Alors qu’il se trouve désormais dans le «club des octos» comme il le dit lui-même, Daniel Filipacchi vient de livrer ses souvenirs en fragments chez l’éditeur XO, dans un ouvrage paresseusement titré «Ceci n’est pas une autobiographie». Il a tapé son manuscrit sur un iPad depuis New York et, plutôt mal tapé, puisqu’il précise ne pas l’avoir fait dans une «langue très choisie». C’est le moins que l’on puisse dire et pourtan le personnage qui se présente entre les lignes comme quelqu’un de cynique et sans scrupules ne manque pas d’intérêt. Il appartient à une époque où l’on créait des journaux, des émissions de radio ou des maisons de disques, avec la même facilité qu’aujourd’hui on ouvre des sites Internet. Le nom de Filipacchi est associé à l’histoire de grandes marques comme Lui, Paris Match, Europe 1, Salut Les Copains, et attaché à des gens comme Jean-Luc Lagardère, Frank Ténot, Roger Thérond, patronymes ayant contribué à des aventures de presse plus ou moins légendaires. Il est lié enfin par ses rencontres ou ses recrutements à une multitude de gens célèbres (ou devenus célèbres grâce à lui), qu’ils soient artistes ou personnalités politiques. On peut donc faire l’effort de tolérer à l’avance un usage abusif du passé simple et d’expressions toutes faites dont il revendique par ailleurs l’emploi, et acheter son livre. Car l’ouvrage contient des découvertes. Ce qui est normal pour un homme qui ne s’épanchait pas sur sa vie et évitait les plateaux télévisés. Continuer la lecture →