Pour les barytons ou les ténors, le Graal des lieder est le « Winterreise » (ou « Voyage d’hiver ») de Schubert, un ensemble de 24 mélodies pour piano et voix, composé par Franz Schubert en 1827, un an avant sa mort, à trente ans donc. Illustrant des poèmes de Wilhelm Müller (« Bonne nuit », « La girouette », « Larmes de gel », « L’image figée », « Le tilleul », « Torrent », etc. jusqu’au dernier « Le veilleur »), sans rapport les uns avec les autres, le musicien évoque l’odyssée décousue d’un homme désespéré quittant la ville où il a trouvé puis perdu l’amour, s’enfonçant dans la nuit hivernale.
On suit notre voyageur dans sa fuite sans but, en proie au vent, à la neige, aux eaux glacées, chassé par les chiens à l’entrée des villages, parfois saisi par le souvenir cruel du bonheur passé : « Je n’ai pourtant rien fait de mal Pour fuir la vue de mes semblables ; Quel est ce désir insensé Qui m’entraîne vers les déserts ?» (« Le poteau indicateur »). De la poésie pure, mais ce qui en fait un tel chef d’œuvre est l’harmonie inouïe entre le chant et le piano : nous accompagnons le voyageur comme si nous étions à ses côtés. Quelques minutes à peine, parfois juste une, suffisent à Schubert pour nous faire entrer ses mélodies dans le cœur, leur poésie et leur mystère. Continuer la lecture
Archives
Catégories
- Anecdotique
- Apollinaire
- Architecture
- BD
- Cinéma
- Danse
- Découverte
- Documentaire
- Enchères
- Essai
- Exposition
- Gourmandises
- Histoire
- Humeur
- Jardins
- Livres
- Mode
- Musée
- Musique
- Non classé
- Nouvelle
- Peinture
- Philosophie
- Photo
- Poésie
- Politique
- Portrait
- Presse
- Publicité
- Radio
- récit
- Société
- Spectacle
- Style
- Surprises urbaines
- Télévision
- Théâtre
Recevez une alerte à chaque nouvelle parution