À la poursuite de François Hollande

C’est en découvrant « Cinq années dans les pattes de Gérard Depardieu » que beaucoup de lecteurs ont pris note de l’existence d’un précédent album concernant François Hollande. À la fois auteur de bande dessinée et reporter, Mathieu Sapin a en effet inauguré la formule lors des primaires socialistes de 2011. Il a suivi le candidat jusqu’à son élection durant six mois. Surtout dans le contexte actuel, cette BD se révèle aussi attachante que la seconde. Continuer la lecture

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L’expo plein-pot

En prenant de l’altitude  pour cadrer la ville de Flint, dans le Michigan, Philippe Chancel a obtenu une photo artistique. Comme on peut le voir sur la vue partielle ci-contre, le site rasé de General Motors évoque désormais une de ces œuvres géométriques qui faisaient le bonheur des amateurs d’art dans les années soixante. Ce tirage laser est l’un des plus attachants parmi toutes les photos exposées à la Fondation Cartier dont le thème est, jusqu’à saturation, la bagnole. Continuer la lecture

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« Jardins »: un petit coin de paradis sans parapluie

Au moment où la nature renaît et nous offre des explosions de couleurs et de fragrances, alors que la douceur printanière (relative) nous invite à prendre l’air, le Grand Palais nous propose lui aussi sa part de nature, mais muséale. Sobrement intitulée « Jardins », cette exposition explore tous azimuts ces univers tour à tour rustiques et précieux qui n’en finissent pas d’inspirer les artistes qu’ils soient peintres, photographes, cinéastes, céramistes, joailliers… ou bien sûr jardiniers et paysagistes. Bien que limitée dans l’espace à l’Europe de l’ouest et dans le temps, à la période qui va de la Renaissance à nos jours, l’exposition insiste sur la dimension infinie des jardins en commençant sous les auspices de Gilles Clément « Pour faire un jardin il faut un peu de terre et l’éternité » et en se poursuivant avec Michel Foucault « Le jardin c’est la plus petite parcelle du monde et puis c’est la totalité du monde ». Continuer la lecture

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Apollinaire ne veut pas travailler. Il veut fumer

C’est l’une de ces ritournelles auxquelles on ne prête pas forcément attention, mais qui entrent dans l’oreille et ne vous lâchent plus pendant toute une journée. Comme tous les succès populaires, on en ignore souvent le titre, on n’en connaît pas l’auteur, et ce sont des bribes approximatives des paroles qu’on chantonne presque malgré soi. Cette chansonnette qui connut ses jours de gloire il y a vingt ans était fort reconnaissable par l’accent anglo-américain de l’interprète, accent qui contribua sans doute au succès. Il s’agissait de China Forbes et du groupe « Pink Martini » dont le titre « Je ne veux pas travailler » dans l’album « Sympathique », gagna une victoire de la Musique en 1997 et fit à peu près le tour du monde, se vendant à près d’un million d’exemplaires. Continuer la lecture

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« Bajazet »: le charme racinien en pays ottoman

Après “Britannicus”, mis en scène par Stéphane Braunschweig la saison passée Salle Richelieu (1), voici Racine (1639-1699) de nouveau dans la Maison de Molière, au Vieux-Colombier cette fois-ci, avec “Bajazet”. Continuer la lecture

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Les voyages imaginaires de Darius

Dans les Fleurs du mal de Baudelaire « les parfums, les couleurs et les sons se répondent ». Appelées aussi « Synesthésies » ou équivalences sensorielles, les Correspondances désignent les rapports entre le monde matériel et le monde spirituel. D’après Baudelaire, seuls les artistes savent déchiffrer le sens des analogies qui permettent de passer du monde des perceptions à celui des idées.
« Darius », c’est d’abord un texte, un très beau texte signé Jean-Benoit Patricot (lauréat du prix Durance Beaumarchais SACD 2014), un dialogue épistolaire, une correspondance à deux voix. Continuer la lecture

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La femme « nue allongée » qui ne choquait personne

Il faut dire qu’en 1740 on ne se posait sans doute pas les mêmes questions qu’aujourd’hui. Toujours est-il que l’on peut se surprendre à faire un parallèle interrogatif entre cette sanguine réalisée par François Boucher (1703-1770) laquelle sert d’étendard à la collection Horvitz actuellement exposée au Petit Palais et, la publicité Yves Saint-Laurent qui a été il y a peu retirée des réseaux d’affichage. Dans un cas comme dans l’autre, la femme est exhibée comme un objet de consommation. Continuer la lecture

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On a tous quelque chose de Topor

A condition, bien sûr, qu’ils aient déjà un certain âge, les auditeurs de France-Culture se souviennent de son rire, qui illuminait le rendez-vous dominical « Des papous dans la tête ». Un rire franc et massif, un rire de bonne santé, un rire gourmand qui montre que l’on est bien décidé à croquer la vie à pleines dents.
Mais il y a aussi cette image, glaçante, qui servit d’affiche à Amnesty international pour dénoncer la torture. La mâchoire inférieure décrochée par un coup de marteau. Un supplice réservé à ceux qui réclament la liberté d’expression. L’affiche, qui date de 1976, fut reproduite de façon monumentale à Maastricht en 1989. Continuer la lecture

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Heureux comme un Baraki en friture

Parfaitement étanches au qu’en-dira-t-on les Barakis s’épanouissent du côté de Charleroi, en Belgique, débordant un peu la frontière avec la France. De l’art de « vivre en jogging en buvant de la bière », la formule de l’auteur résume assez bien assez bien le sens général du livre. Mais elle ne prévient pas les âmes sensibles auxquelles on ne saurait trop déconseiller cette lecture sortie cette année aux Éditions Points. Continuer la lecture

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Tout simplement sérénissime

Au cœur du Marais, un peu à l’écart des foules dans la tranquille rue Elzévir, Ernest Cognacq et son épouse Louise Jay, fondateurs de la Samaritaine (effarés sans aucun doute de ce qu’on fait subir à leur chef d’œuvre Art nouveau !) nous reçoivent en leur hôtel particulier à l’élégante façade de pierre blanche du XVIème siècle. Entre cour et jardin, ils nous invitent à admirer leurs collections XVIIIème léguées à la Ville de Paris en 1928. Au deuxième et troisième niveaux, on peut admirer des peintures de Boucher, Chardin et Fragonard, des dessins de Watteau, des sculptures, des meubles estampillés et autres objets précieux (bijoux, tabatières, porcelaines de Saxe…). Continuer la lecture

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