Paul Auster et Sunset Park, empathie et sympathie

A priori, l’aventure de quelques jeunes gens réunis dans un squatt de New York pour tenter de trouver un chemin de vie, une insertion dans une société en désarroi, et qui en sont réduits à chercher leur modèle dans un vieux film sur les incertitudes de l’après-guerre «Les meilleures années de notre vie» n’a rien d’exaltant. On peut craindre de se retrouver en face de ces romans américains qui dépeignent le mauvais rêve US et dont le plus grand mérite est de consoler les Français de ne pas rêver du tout.

Il n’en est rien, Auster fait vivre de vrais personnages, sensibles, meurtris, en quête d’amour, aux prises avec d’authentiques problèmes humains et non des archétypes abstraits. De la sorte, on peut sympathiser avec eux. On lit avec plaisir leurs aventures. On partage volontiers leurs espoirs, leurs peurs, leurs affections, parce qu’on comprend qu’ils pourraient être les nôtres. Un bon livre, sympathique, sans cesser d’être intelligent.

Jacques Bonnet

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