Deux contes immoraux en ce week-end Pascal

Nous nous sommes rendus à Clapiers dans l’Hérault afin de photographier l’outrage. La médiathèque Albert Camus, de cette petite commune située non loin de Montpellier, arbore sur sa façade une belle photo de l’auteur de « La Peste » clope au bec, prise en 1947 par Henri Cartier-Bresson.

Les élus verts (EELV) non pas apprécié cette offense à l’hygiène  et ont saisi le tribunal administratif, lequel n’y a pas vu de transgression de la loi Evin. Si l’on en croit les journaux, même Le Parisien s’en est fait l’écho, le rapporteur public aurait concédé que l’emplacement était malvenu. Devant l’objectif du grand photographe, Albert Camus fumait une cigarette. Avec un peu de chance il aurait pu ce jour-là croquer une carotte. La cigarette tue plus sûrement que le ridicule mais quand même.

Nous irons samedi 14 avril à la Maison de la Poésie dans le 3e arrondissement car il va se jouer (jusqu’au 22 avril et du 22 mai au 3 juin  2012) ce texte d’Apollinaire longtemps interdit de publication : Les Onze mille verges. Une pièce tellement sulfureuse, tellement au-delà de la ligne jaune, qu’elle est réservée aux adultes.

Les Onze mille verges à la Maison de la Poésie. Source image: La Maison de la Poésie.

 

L’extravagance de ce récit très bien rendue par la fluidité et la richesse de l’écriture, le caractère épique des frasques sexuelles du héros, les passages violents, réellement choquants même pour les esprits les plus blasés et les plus tolérants, font que l’on se demande comment la chose a pu être rendue sur scène par quatre comédiennes et sans comédien. Les Soirées de Paris s’en feront naturellement l’écho comme elles l’avaient fait pour la version dessinée par Tanino Liberatore.

La Maison de la Poésie


Print Friendly, PDF & Email
N'hésitez pas à partager
Ce contenu a été publié dans Apollinaire, Photo, Poésie, Théâtre. Vous pouvez le mettre en favoris avec ce permalien.