Goldoni, maître incontesté de la comédie italienne

Carlo Goldoni (1707-1793), auteur extrêmement prolifique, a écrit plus de deux cents pièces en tout genre : tragédies, intermèdes, drames, livrets d’opéra, saynètes de carnaval…, mais ce sont incontestablement ses comédies qui lui valurent la célébrité, parmi lesquelles “Les Jumeaux vénitiens” (I due gemelli veneziani). Cette comédie est actuellement à l’affiche du Théâtre Hébertot, mise en scène par Jean-Louis Benoît.

Jean-Louis Benoît, habitué au registre comique, s’attaque ici à un auteur qu’il connaît bien puisqu’il a déjà monté en 2002 “La Trilogie de la Villégiature” au Festival d’Avignon et au Théâtre de la Criée à Marseille puis, en 2015, “Les Rustres” à la Comédie-Française. Continuer la lecture

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Descente royale

Denis avait attrapé le seau rouge, la paire de gants de ménage en caoutchouc rose, la petite serpillère grise et la bouteille de détergent au liquide jaune citron. Et debout devant ses toilettes, il avait dit « au boulot ».
Deux doses de détergent devaient suffire selon lui. Il vivait dans une maisonnette, un préfabriqué datant de la guerre et qui avait appartenu à ses parents. Un logement d’urgence destiné à disparaître mais comme la plupart des autres, il était resté. Le logis disposait en outre d’un jardinet où fleurissaient encore, dans un désordre de bon aloi, les roses de sa mère. Denis avait le temps, la visite de la reine était prévue pour dans deux mois. Continuer la lecture

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Bruxelles sous les griffes de Baudelaire

«Bruxelles sent le savon noir. Les chambres d’hôtel sentent le savon noir. Les lits sentent le savon noir. On lave les façades et les trottoirs même quand il pleut à flots. Manie nationale». Avec l’espoir de trouver un éditeur pour le trois volumes de ses « Variétés » et aussi pour y donner quelques conférences, Charles Baudelaire décide en 1864 d’emménager à Bruxelles. Il a 43 ans, ses finances sont précaires, sa santé n’est guère brillante, il a déjà l’allure d’un vieillard. Venu pour quelques mois, il passera finalement deux années en Belgique, les deux dernières de son existence. Ce séjour sera un fiasco total, mis à part peut-être la rencontre avec le peintre namurois Félicien Rops. Continuer la lecture

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Flaubert par la voix de Louise Colet

En juin 1846, lors d’un voyage à Paris, Gustave Flaubert, âgé tout juste de vingt-quatre ans, rencontre dans le salon du sculpteur Pradier la poétesse Louise Colet, de onze ans son aînée. Lui n’a encore rien publié, elle, est déjà reconnue et admirée. S’ensuit alors une relation amoureuse et épistolaire qui durera jusqu’en 1855, année précédant la parution de son illustre roman Madame Bovary dont le personnage est librement inspiré de celle qu’il appelle sa “muse”. De cette correspondance passionnée et passionnante, sans doute parmi les plus belles lettres de la littérature française, Marie-Stéphanie Sutter a su tirer un spectacle en tout point remarquable : « Flaubert : lettres à Louise Colet » qui, après s’être joué fin septembre au Théâtre de Nesle, se produira en tournée. Continuer la lecture

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« The Party » de Sally Potter: règle du jeu à l’anglaise

La «comédie British de la rentrée», comme le vante l’affiche, n’est pas celle que l’on croit. Rien à voir en effet avec les comédies romantiques auxquelles les réalisateurs outre-manche nous ont habitués. Rien à voir non plus avec le célèbre film de Blake Edwards avec un Peter Sellers qui sème le trouble dans une soirée hollywoodienne.
Ici, la soirée en question se déroule dans une charmante maison londonienne, qui sent bon l’élite intellectuelle avec ses briques apparentes, ses livres et ses vinyles de jazz. Continuer la lecture

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« Langages Machines »: quand l’écriture mute

C’est à un drôle de voyage que nous convie l’association « Seconde Nature » dans l’espace de la Fondation Vasarely d’Aix en Provence. Un voyage entre science fiction et dérives de l’intelligence artificielle. Une réflexion sur l’écrit et le texte à l’ère du numérique et de l’hyper communication que les réseaux rendent possible désormais. Ce faisant ils nous questionnent sur un sujet qui nous concerne directement nous tous, gens de lettres, et qui est la place de l’auteur. Car les mots échangés le sont maintenant de façon tellement plus rapide, éphémère au fur et à mesure que notre espace temps s’accélère. Et dorénavant nos écrits sont aussi ceux des machines que nous utilisons pour communiquer. Continuer la lecture

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Libéré, délivré

Je lâche le morceau d’entrée, la pièce « Intra Muros » est une nouvelle grande réussite d’Alexis Michalik, qui en signe le texte et la mise en scène à la Pépinière théâtre. Je ne dis pas chef d’œuvre, j’ai peur de me laisser aller. Mais c’est pas l’envie qui manque. Bref, voilà donc la quatrième pièce du jeune (et bel) auteur (oh, non, je suis pas du tout jaloux). Après Le Porteur d’histoire, le Cercle des illusionnistes, et Edmond (tous trois dans le radar des Soirées de Paris), Alexis Michalik nous offre donc « Intra Muros ». Continuer la lecture

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Sceaux… Picasso

Avec ce portrait de « Françoise » dont on voit ici un détail, Pablo Picasso, joue avec ses crayons de couleur. De ce que l’on connaît des photos de Françoise Gilot qui succéda à Dora Maar en tant que muse et compagne, l’artiste a bien restitué l’éclat magnétique de l’œil, ce par quoi l’essentiel de ce qui fait un charme au sens ancien du terme, transite. Ce portrait qui date de 1946 est celui d’une femme toujours vivante au jour où ces lignes sont publiées. Il est actuellement montré au musée du Domaine départemental de Sceaux dans le cadre d’une exposition convaincante intitulée « Picasso devant la nature ». Continuer la lecture

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Hector Guimard grand précurseur du design à l’hôtel Mezzara

Tout le monde connaît les entourages en fonte signant les entrées du métro parisien dessinés par Hector Guimard, réalisés par la fonderie d’art du Val d’Osne, installés par la Compagnie du Métropolitain de 1900 à 1913. Mais comme beaucoup de grands architectes décorateurs de l’époque, Guimard a produit une œuvre multiforme qui va bien au-delà. D’ailleurs à l’époque, les Parisiens trouvaient ces édicules affreux. Continuer la lecture

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Voyage voyage (plus loin que la nuit et le jour)

Transport dans le temps et l’espace rue La Bruyère. Loin, très loin. Aux commandes, Eric Bouvron signe le texte et la mise en scène. Plateau noir, direction l’autre bout du monde, l’Orient, du côté de la Chine et de la Mongolie. Et au 13e siècle s’il vous plaît. A cette époque, il avait fallu plusieurs années à Marco Polo pour rejoindre Kublaï Khan. La magie du théâtre nous les présente tous deux en un instant, ils sont bien là, face au public, le jeune marchand de Venise et le puissant souverain. Ça commence bien. Continuer la lecture

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