La géométrie inspirée de Ania Luk

On ne peut pas encore savoir quelle sera la prochaine étape. Depuis quelque temps Ania Luk emprunte à la géométrie euclidienne pour y contextualiser ses personnages. En réalisant « Vibrant 1 » (ci-contre), l’artiste polonaise fige son personnage sur une surface qui rappelle un cadastre. À cette notable différence par rapport à une carte foncière, que la démarche de l’auteur, diplômée de la « Warsaw academy of fine arts » est diablement libérée, esthétisante. Un mélange  très étudié des couleurs, d’abstraction savamment distribuée et de réalisme accentué, confère à ses œuvres un charme qui retient le regard. Continuer la lecture

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Paris by design

L’espace de quelques jours du 6 au 15 septembre, la planète «Design» s’est donné rendez vous à Paris qui a vibré des créations des professionnels du petit monde de la déco invités à faire la démonstration de leurs talents dans plus de 200 lieux de la capitale pour la «Design Week». C’est aussi l’occasion de découvrir de nouvelles adresses parisiennes et de visiter la ville autrement.
Le «nec plus ultra» des décorateurs et architectes d’intérieurs a investi à l’invitation de la revue AD le futur siège de la Compagnie des Philanthropes (ci-contre) actuellement en travaux au 13 rue de la bûcherie -adresse connue par ailleurs des amateurs de Simone de Beauvoir-, pour y réaliser des décors éphémères pour le simple plaisir des yeux et de quelques soirées réservées aux «happy few».  Continuer la lecture

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Mezhyhirya (Ukraine) : La résidence du Président devenue musée de la corruption

Au lendemain de la répression sanglante des manifestations de l’Euromaïdan pour protester contre la politique du Président Viktor Ianoukovytch, ce dernier a préféré fuir vers la Russie. Des centaines de manifestants se sont alors dirigés vers sa résidence de Mezhyhirya. Ils y ont découvert avec stupeur le faste dans lequel le Président vivait depuis son élection en 2010 alors que les caisses de l’État étaient vides. Considérant que ces biens détournés devaient revenir au peuple, les manifestants n’ont ni saccagé ni pillé les lieux mais souhaité les ouvrir à la visite en tant que musée de la corruption. Continuer la lecture

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L’indestructible vespasienne de Paris

C’est incroyable mais elle est toujours là. Année après année cette vespasienne du boulevard Arago, au pied de la prison de la Santé rénovée, est toujours debout. A l’heure où les « uritrottoirs » écologiques de la mairie de Paris font polémique, au moment où les kiosques haussmanniens cèdent la place à des caissons modernes mais justement équipés de toilettes, elle fait encore le soulagement des hommes, du moins ceux qui n’ont pas les narines trop délicates. Ce vestige de l’histoire (les premières sont apparues début 19e) qui ne cesse de déployer ses bras, est dans un triste état. Elle est qui plus est orpheline, depuis que sa cousine de l’avenue de Versailles, à l’autre bout du pont Mirabeau, a disparu. Un bon coup de pinceau ne lui ferait pas de mal. Continuer la lecture

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L’opéra envahit les salles obscures

Il a fait mentir tous ceux qui de par le monde prétendent que l’opéra n’est pas un art populaire. Décidant d’élargir et de rajeunir l’audience du Metropolitan Opera de New York, le nouveau «general manager» Peter Gelb lançait en 2006 la série «Live from the Met» à l’échelle planétaire, dont le succès a rapidement dépassé ses espérances.
Le concept comme le titre étaient formidables : donner au public de par le monde l’occasion d’assister en direct à des représentations du Met dans une salle de cinéma, en haute définition pour l’image comme pour le son. Et comme le Met peut s’offrir en général les gosiers stars du monde entier, malgré quelques ratés techniques progressivement surmontés, le succès fut pratiquement immédiat et effectivement planétaire.
De nos jours, chaque production de la série annuelle devenue «The Metropolitan Opera HD Live» est diffusée dans quelque 2 200 cinémas dans quelque 70 pays sur six continents, touchant quelque 250 000 spectateurs. Continuer la lecture

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Eau bénite et muscadet

Il y a à Paris un point d’approvisionnement en eau bénite. Pas celle que l’on trouve un peu partout dans les bénitiers et dans lesquels on trempe le bout des doigts juste avant de faire un signe de croix. Non, celle de l’église Saint-Sulpice est bonne pour la consommation. Ainsi il y a des gens qui chaque jour  s’y déplacent munis d’un récipient vide. Plus précisément ils se rendent dans une alcôve au fond à droite et trouvent là une sorte de réservoir sombre avec un robinet qui permet de faire le plein. Avec une mention « eau bénite » des plus claires prévenant l’assoiffé qu’il a atteint son but. Continuer la lecture

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Une photo pour ressusciter un impossible amour

De nombreuses photos de presse ont, à travers les guerres, les grandes manifestations, mais aussi des événements plus intimes, transformé un visage anonyme en symbole, en une célébrité non souhaitée mais devenue universelle. La rencontre entre un regard, un geste, une posture et un objectif a suffi. D’un concours de circonstances, dont parfois, même le photographe n’a pas perçu la force instantanée, est sortie une image pour la grande Histoire. La photo qui a fait naître « Celui qui disait non », le récit-roman d’Adeline Baldacchino, est restée plusieurs décennies dans la discrétion des archives de presse de la Seconde guerre mondiale avant de transformer August Landmesser en héros. Un héros modeste à bien des points de vue. Le sien sans doute en premier lieu. Mais plus de 50 ans après sa mort, la curiosité d’un journaliste du Süddeutsche Zeitung a ressuscité August et, avec lui, son impossible amour avec Irma. Continuer la lecture

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Indésirables bestioles

À l’entrée de ce jardin parisien vit une famille de rats. On ne nommera pas le lieu au cas où quelque brigade municipale formerait le funeste vœu d’aller les occire. Généralement la scène ne dure que quelques secondes. Dès qu’il aperçoit un humain, la bestiole détale et file au terrier. Et pour cause, le rat n’a pas bonne presse. Bizarrement, beaucoup de ceux qui s’attendrissent lorsqu’ils voient un écureuil ou hérisson, sursautent à la vue d’un rat de taille comparable. Les voilà de retour et compte tenu de la faiblesse des moyens déployés par la municipalité pour les chasser de la surface, il faut s’en accommoder. Continuer la lecture

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La vie au prix fort

Zac est sorti deux fois d’une prison pour mineurs. Une fois dans la vie réelle et une autre fois pour les besoins du film Shéhérazade qui vient bienheureusement de sortir en salles. Dylan Robert campe un gars de Marseille (Zac) déjà bien malmené par la vie. C’est un petit voleur aimant une mère irresponsable. Il respecte les femmes « mais pas les putes ». Contraint de survivre hors d’un foyer qu’il refuse, il se retrouve à faire du proxénétisme sans le savoir, à la demande d’un groupe de filles qui se prostituent sur une petite place en proposant des « pipes » à 50 euros aux hommes qui passent. Il n’a pas prévu qu’il tomberait amoureux d’une d’elles, Shéhérazade. Continuer la lecture

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La conscience en carafe

Avec quelques uns des membres des Merry Pranksters, Ken Kesey était monté à New-York dans l’idée d’acheter un autobus. Ils avaient déniché un bus scolaire, de type Harvester International, millésimé 1939. L’auteur de « Vol au-dessus d’un nid de coucous » et sa bande avaient peinturluré l’engin de motifs psychédéliques. Ils l’avaient équipé de tout un matériel sonore qui permettait de capter toutes sortes de sons et avaient également embarqué nombre de caméras. Le frigidaire de l’autobus contenait notamment du jus d’orange coupé au LSD. L’incroyable récit du voyage qu’ils firent à travers les États-Unis a fait l’objet d’un récit unique en son genre par l’écrivain Tom Wolfe publié en 1968, bien avant le fameux « Bûcher des vanités ». Le livre s’intitulait « Acid test ». L’acide c’était ainsi que l’on nommait le LSD, une puissante drogue hallucinogène. Continuer la lecture

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