Mon estuaire est si riche

Extrait d'une oeuvre de Jock McFayden. Source: Museum of London DocklandsA la fois poumon et artère du sud-est de l’Angleterre, la Tamise et particulièrement son estuaire sont mis à l’honneur dans une exposition grandiose au Museum of London Docklands. Une dérive le long de ses rives s’impose à bord d’un lieu qui ne pouvait pas être mieux choisi…

 

Situé sur les anciens docks de Canary Wharf,  le Museum of London Docklands a les pieds dans les eaux troubles et tourmentées de la Tamise. Et son espace, dans de vieux entrepôts dont les murs suintent encore le labeur des dockers et la sueur du peuple d’en-bas quand le commerce se faisait essentiellement par voie maritime, se prête à merveille à l’exposition d’oeuvres dédiées à son estuaire.

De Londres à son embouchure dans l’Essex à Southend-on-Sea, on découvre une Tamise capricieuse, dangereuse, mouvementée, aux couleurs argentées, qui donne à Londres  une lumière et une ouverture sur le monde qu’aucune autre capitale n’a. A travers des oeuvres d’art contemporain, l’exposition révèle l’histoire industrielle et impériale de l’estuaire de la Tamise le long de ses rives jusqu’à ce que l’eau douce se mêle à l’eau salée de la Mer du Nord.

Oeuvre de Jock McFayden. Source: Museum of London Docklands

Oeuvre de Jock McFayden. Source: Museum of London Docklands

En se baladant au gré des oeuvres exposées, on s’imprègne du vent, du mouvement des vagues et des marées, des odeurs de la mer qui se mélange à celles des rivages industriels. Deux larges peintures panoramiques de l’artiste britannique Jock McFayden à Purfleet et Dagenham rendent spécialement hommage au peintre d’origine écossaise. A ses côtés, deux peintures du peintre Michael Andrews, décédé trop tôt, et dont le travail à la fois magnifique et profond reste trop peu connu.

Puis le voyage continue en terrain photographique : des images qui nous emmènent notamment sur le fameux « pier » de Southend-on-Sea, le plus long d’Europe qui se perd dans la brume de l’horizon. D’autres, au contraire, ne sont que des gros plans d’objets, de reliques aux couleurs passées, perdus au gré des flots et échoués sur les rives ingrates du fleuve.

Des images figées, on oscille vers le mouvement, les films et les installations vidéo dont « Portrait of a River » de l’artiste Nikolaj Bendix Slyum Larsen et l’installation Horizon de John Smith, une projection de mur à mur qui montre la mer, ses marées et l’au-delà de la Tamise qui se perd dans la Mer du Nord. « Portrait of a River » est un film magnifique, aussi bien sur le fond que sur la forme. Ses longs plans fixes ne font qu’accentuer le mouvement perpétuel de la Tamise et de son embouchure. Surtout, le film donne la parole aux gens, ceux dont le travail est lié au fleuve, ceux qui l’aiment et lui rendent hommage, car ce sont aussi les hommes qui lui donnent sa splendeur.

 

Estuary, Museum of London Docklands, jusqu’au 27 octobre

 

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Une réponse à Mon estuaire est si riche

  1. Philippe Bonnet dit :

    Le moindre estuaire de la moindre rivière qui se jette dans la mer est toujours un lieu fascinant. PHB

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