Bertrand Bossard nous joue la (stand up) comédie

Bertrand Bossard au moins ne fait pas les choses à moitié, il surfe à plein régime tout en haut de la vague, de la vogue du «stand up», un terme si galvaudé qu’il en devient
agaçant. Celui qui se tient debout (genèse de l’expression), interpelle son public, se débat dans tous les sens, grimace, le voilà admis au club. Bref, un «one man show» en
bon français. Bertrand Bossard pourtant est très singulier. D’abord car le comédien joue franc jeu en nous faisant rire … en Anglais. Direction le 104, pour le spectacle «Incredibily incroyable».

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La « Finance » était au 59 rue de Rivoli

Il est bien dommage de ne pas avoir été prévenu plus tôt. Le collectif d’artistes qui squattent le 59 rue de Rivoli avait organisé depuis le 29 mars une exposition consacrée aux dérives de la finance et qui se terminait hier 10 avril. Les événements qui ont secoué depuis 2007 le monde financier se retrouvaient habilement détournés comme les « subprimes » façon Andy Warhol et personnalisés à travers des portraits de Bernard Madoff ou encore Jérôme Kerviel.

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Louise Lalanne, la cachette de Guillaume Apollinaire

Sur le pseudonyme qu’utilisait Guillaume Apollinaire en 1909 il y a plusieurs témoignages. Dans un ouvrage de 98 pages paru en 1956 chez l’éditeur Pierre Cailles, l’artiste Marie Laurencin, l’une des relations sentimentales majeures de Guillaume Apollinaire, écrivit que l’écrivain avait eu l’idée «d’inventer une femme poète», Louise Lalanne.

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Courant alternatif pour les frères Dufy

C’est la saison des fratries et des retrouvailles. Alors que les visiteurs du musée Jacquemart André découvrent en ce moment même la production de Martial Caillebotte au côté de son célèbre frère le peintre Gustave Caillebotte, le musée Marmottan Monet copie-colle le procédé avec les frères Dufy, Raoul et Jean.

L’hédoniste Raoul tout le monde le connaît au moins pour sa gigantesque «Fée électricité», impossible à rater depuis 1937, pour tout visiteur du Palais de Tokyo. C’est même de là que vient l’idée du titre de l’exposition qui débute le 14 avril au Musée Marmottan Monet : «Complicité et rupture ». Complicité parce que malgré les 11 années qui les séparent, Raoul (1877/1953) et Jean (1888/1964) étaient naturellement proches et leurs œuvres, assurément cousines. Continuer la lecture

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Dix secrets d’enfant

Aujourd’hui, Brann Renaud amorce une véritable rupture. Il ose dévoiler une série de tableaux couleur bleu nuit féérique. S’y jouent, dans la pénombre de somptueuses nuits étoilées, une dizaine de secrets d’enfant : une mise à nu saisissante quand on sait le caractère quasi inaccessible de ce genre d’histoires. Tissées à l’écart de toute manipulation adulte, elles touchent sincèrement au drame, à l’amour, au sexe et à la mort. D’habitude, seuls les enfants les côtoient munis de leur fracassante innocence. Adulte, il fallait donc être téméraire pour les croquer, les mettre en scène.

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Brann Renaud ancre la peinture dans la photographie

Des premiers portraits de jeunes femmes en pied (2004) jusqu’à la dernière série bleue nuit féerique (2011), Brann Renaud a creusé, tordu, défié si bien l’idée de réalisme, qu’il atteint aujourd’hui des mondes merveilleux. Un cheminement de l’étrange habilement mené. Pour révéler le détail qui trouble, le peintre ancre d’abord solidement le réel grâce au même procédé : toutes ses productions sont issues de photographies. Soit il compose à partir d’objets la scène ensuite photographiée, soit il fait poser des personnes de son entourage, généralement, ses amis, sa famille. Le tableau peint reste extrêmement fidèle à cette composition d’origine. Et au premier regard, on pourrait se croire devant une photographie ; tant le traitement lisse et subtil de la matière-peinture en fait oublier la rugosité, l’épaisseur, bref les impacts parfois lourds et rebutants d’un pinceau inutilement agité.

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Le plaisir était dans les passages

Les « passages couverts » de Paris, c’est le sujet qui fleurit régulièrement, dans les suppléments consacrés à Paris. Pourtant l’exposition (gratuite) qui a lieu depuis le 23 mars au Louvre des Antiquaires vaut bien un mot dans Les Soirées de Paris et un crochet pour ceux qui s’aviseraient de croiser à proximité.

Du 18e siècle, lorsque le concept germe dans les jardins du Palais Royal à aujourd’hui, l’exposition permet de se faire une culture à bon compte. C’est le Duc d’Orléans apprend-on qui a l’idée en 1786 de faire construire autour de sa demeure 3 galeries de bois couvertes capables d’abriter 120 boutiques. Soit-dit en passant ce n’est ni plus ni moins que le principe amélioré des rues à arcades comme à Turin, au hasard, qui  en possède des kilomètres.

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The Company Men cumule les stéréotypes

Si la vie est une longue suite de suite de clichés alors «The company men» en est l’un des diaporamas. Le film, réalisé par John Wells, s’intéresse à trois hommes échelonnés dans la hiérarchie d’une grande entreprise américaine en difficulté. L’un après l’autre ils vont être licenciés, y compris l’homme le plus poche du PDG, incarné par Tommy Lee Jones. Continuer la lecture

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Un couple à la dérive au Théâtre Ouvert

La Place Blanche n’a pas mauvaise mine, elle broie du noir. La faute au Théâtre Ouvert, niché dans la délicieuse Cité Véron, qui nous propose «De l’amour», jusqu’à … demain soir, le 2 avril, en partenariat avec le Théâtre de la Ville. Scènes de ménage d’un couple en conflit perpétuel, deux êtres qui ne se sont jamais aimés mais qui sont bien incapables de se quitter. La vie s’écoule, la mort est une libération. Ce n’est pas gai, mais quel bon moment de théâtre ! Continuer la lecture

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Pétard mouillé au Théâtre de la Ville

Le Théâtre de la Ville nous a offert une belle leçon en invitant VA Wölfl du 24 au 29 mars. Une bonne leçon de vacuité théâtrale, un grand moment de solitude, où l’on pense vite à la prise d’otages, où l’on espère la sortie, le bon air printanier de la Place du Châtelet.

Le titre déjà laisse songeur et présente toute l’arrogance malheureusement de l’oeuvre : «Ich sah : Das Lamm auf dem Berg Zion, Offb. 14,1». Et pour ceux qui ne maîtrisent pas la douce mélodie allemande, «Et je vis l’agneau sur la montagne de Sion, Apocalypse 14,1». Brrrhhh ! Nous ne sommes donc pas là pour rigoler, comme nous le rappellent le crâne et le Christ en Croix du livret, mollement distribué par les hôtesses vêtues de noir (what else?) et au visage déconfit (elles sont là chaque soir, dur). Contribuable parisien, toi qui aussi a financé cette représentation, je t’offre ce billet. Continuer la lecture

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