Comme pour la plupart des écrivains célèbres, Apollinaire a eu droit à son lot d’éditions hors commerce souvent publiées « aux dépens d’un amateur », selon la formule consacrée. Il s’agit presque toujours de petits tirages réservés à des cercles d’amis, parfois bibliophiles, souvent d’ailleurs eux-mêmes souscripteurs de la publication.
En 1948, à l’occasion du trentième anniversaire de la mort du poète, une élégante plaquette d’une douzaine de pages consacrée à des textes inédits d’Apollinaire avait été publiée par la maison d’édition bruxelloise, «Un coup de dés». On peut y lire cet émouvant hommage :«Les poèmes ont été recueillis et publiés par les soins d’un admirateur flamand désireux d’ériger une modeste stèle à la mémoire du poète lors du trentième anniversaire de la mort de ce dernier survenue le 9 novembre 1918». Continuer la lecture
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En ces temps de réclusion, aller faire un tour dans sa bibliothèque est une fort saine occupation qui peut révéler des trésors comme par exemple cette somme de l’histoire de la musique française qu’est l’intégrale de la correspondance de Maurice Ravel parue à l’automne 2018, et dans laquelle vous trouverez d’inépuisables occasions de vagabondages.
La « lutte » contre le coronavirus est venue s’ajouter à l’interminable liste des combats en cours. De la lutte contre le réchauffement climatique à la lutte des classes en passant par la lutte contre les violences en tout genre, il y en a pour tous les goûts. Des extra-terrestres qui étudieraient le langage français afin de se faire idée du meilleur pays où poser leurs soucoupes volantes, en viendraient à confondre la masse des bipèdes tricolores pour une armée de sumos toujours prêts à en découdre. Ils se diraient que leur invasion longuement méditée au pays des fromages ne serait pas juste une partie de plaisir. Et ils y renonceraient sans doute, à moins que quelqu’un ne leur signale qu’il s’agit en l’occurrence et surtout, d’un abus de langage, un mot dévoyé jusqu’à l’écœurement.
Dimanche 29 mars, Arte rediffusait en version restaurée le film de Jean-Pierre Melville «Le deuxième souffle», suivi d’un documentaire intitulé «Melville, le dernier samouraï», tourné en 2019 par Cyril Leuthy.
C’est l’occupation idéale des heures d’attente, de périodes de transit, des situations de repli ou d’isolement, comme, au hasard, un confinement sanitaire généralement non anticipé. Ses adeptes se recrutent par millions, mais il est rare qu’ils s’en vantent ni même qu’ils en fassent état. Ils ne tirent ni gloire ni honte de ce plaisir solitaire. On les appelle cruciverbistes, mot savant spécialement forgé pour eux par les linguistes vers les années 1950. L’objet de leur passion n’est pas aussi ancien qu’on pourrait l’imaginer, puisque la première grille de mots croisés n’est apparue en France qu’en 1924.
Comme l’écrivait Lise Bloch-Morhange avant la brève pause des Soirées de Paris, le confinement, c’est le moment ou jamais de dénicher dans sa bibliothèque ou dans sa dvdthèque ou dans sa discothèque, un livre, un film ou une musique oubliés, voire jamais lus, vus ou entendus. « Les mains du miracle » de Joseph Kessel attendaient donc sagement d’être découvertes dans mes rayons. Et à l’heure où il est beaucoup question de héros ordinaires, en voici un, Felix Kersten, tout à fait authentique, qui mérite infiniment mieux que de prendre la poussière sur une étagère.
Un jeune homme vient rendre visite à sa grand-mère en vélo. Comme elle a quatre-vingt ans, elle a renoncé aux joies du pédalier. Mais elle aime bien « tournicoter » autour de la bicyclette de son petit-fils et jusqu’à vérifier que les pneus sont correctement gonflés. Quand elle était à l’école, elle avait même emporté une compétition réservée aux filles. À cet instant on se demande bien où va nous emmener Dzvinka Matiyash, l’auteur de « Histoires sur les roses, la pluie et le sel » qui vient de paraître. Ce n’est pas un roman, même pas un recueil de nouvelles, mais un assemblage de textes miniatures dont le substrat se situe bien loin de notre époque vaniteuse.
Le 6 février 1918, Guillaume Apollinaire s’ennuie au point de se résoudre à dessiner ce qu’il voit de sa fenêtre. Il est alité depuis un mois dans dans une annexe de l’hôpital du Val de Grâce située au 57 boulevard de Montmorency à Paris. Il y a été transporté d’urgence au début du mois de janvier pour cause de congestion pulmonaire. Ce 6 février il dessine le Mont-Valérien qui se dresse à l’horizon de sa laborieuse convalescence. Depuis, la vue s’est bouchée par une barre d’immeubles, lesquels ont poussé dans les années soixante tout au long de la voie de chemin de fer qui borde le boulevard. Le dessin (détail ci-dessus) n’a d’évidence aucune prétention artistique. Signé et daté, il s’est pourtant envolé chez Sotheby’s bien au-delà de son estimation, en octobre 2014.
Soit 235 pages au long desquelles on se demande quelle mouche a donc piqué Jean Echenoz qui, s’il pratique depuis toujours le second degré, semble depuis son dernier roman, « Envoyée spéciale », s’attacher à créer des personnages grotesques empêtrés dans des scènes absurdes, le tout commenté par un narrateur joyeusement désinvolte qui n’hésite jamais à prendre parti, ni à interpeller le lecteur.
Tout juste commandé avant les conseils consistant à ne pas trop solliciter la vente par correspondance, ce disque est néanmoins arrivé à bon port dans un bureau de tabac jouant les relais de poste. Merci au postillon s’il l’a livré en voiture hippomobile. On parle beaucoup de postillons maléfiques en ce moment, à en oublier ceux que l’on dénommait ainsi pour leur métier de conducteur. Ils se servaient même d’un cor afin de prévenir les relais de leur arrivée imminente.