nous l’avait promise 100% numérique, cette édition de la semaine londonienne n’a pas déçu. Mais au-delà de la technologie, les créateurs, récents et plus anciens, ont continué à séduire par leur savoir-faire et leur engagement. Que n’a-t-on pas dit sur cette semaine de la mode londonienne que l’on ne sache déjà ?

Laboratoire de tendances, vivier de talents pour maisons de coutures établies, la London Fashion Week, qui s’est achevée le 16 septembre, est la petite soeur impertinente qui se glisse joyeusement dans les calendriers des semaines de la mode entre New York et Milan. Face à ses deux mastodontes sans oublier Paris qui clôture la saison des défilés, elle a su trouver son souffle et son identité : elle sera la plus techno des capitales de la mode du XXIe siècle. A coups de transmissions des défilés en live, de collaborations spéciales avec les réseaux sociaux, Londres a réussi à encore faire parler d’elle. Mais l’offensive marketing ne doit pas faire oublier que derrière cette volonté farouche de se démarquer, il y a des hommes et des femmes de talents.

L’affiche était d’ailleurs très belle : avec une cinquantaine de défilés et une vingtaine de présentations, cette semaine de la mode promettait de la diversité. Cela n’a pas raté : chaque saison s’accompagne de ses petits moments de grâce où l’on finit même par oublier l’agacement de ces demi-heure d’attente interminables avant ces quelques minutes de défilés. De ce point de vie, les petits nouveaux n’ont pas déçu.

Et une fois n’est pas coutume, une française a été retenue par la marque Topshop dans son programme de soutien aux jeunes créateurs Newgen. Dans toute sa fraîcheur, Faustine Steinmetz a su capter l’attention : la jeune styliste, passée sur les bancs de la célèbre école de mode londonienne Central Saint Martins, a concocté une collection de huit silhouettes dans laquelle elle s’approprie les codes du jean en travaillant la matière en profondeur :  « je suis fascinée par le savoir-faire des maisons de couture » confie-t-elle. Dans son studio de l’est de Londres, elle et ses collaborateurs tissent à la main et teintent tous les pièces de tissus. Un processus qui peut parfois prendre une semaine. Cette passion et cette endurance pour le processus créatif l’a conduite tout droit à côtoyer quelques années plus tard les têtes d’affiches de la semaine de la mode londonienne.

Modèle Burberry lors de la dernière Fashion Week. Source photo: Burberry

Modèle Burberry lors de la dernière Fashion Week. Source photo: Burberry

Fidèles parmi les fidèles, Paul Smith, Christopher Kane, Giles ou encore Mulberry étaient présents. On ne présente plus Burberry et sa collection Prorsum, redevenue londonienne depuis déjà quelques saisons. Sous la houlette de son directeur de style et directeur général Christopher Bailey, la marque nous a concoctés des vestes courtes en denim revisitées – une tendance forte pour la saison printemps-été 2015— et une collection de trench-coats à imprimés hauts en couleurs.

Le défilé Vivienne Westwood Red Label fut aussi un moment fort. Créatrice engagée, Vivienne Westwood a fait de sa vie et de son art un combat. Oeuvrant, entre autres, pour la préservation des forêts amazoniennes, la créatrice militante a pris cette fois fait et cause pour une Ecosse indépendante en faisant défiler ses mannequins armés d’un badge «yes». L’initiative en fit sourire quelques-uns…. et grimacer la plupart. Surtout après que la créatrice, pur produit de la culture britannique, ait osé dire qu’elle détestait l’Angleterre. Les accusations d’ingratitude ont volé. On préférera parler d’indépendance d’esprit. Une véritable exception made in London qui gagnerait, pour une fois, à être répliquée dans d’autres paradis de la création internationale.

Modèle Burberry lors de la dernière Fashion Week. Source photo: Burberry

Modèle Burberry lors de la dernière Fashion Week. Source photo: Burberry

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