Les Serres d’Auteuil attendent leur sauveur

La pin gamabadant dans les jardins des Serres d'Auteuil. Poto: LSDPEn ce lendemain matin de finale hommes à Roland Garros, le Jardin des Serres d’Auteuil avait retrouvé sa tranquillité de voisin. Au point que quelques lapins gambadaient sans se soucier des promeneurs, lesquels étaient tout au plaisir de respirer l’exhalaison si particulière des jardins mouillés par la pluie. Seuls les placards jaunes accrochés aux grilles des jardins venaient gâcher la fête.

Ces avis d’enquête publique polycopiés signifient que le projet d’implantation d’un stade de tennis de 5000 places au fond du jardin des Serres d’Auteuil est toujours en cours. L’écrasant lobby du monde tennistique garde l’avantage face aux protestataires, malgré quelques victoires d’étape et pour l’honneur.

Cela fait quelques dizaines d’années que le tournoi de Roland Garros survit sans ce stade supplémentaire et pourtant l’extension visée est devenue impérative nous fait-on comprendre avec de gros yeux. C’est la vitrine de la France, lit-on ça et là, qui serait ni plus ni moins en jeu.

Les contestataires ayant tout de même réussi à se faire entendre, il leur a finement été répondu entre autres choses, qu’il n’était pas question de toucher aux serres historiques. Mais la technique consistant à répondre à une question qui n’est pas posée pour éviter celle qui gêne est pour le moins enfantine.

Vue sur la grande serre historique. Photo: LSDP

Vue sur la grande serre historique. Photo: LSDP

Il n’a effectivement jamais été prévu de toucher aux serres historiques, mais de détruire des serres techniques à la place desquelles on construirait un stade semi enfoui et garni de serres toutes neuves pour habiller l’outrage en « solidairement correct ». C’est bien autour de cette amputation de l’espace, d’un jardin public, qu’une opposition s’est agrégée.

D’autant qu’il est facile d’imaginer que durant les travaux d’excavation puis de construction, les lieux deviendront invivables. Une fois le chantier terminé, il restera aux amateurs de jardins paisibles à supporter la nuisance objective qu’un stade de 5000 places sera à même d’engendrer.

Dans cette affaire, seuls les joueurs, acteurs et supporters sont choyés. Le reste, y compris les élus écologistes, ne fait de toute évidence et jusqu’ici pas le poids. Les jardins des Serres d’Auteuil attendent leur sauveur. On dit qu’en voisine et surtout avec ses nouveaux habits de super ministre de l’écologie, Ségolène Royal pourrait changer la donne. Cela vaut un cierge.

En attendant les échéances fatidiques, on peut toujours en profiter… dans le calme. Les allées sont belles, la moiteur de la serre tropicale est un cocon fascinant, ce lieu est un petit paradis. Mais ce n’est pas parti pour durer. Sauf si.

Malgré plusieurs adresses à l’attention du service de presse de la Mairie de Paris, nos questions sur l’actualité du projet sont restées sans réponse. Quant au cabinet de Ségolène Royal, il nous a fait savoir que les éléments de calendrier étaient pour l’instant inconnus.

Avis sur les grilles des jardin des Serres d'Auteuil. Photo: LSDP

Avis sur les grilles des jardin des Serres d’Auteuil. Photo: LSDP

 

 

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Une réponse à Les Serres d’Auteuil attendent leur sauveur

  1. Bruno Sillard dit :

    Construire un stade de tennis pour un plein de spectateurs quinze jours par an, me semble a priori du n’importe quoi, c’est comme construire un mega stade de rugby alors même que je n’ai pas l’impression que le stade de France joue complet toute l’année. Les historiens du futur méditeront sur cette folie planétaire qui conduit les peuples de cette époque à construire des stades « one shot », comme en Afrique du Sud ou des « Crasy » Stade comme à Qatar. Sans oublier, les Jeux de tous les records, les « Bakchich » JO d’hiver en Russie. Enfin le « Samba » Foot semble avoir un peu réveillé les Brésiliens, c’est toujours ça.

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