La bonne surprise des hirondelles algériennes

Un jeune homme conduit une voiture dans laquelle se trouvent deux femmes et un monsieur. L’action se déroule dans l’Algérie moderne. L’une des passagères se rend à son propre mariage. Le chauffeur s’appelle Djalil. Il est amoureux de la future mariée. Il accomplit donc un job étrange consistant à livrer à un autre la femme qu’il aime en silence. Ce n’est pas la scène la moins étrange du film « En attendant les hirondelles », qui vient de sortir en salle. Une réussite. Continuer la lecture

Publié dans Cinéma | Commentaires fermés sur La bonne surprise des hirondelles algériennes

Lucy et son fantôme

Lorsqu’elle déménage dans la maison qu’elle a choisi en bord de mer et qui surplombe la falaise, Lucy fuit. Elle fuit sa vie passée auprès de son mari qui vient de décéder. Elle fuit sa belle famille étouffante et maltraitante, elle fuit tout ce qui la contraint et l’empêche d’elle même et de décider enfin de sa vie. Dans cette maison, elle fait une étrange rencontre, celle de l’ancien propriétaire ou plutôt de son fantôme le capitaine Daniel Greeg un vieux loup de mer bourru et hostile. Continuer la lecture

Publié dans Théâtre | Commentaires fermés sur Lucy et son fantôme

Vivaldi sur un tapis volant

Au 18e siècle la question des droits d’auteur n’était pas aussi sensible qu’aujourd’hui et l’emprunt ne choquait pas. Quand Vivaldi crée son opéra « Dorilla in tempe » en 1726, il s’inspire d’airs existants avec l’allégresse surdouée qui lui est propre, y compris en pompant dans son propre répertoire. Dans les 21 airs que contient une réédition de « Dorilla in tempe » à paraître le 1er décembre chez le label naïve, huit sont des emprunts (1). Cette précision posée, cet opéra opus 15 est une pure merveille . Continuer la lecture

Publié dans Musique | Un commentaire

« Une jeunesse éternelle qui illuminait tout »

Ce bois gravé représente Guillaume Apollinaire. Il a été réalisé par Alexandre Alexeïeff, un artiste russe (1901-1982). Cette œuvre orne un petit livre rare rédigé par Philippe Soupault, poète et journaliste. Cet ouvrage publié en 1926 fait office de message d’adieu à Apollinaire. Sa version originale a été tirée à 548 exemplaires seulement. Et, comme tombé du ciel, le numéro 141 est apparu,  sur un étal du marché aux livres anciens à Vaugirard. Aucun indice ne permet de dire qui en avait été l’acheteur. Continuer la lecture

Publié dans Anecdotique, Livres | 3 commentaires

Marin Karmitz, étranger résident à la Maison rouge

La photo de jeune homme qui sert de tête d’affiche à l’exposition des œuvres de la collection du producteur-réalisateur-exploitant de salles de cinémas Marin Karmitz (réseau des MK2 à Paris) présentée à « la Maison rouge », lieu culturel dédié au contemporain non loin de la place de la Bastille, est tout à fait emblématique. Elle signe à la fois l’universalité de l’œuvre et la tonalité de l’ensemble. Si l’homme de cinéma nous présente quelque quatre cents photographies, peintures, dessins, statues, installations et vidéos, la photographie tient, et de loin, la place d’honneur, en un éblouissant festival noir et blanc. Continuer la lecture

Publié dans Exposition | 4 commentaires

Tout retour vers l’avant est (presque) impossible

Quand le bateau cule, il rebrousse chemin. S’il recule il recommence l’opération. Il est aussi possible de dire qu’il fait marche arrière (toute), qu’il fait demi-tour ou qu’il retourne à son point de départ. Mais, et c’est là tout l’objet de la rubrique du jour, il ne pratique pas « un retour en arrière », formule qui sort à tort et à travers de toute expression publique. En effet, le retour à lui-seul signifie bien que l’on s’éloigne de l’avant. Le « retour en arrière », c’est comme le « tri sélectif », un premier mot pour signifier une chose et un second attaché comme un wagon pour bien appuyer le propos. C’est la définition du pléonasme. Continuer la lecture

Publié dans Anecdotique | 6 commentaires

Dans l’antre de la création

Une Master class est l’occasion, pour le spectateur privilégié, de se glisser subrepticement dans l’antre de la création. “Un cours magistral donné par un artiste de renom”, telle est la définition proposée par le Larousse. Le dictionnaire, par ailleurs, cite en exemple les célèbres leçons de chant prodiguées par la Callas dans les années 70, à la fin de sa vie, à la Julliard School de New York. Celles-ci eurent un tel retentissement qu’elles furent, par la suite, souvenez-vous, le sujet d’une pièce de théâtre à succès de l’Américain Terrence Mac Nally : “Master Class” (1995), mise en scène l’année suivante par Roman Polanski, à Paris, au Théâtre de la Porte Saint Martin, avec Fanny Ardant dans le rôle de la diva. La Master class peut bien évidemment s’appliquer à nombre de domaines artistiques, dont celui de l’art dramatique. Continuer la lecture

Publié dans Théâtre | Commentaires fermés sur Dans l’antre de la création

Christian Dior, couturier du rêve

Je ne sais pas si vous aimez les grandes expositions », ces « blockbusters  » qui rassemblent les foules et battent les records d’audience (genre Grand Palais ou Louvre), mais quant à moi, j’ai tendance à préférer les lieux plus modestes et en général plus pointus. Étant habituée au bel espace, dans le hall à droite, réservé aux expositions temporaires du musée des Arts décoratifs, je me réjouissais de découvrir l’exposition « Christian Dior, couturier du rêve », qui battait son plein depuis juillet dernier. La rumeur aidant, j’avais pris la précaution, ce mercredi 8 novembre, de me munir d’un billet coupe file, mais arrivée à midi, j’ai découvert une longue file d’attente, tout le monde étant muni de coupe files pour midi tapante ! Continuer la lecture

Publié dans Exposition, Mode | Commentaires fermés sur Christian Dior, couturier du rêve

Le bon camarade Oulianov

En juillet 1921, Lénine se voit contraint de s’exiler sur les bords de la Volga à Nijni-Novgorod, une ville qui sera rebaptisée Gorki en 1934. Il a fait part de son état de santé défaillant au Politburo qui lui conseille vivement d’aller se reposer dans une datcha confortable du 17 e siècle. Là-bas, il circule en Rolls-Royce. « Son goût du luxe et sa maladie ne rendent pas nécessairement Lénine plus humain ni plus conciliant à l’égard des nantis » écrit l’historien Luc Mary qui vient de publier sa biographie alors que la révolution russe « fête » ses cent ans. Continuer la lecture

Publié dans Histoire, Livres | 2 commentaires

Bon voyage (de noces) en Turakie

La Turakie ne figure sur aucune carte. C’est un vieux pays pourtant, une terre à la fois proche et lointaine, frontalière du rêve et de la poésie, diplomatiquement voisine de la magie et du système D. Un pays qui ne connaît pas d’autres limites que celles de l’imagination de son, comment dire, roi ? non, de son intendant peut-être ? Michel Laubu ne voudrait pas de couronne. Il n’est qu’humble animateur, metteur en avant des vraies vedettes que sont les objets qui peuplent la Turakie. Continuer la lecture

Publié dans Spectacle, Théâtre | Un commentaire