Un parfum venu du ciel

A la ville il était un industriel reconnu. Assis sur un banc d’altitude au milieu des vaches carillonnantes, il n’était plus qu’un type qui décompressait. Circonstance rare dans sa vie d’homme d’affaires, Michel était en short. Ses gros mollets pâles attiraient les mouches, venues en voisines, depuis la peau des vaches. Il était habité par une telle lassitude qu’il n’esquissait pas un mouvement pour les chasser. Continuer la lecture

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Lignes rouges

Le long fleuve carmin abondé par le sang des victimes de la guerre civile syrienne ne constituait pas jusqu’à présent une ligne rouge. Il était en effet possible de se décimer d’un camp à l’autre à l’aide d’explosifs ou d’engins air-sol sans que cela soit vraiment insupportable aux Etats occidentaux, les Etats-Unis en tête. Continuer la lecture

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Le Pont Mirabeau, côté piles

« Un poème c’est bien peu de choses » écrivait Raymond Queneau (L’Instant fatal). Voire. Au delà de son intérêt littéraire, esthétique ou purement jouissif, le poème peut avoir des répercussions insoupçonnées. Quelques vers peuvent assurer la célébrité d’un homme, d’une ville ou d’un monument qui, sans l’art du poète, aurait été enfouie dans l’oubli collectif. Ici c’est d’un pont, d’un simple pont enjambant la Seine que nous parlons.

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La survie par l’hygiène et selon Donleavy

Il se peut pour beaucoup, que cette rentrée qui s’annonce, ne se présente pas sous les auspices les plus encourageants. C’est l’ambiance économique qui veut un peu ça. La crise est comme la marée basse, elle laisse affleurer des choses pas toujours ragoûtantes. Continuer la lecture

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Combi’s memories

Partir, marcher, rouler ou ne rien faire ; un rayon de soleil, un paysage, harmonie simple d’une belle journée.  Un voyage peut avoir un but mais le but n’est pas forcément l’essentiel du voyage. « Tu te rappelles dans cette nuit grise en Norvège, les sinistres craquements de ce glacier qui formait un mur étrange au bout de la route. On l’aurait dit avalant la vallée verte ». Continuer la lecture

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L’île qui nous parlait d’elle et de lui

A propos de cette île il concluait :

« Quand l’étoile polaire a des yeux d’obsidienne
J’écoute s’engloutir dans les fosses du temps
La nuit, les continents, les feux et moi j’attends
Je ne sais quel instant, je ne sais qu’elle Ilienne. »

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Le passeur des deux rives

Une langue de terre qui borde un quai à peine construit de quelques maisons et c’est à, disons, 4 stations de la Gare de Lyon. Ah bien sûr il ne s’agit pas de stations de métro, mais c’est presque pareil. La première c’est Nîmes, la deuxième Montpellier, la troisième Sète et la quatrième Agde. Continuer la lecture

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Un fairway en mode mineur

Dans les années soixante, on utilisait au pluriel le terme variétés pour désigner les chansons qui passaient à la radio, celles que l’on gravait sur les faces A et B des quarante cinq tours micro-sillons. La musique tout comme le texte relevaient du genre variété. Et même d’un genre mineur c’est à dire aimable mais sans noblesse. Voici donc un texte en mode mineur. Continuer la lecture

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On vous attend à Kiruna

Il en est de certains films comme de certains vins dont on dit qu’ils sont (presque) parfaitement équilibrés. Glané au hasard des bacs à DVD réunissant les sorties récentes, on choisira d’abord « Rendez-vous à Kiruna » non pas pour sa couverture sans attrait mais pour Daroussin, si rarement décevant. Continuer la lecture

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Une suite espagnole, l’adieu aux armes (2e partie)

La Renault 8 sur la route de Poitiers. Trempés. Les cinq occupants de la R 8 étaient complètement mouillés. Pat s’était mis en soutif accrochant vaille que vaille son chemisier à la fenêtre. Danielle tentait de se réchauffer en utilisant la veste de treillis d’Antoine comme couverture humide. Paul et Ludovic jouaient aux mecs. Antoine avait fait rire tout le monde quand s’arrêtant à une station-service, déclara qu’il allait acheter des chaussettes. Il ressortit de la boutique avec deux rouleaux de papiers toilettes dont il s’enroula les pieds. Continuer la lecture

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