Couleurs Corée

Les couleurs font partie de notre environnement de tous les jours et leur symbolique nous semble aller de soi. Et pourtant, pourtant, cette symbolique varie en fonction de la culture et de la vision du monde de chaque pays. Ainsi en Corée le système traditionnel de couleurs correspond à la croyance coréenne que le monde prend sa source et ses origines dans le jeu subtil et complémentaire du Yin et du Yang. Elles sont également associées aux 5 directions : centre, nord, sud, est et Ouest. Ainsi le noir, couleur du Nord et de l’hiver, symbole de l’eau est perçu comme moyen d’éliminer les impuretés et par extension contrôle la sagesse des hommes. C’est le noir « brûlé au feu », le noir de fumée à partir duquel est fabriquée l’encre de Chine. C’est aussi la couleur de l’obscurité et de la mort et donc de la peur.

Le bleu, associé au bois et à l’Est représente le printemps, la création, la vie. Il porte chance. Le jaune symbolise la terre qui correspond au centre de l’univers et est ainsi une des couleurs les plus nobles. Le blanc est le symbole du métal, de l’automne et de l’ouest tandis que le rouge est associé à la passion, aux sentiments et à l’action et il régit le soleil, le feu et le sang. C’est la couleur qui peut exorciser les esprits malins.

C’est à ce voyage au cœur de la couleur et de sa symbolique, illustré d’objets appartenant au quotidien des coréens piochés dans les collections du musée National du folklore de Corée que nous convie le Centre Culturel Coréen, fraîchement installé dans ses nouveaux locaux de la rue de la Boetie à Paris sur près de 4000 m2 .

En dehors de cette brillante exposition inaugurale, le centre nous offre un parcours à la découverte de la culture coréenne : on peut s’initier ainsi au « Hangeul » l’alphabet coréen inventé en 1443 par le roi Sejong pour alphabétiser son peuple.

Un auditorium est dédié notamment aux fans de K pop, véritable phénomène culturel mondial. Abréviation de « Korean pop music », ce style musical rencontre un énorme succès commercial depuis les années 90. Les groupes de K-pop sont souvent des boys bands ou des girls bands, réalisant des chorégraphies minutieusement synchronisées tout en chantant des refrains entraînants, en coréen et en anglais. L’Institut National de l’Audiovisuel donne pour définition de la K-pop : « une musique de synthèse accompagnée de chorégraphies calibrées au millimètre, portée par des chanteurs séduisants, à la pointe de la mode ». Le genre fusionne les inspirations rock, dance, hip-hop et R&B. Les chansons, faciles à retenir, sont reprises en chœur par les milliers de fans qui se déplacent à chaque concert, en Corée du Sud, mais aussi au Japon, en Chine, en Amérique et en Europe. La France n’est pas en reste puisqu’elle a accueilli en juin 2016, le KCON, le plus grand festival de musique K-pop au monde. L’auditorium permettra aussi de se familiariser avec le cinéma coréen. Rappelons que le film « Parasite » de Joon ho Bons a obtenu cette année la palme d’or à Cannes.

La bibliothèque fait connaître aux parisiens et parisiennes les «webtoons», combinaison de « web» et « toons », bandes dessinées numériques diffusées sur le web via des plate formes spécialisées et accessibles depuis un mobile. C’est cette grande accessibilité qui explique le boom de cette activité en Corée : Il y a 59 plateformes avec 3183 auteurs et 9150 cartoons disponibles en ligne.

Enfin l’atelier d’initiation à la cuisine coréenne permettra de réaliser les galettes à la ciboulette et à l’ail et de l’alcool de riz, une des plus anciennes boissons alcoolisées de Corée.

Marie-Pierre Sensey

TEKKAL, couleurs de Corée
Du 21 novembre 2019 au 14 février 2020
Exposition de webtoons à la bibliothèque
Centre Culturel Coréen 20 rue de la Boétie Paris

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