La Corniche des Forts en perdition

Celui-là a échappé aux tronçonneuses. Il est désormais isolé en haut d’une colline pelée. Sur les fondations précaires d’une ancienne carrière, il existe à proximité de Paris un bois sauvage qui a poussé librement. Très exactement à cheval sur les communes de Romainville, Pantin, Les Lilas et Noisy-le-Sec mais plus largement sur Romainville, sa faune et sa flore ont d’autant plus prospéré depuis plusieurs dizaines d’années que le lieu était fermé au public. Le projet de créer une base de loisirs sur huit hectares de pourtour suscite la réprobation des associations. Et les travaux ont commencé. Sur les 27 hectares de bois il ne devrait donc en rester que 19 à l’état naturel. Continuer la lecture

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Le mythique Crac des Chevaliers

Pour parvenir à l’exposition, il faut traverser de part en part la première salle des moulages de la Cité de l’Architecture et du Patrimoine nous entraînant dans un tour de France des cathédrales grandeur nature, et ce n’est pas le moindre des paradoxes. Là, à l’entrée de la Salle Viollet-le-Duc, une affiche figurant une silhouette de forteresse banche surmontant un promontoire bleu et rouge nous annonce l’exposition «Le Crac des Chevaliers- Chroniques d’un rêve de pierre ». Continuer la lecture

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Le metteur en scène et sa comédienne

Ingmar Bergman (1918-2007) aurait eu cent ans cette année. Alors que la Cinémathèque française lui consacre une importante rétrospective, que l’Institut suédois se penche tout l’automne sur son univers et héritage artistiques et en attendant son entrée au Répertoire de la Comédie-Française avec son œuvre testamentaire “Fanny et Alexandre” mise en scène par Julie Deliquet, le théâtre de la Bastille présente, après “Infidèles”, adaptation du scénario du film écrit par le maître suédois et réalisé en 2000 par Liv Ullman, “Après la répétition”, une “pièce” pour la télévision écrite et réalisée en 1984. Continuer la lecture

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Bref message du Brésil

Nous avons reçu le courriel suivant d’un lecteur des Soirées de Paris à Sao Paulo au Brésil:  » Cher Monsieur Bonnet,  ici, au Brésil, au milieu de la catastrophe politique et sociale qui se déroule, nous trouverons dans la poésie la source de renouvellement des forces. Le 1er novembre, dans la maison de poésie Casa das Rosas, à São Paulo, on célébrera le centenaire de notre Guillaume Apollinaire. Si vous avez la disposition de faire une petite note de diffusion dans votre site, ça serait très aimable. » Continuer la lecture

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Frivole et insaisissable, Lou écrit à son « Gui chéri »

Libérée, volage, sensuelle, Louise de Coligny-Châtillon, dite Lou, qui inspira à Apollinaire quelques-uns de ses plus beaux poèmes, gardait une part de son mystère. On ne la connaissait qu’à travers les lettres que lui envoya le poète depuis leur rencontre à Nice fin septembre 1914 jusqu’à la mi-janvier 1916, Apollinaire étant alors au Front. Ces deux cent vingt lettres enflammées, écrites dans des conditions parfois extrêmes, et la soixantaine de poèmes qui les accompagnaient constituent aujourd’hui une part importante du corpus apollinarien. Mais que savait-on des lettres de Lou elle-même ? La publication par Pierre Caizergues d’une cinquantaine de ses missives vient combler la curiosité de tous ceux qui admirent la correspondance amoureuse d’Apollinaire. Continuer la lecture

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Parfum de chlore

Les hommes ne sont pas tous des héros. De cette évidence sur ceux qui ont manqué le train de la réussite et loupé le rôle du mari parfait, Gilles Lellouche en a fait un film assez réussi, à partir d’une histoire vraie. Soit un aréopage de baltringues déprimés, ventripotents, fumeurs de joints et buveurs de bière qui vont trouver leur salut en se lançant dans la natation synchronisée. Dans un fort parfum de chlore, « Le grand bain » pose sa caméra sur les gradins des bassins et plus globalement sur ceux que l’on réserve aux laissés-pour-compte, à ceux « qui ne sont rien« , pour reprendre l’expression récente d’un monarque. Continuer la lecture

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Alcools en version colorisée

Un trésor unique au monde sommeillait à la BnF. Une édition du recueil de poésie « Alcools » que le peintre Louis Marcoussis avait rehaussé d’aquarelles en 1919 et 1931 soit bien après la mort de Guillaume Apollinaire disparu en novembre 1918. La maison Gallimard et la BnF ont eu la bonne idée d’en faire la pièce maîtresse d’un coffret qui vient tout juste de rejoindre les rayons des libraires. Il s’agit d’un fac-similé, une très belle copie du volume qu’avait donc décidé d’agrémenter au pinceau Louis Marcoussis. Continuer la lecture

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Double-je

Une femme se voit contrainte d’avouer qu’elle a programmé une mammoplastie. La voilà prise à son propre piège car lors d’un dîner entre plusieurs couples d’amis c’est elle qui a proposé que les téléphones soient mis au centre de la table avec obligation pour chacun de prendre les conversations qui interviendraient et de révéler les contenus des messages arrivant à l’improviste. Refuser le jeu c’était d’ores et déjà apparaître comme un suspect ayant quelque chose à cacher. Chaque personnage du film de Fred Cavayé a donc déposé son précieux smartphone avec une réticence sincère ou un enthousiasme qui sonnait faux. « Le jeu » pouvait alors commencer. Continuer la lecture

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Sursitaire

Une fois encore il vérifie ce qu’il sait déjà. De ses doigts enfoncés dans la poche de son pantalon il recompte. La valeur des pièces qu’il identifie au toucher comme un aveugle lui permettra de s’acquitter du prix du verre de bière qu’un serveur vient de lui poser sur la table. Mathématiquement il lui resterait de quoi se payer la moitié d’un verre supplémentaire mais il sait que ce format diminué n’existe pas. Albert a la même allure qu’à peu près tout le monde dans ce bar annexe d’un grand hôtel. Sa mise est classique. Son costume sombre est élégant. Sa chemise nullement froissée  a deux jours mais cela ne ne se voit pas. Sa barbe a trois nuits, qu’importe, c’est la mode. Albert est fauché. Continuer la lecture

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Trois jeunes étoiles dans le ciel musical

Au cours du mois d’octobre, on a pu entendre à Paris trois jeunes artistes d’exception, un violoncelliste et un pianiste nés en 1990 tenant toutes leurs promesses, et une soprano nouvelle venue attirant tous les regards.
On a retrouvé le violoncelliste Victor Julien-Laferrière (au beau nom mémorable) au Théâtre des Champs-Élysées le 11 octobre, auréolé de son titre de « Soliste instrumental de l’année » aux Victoires de la musique classique cette année. Un titre de plus pour ce jeune homme pressé qui les collectionne depuis 2012, lorsqu’il fut récompensé à 22 ans (22 ans !) par les prix spéciaux et le grand prix du Concours international du Printemps de Prague. Plus récemment, il a fait sensation en 2017 en remportant le premier prix attribué à un violoncelliste pour la première fois du fameux concours pianistique Reine Elisabeth de Belgique. Continuer la lecture

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