Dans les abysses avec Florence Joly

Derrière l’entrelacs de couleurs il y a un crâne dont l’orbite est occupée par un petit fantôme. Il y a aussi un jeune voyageur spatial dont la tenue ressemble à une barboteuse. Une jeune femme nue est assise de dos sur une natte en forme de chat et l’animal n’a pas un œil mais un hublot à travers lequel un autre fantôme nous fait signe. Une partie de l’espace semble avoir été ouvert par une fermeture éclair dont la forme écartée est en soi un visage. Voilà que le doux venin de Florence Joly fait son effet. La plupart de ses œuvres mouvantes comme des sables (dont on voit ci-dessus un détail) sont actuellement exposées à la galerie « D’un livre l’autre » dans le troisième arrondissement. Continuer la lecture

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Et Zweig se confronta à la légende…

Alors que la majorité des théâtres parisiens, pour ne pas dire la totalité, s’apprête, après avoir chacun présenté sa saison 2018-2019, à fermer pour l’été, le Théâtre du Lucernaire, quant à lui, et comme à l’accoutumée, reste vaillamment ouvert avec une programmation estivale, là encore, pleine de promesses. Ainsi la pièce de Stefan Zweig “Légende d’une vie” se jouera-t-elle jusqu’au 26 août. Aucune excuse, par conséquent, pour ne pas découvrir ce spectacle de qualité. Continuer la lecture

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Bécassine c’est ma cousine

C’est un bien joli conte descendu dans nos salles comme un ballon dans un jardin. Avec Bécassine à bord. Il paraît que certains Bretons se sont récriés. Ils n’avaient probablement pas encore vu le film. Parce que l’héroïne dépeinte par Bruno Podalydès est bien plus maligne que la plupart des personnages d’une histoire qui enchantera les écrans de nos vacances.
En plus d’être futée, Bécassine est aussi très humaine et même empathique, comme on dit de nos jours. Elle est apparue pour la première fois dans l’hebdomadaire « La semaine de Suzette » en 1905. Et réapparue en 2018 sous les traits de Emeline Bayart. Continuer la lecture

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Le rendez-vous du fantôme de Rambouillet au solstice d’été

Au loin l’océan urbain du Caire dont les vagues grises se brisent sur le front du désert et là-bas, les pyramides de Gizeh que je n’ai pas quitté des yeux depuis notre hôtel. Au pied de la plus grande d’entre elles, une blessure de béton protège, intacte, la barque solaire, un gigantesque puzzle de 1224 pièces, grâce auquel le Dieu Râ a conduit le pharaon Khéops de l’aube au crépuscule vers son dernier empire.  Quarante-cinq siècles déjà. Continuer la lecture

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La modernité vers la fin

En 1957, la forme extravagante de ce téléviseur préfigurait l’avenir. Sur l’unique chaîne de l’époque la famille réunie pouvait s’émerveiller d’émissions ô combien excitantes comme « Papa a raison », « Le tour de France de deux enfants » ou encore « Les enquêtes du commissaire Prévost ». La machine avait été conçue par un certain Philippe Charbonneaux (1917-1988). Aujourd’hui inerte, avec qui sait, de vieux échos de soirées disparues enfouis dans ses tubes, elle est visible au Centre Pompidou  dans le cadre d’une exposition sur l’Union des artistes modernes (UAM). Continuer la lecture

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François d’Assise : un saint humain trop humain ?

François d’Assise est une des figures qui a le plus inspiré les auteurs de théâtre pour notre présent : modèle d’incarnation, bien planté dans le sol avec ses sandales ; modèle «écologique» avant l’heure dans son éloge d’une création donnée et d’une nature-sœur ; modèle de radicalité et de pauvreté dans son amour pour Jésus le conduisant à partager la passion de celui-ci et ses stigmates. Adel Hakim et Robert Bouvier mettent en scène François par l’intermédiaire des mots de Joseph Delteil, passeur-poète du début XXe siècle, qui écrivit un texte magnifique sur l’homme d’Assise. Continuer la lecture

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Point de départ pour le bloc

Cela ressemblerait presque à un arrêt de bus avec les quatre sièges alignés afin de patienter. Mais la comparaison s’arrête là. Depuis un certain temps, c’est assez surprenant et paraît-il apprécié des patients, on peut se rendre au bloc opératoire comme un grand. En tenue idoine le sujet attend un agent hospitalier qui l’accompagnera dans la salle où à la lumière d’un scialytique, il livrera son corps aux mains d’un chirurgien. Cette initiative déconcertante a même fait l’objet d’un jargon technocratique. Cela s’appelle le « virage inclusif » soit l’incitation à faire les choses soi-même, qu’un certain Jacques Borrel avait théorisé dans les années soixante sur les autoroutes avec les premiers self-service. Continuer la lecture

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Mystères pianistiques

«Dans ma vie, j’ai rencontré trois génies. L’un était Clara Haskil, l’autre professeur Einstein, le troisième Sir Winston Churchill», déclare Charlie Chaplin au début du remarquable documentaire «Clara Haskil : le mystère de l’interprète», diffusé sur Arte en août 2017, toujours visible sur Dailymotion.
Effectivement, les grands interprètes, particulièrement les grands pianistes, sont des mystères, et il est difficile d’expliquer par exemple pourquoi soixante ans après sa mort, la grande Clara demeure une référence absolue, elle qui trouvait ses concerts et ses enregistrements « infects ». Le critique musical Alain Lompech tente une réponse en disant que lorsqu’il l’a entendue pour la première fois à la radio, vers l’âge de dix ans, il a éprouvé le sentiment qu’elle ne jouait que pour lui. Continuer la lecture

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Des perles et des couleurs

Alors que le Musée d’art moderne et contemporain de Saint-Étienne fête aujourd’hui ses trente ans par une troisième exposition personnelle consacrée à l’enfant du pays Jean-Michel Othoniel, avec des œuvres à la tonalité apparemment plutôt sombre, revenons à ce qui a fait la renommée de l’artiste plasticien auprès du public, à savoir ses installations et sculptures en perles de verre colorées. Les Parisiens ont ainsi la chance d’en avoir une pérenne à demeure. Continuer la lecture

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Le moustique-tigre s’approche du métro

Bien que son costard s’inspire du zèbre on a préféré l’apparenter au tigre. Sans doute parce que contrairement au premier, il chasse.  Son unique idée est de nous piquer et de préférence aux chevilles si l’on en croit les spécialistes. En outre il est susceptible de nous transmettre des maladies du type dengue, chikungunya ou zika. Adepte du co-voiturage, il prend comme passagers les microbes correspondant à ces maladies avant de les réinjecter à chaque étape-gourmande. De grands chefs d’État en auraient été les victimes d’où leur humeur irritable et leur comportement erratique. Le moustique-tigre est désormais présent dans plus de 100 pays, il serait arrivé en France en 2004 et aurait en 2018 gagné presque tous nos départements, jusqu’à l’Île-de-France et un un jour forcément, le métro. Continuer la lecture

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