Les derniers îlots déserts de Paris

L’été, il prend l’allure d’un champ de blé jauni. Ses quelques arbres verts apportent une ombre bienvenue. Personne n’y va. Il n’y a pas d’ailleurs  de passage protégé qui permettrait la traversée. Un vieux panneau indicateur mentionne la proximité de la Porte de Versailles. C’est un îlot désert, un rond-point inhabité, une surface vierge dont personne ne rêve, à deux pas du métro et du Palais des Expositions. Et ils sont quelques uns comme ça à Paris, sans identité, sans statut. Des surfaces perdues. Continuer la lecture

Publié dans Anecdotique, Jardins, Surprises urbaines | Commentaires fermés sur Les derniers îlots déserts de Paris

Les alphabets de Fernand Léger au Centre Pompidou Metz

Ce n’est peut-être pas la pièce maîtresse de l’exposition mais cette « Nature morte » aurait pu servir d’enseigne au peintre Fernand Léger s’il avait eu pignon sur rue. Sa façon géométrique d’occuper la surface à peindre, son choix des couleurs, les trois lettres de l’alphabet, cet indéniable esprit de modernité qui ressort de la toile enfin, font qu’on la retient comme un point de repère au sein des cinq décennies de création de l’artiste présentées au Centre Pompidou Metz jusqu’au 30 octobre. Continuer la lecture

Publié dans Exposition | 2 commentaires

Le centre portugais de la photographie : un secret bien gardé

Sur la place Amor de Perdição (Amour de perdition) de Porto on ne peut manquer un grand bâtiment austère à l’aspect solide qui jure avec le nom glamour de cette place. C’est pourtant bien ce bâtiment lugubre qui lui a donné son nom. Amor de Perdição est le titre d’un ouvrage légendaire du grand écrivain portugais, Camilo Castelo Branco (1825-1890). Il a été emprisonné pour adultère dans une cellule de cette ancienne prison et cour d’appel, en 1860. Il y a écrit en quinze jours son livre culte, objet de nombreuses adaptations contemporaines dont le film éponyme de Manoel de Oliveira en 1979. Continuer la lecture

Publié dans Photo, Surprises urbaines | 2 commentaires

L’adieu au musée Dapper

Comme un livre de condoléances. A quelques jours de la fermeture définitive du musée Dapper, celui-là est rempli jusqu’au bout de mots de sympathie, tels ces « élèves de Coulommiers ». C’est triste un musée qui ferme et voilà une histoire qui nous rappelle une fois de plus la beauté et la cruauté du provisoire. Zut alors. Cette concentration de masques porteurs de significations inhabituelles pour nous occidentaux va diablement nous manquer. Continuer la lecture

Publié dans Musée | 4 commentaires

Un tableau blanc et une amitié en déliquescence

“ Mon ami Serge a acheté un tableau. C’est une toile d’environ un mètre soixante sur un mètre vingt, peinte en blanc. Le fond est blanc et si on cligne des yeux, on peut apercevoir de fins liserés blancs transversaux. ” Ces phrases d’ouverture, désormais célèbres, de la pièce “Art” de Yasmina Reza, ont fait le tour du monde dans plus d’une trentaine de langues différentes. Aujourd’hui le collectif flamand tg STAN et le collectif néerlandais Dood Paard s’emparent avec gourmandise de ce texte culte. Un spectacle à découvrir à Paris, au Théâtre de la Bastille, à partir du 2 juin. Continuer la lecture

Publié dans Spectacle, Théâtre | 4 commentaires

Registre un brin sentencieux pour le Rodin de Doillon

Réaliser la sculpture d’un homme équivaut à écrire sa biographie. Le sujet possède l’auteur jusqu’au dernier mot et, en l’occurrence, jusqu’à l’ultime ciselure, l’ultime tour de manivelle. Car ils sont deux. Jacques Doillon pour la réalisation et Vincent Lindon pour l’interprétation. Ce dernier s’est de toute évidence beaucoup donné pour le rôle, dans un registre, grave, sentencieux, sans trop de légèreté vraiment et ça manque un peu. Peut-être que Rodin était pire encore qui sait. Continuer la lecture

Publié dans Cinéma | Un commentaire

Arnaud Viviant, du commentaire à l’action politique

Il organise ses meetings dans les bistrots du 18e arrondissement. Les rendez-vous sont annoncés sur sa page Facebook. Depuis qu’il s’est lancé dans la campagne des législatives sans autre étiquette que son slogan « Un regard libre », Arnaud Viviant ne boit plus que de l’eau. S’il perd, il aura la satisfaction d’avoir perdu au moins trois kilos et, quoiqu’il advienne, il en fera un livre. Ce journaliste, critique littéraire et écrivain, a décidé de quitter le commentaire pour un engagement de type démocratique et indépendant. Continuer la lecture

Publié dans Politique | Un commentaire

Chacun son truc aux Buttes-Chaumont

Pour qui veut se faire son cinéma, le Parc des Buttes-Chaumont offre un substrat des plus riches. Sur le pont qui enjambe le lac il est loisible de rêver soit à un méandre de la rivière Kwaï soit à un détail de la baie de Ha Long grâce au monticule rocheux qui rappelle qu’ici on exploitait la pierre. Cela fait 150 ans depuis le 1er avril que la carrière est devenue un parc grâce à la volonté de Napoléon III et aux bons offices de Jean-Luc Alphand, Gabriel Davioud, Eugène Belgrand et Jean-Pierre Barillet-Deschamps. Continuer la lecture

Publié dans Jardins | Un commentaire

Le vertigineux playback de la Galerie de Paléontologie

Au rythme où l’on décime les baleines, il faudra bientôt se contenter de méditer devant leurs squelettes. Et même de camper à l’intérieur des carcasses si l’on en juge par le généreux volume interne d’un des spécimens exposés à la Galerie de paléontologie et d’anatomie comparée du muséum du Jardin des Plantes. Il suffirait en effet de coiffer l’ensemble d’une bâche pour se retrouver propriétaire d’un deux pièces de vingt mètres de long, avec fanons et poutres apparentes, tout ce qu’il y a plus atypique comme on dit de nos jours dans l’immobilier. Continuer la lecture

Publié dans Musée | Commentaires fermés sur Le vertigineux playback de la Galerie de Paléontologie

De l’hystérie à l’opéra

Grande émotion lorsqu’on inaugure une nouvelle salle dans un nouveau lieu musical: dans la nouvelle salle classique de la Seine musicale, tout juste ouverte à l’amont de la pointe de l’île Seguin à Boulogne-Billancourt, on a pu voir le 11 mai dernier une œuvre rare, « La Création » de Haydn, mise en scène par l’un des membres du très iconoclaste collectif catalan « La Fura dels Baus ». Ainsi en avait décidé Laurence Equilbey, la célèbre chef d’orchestre, directrice musicale d’ « Insula orchestra » et « accentus », ses deux formations, en résidence dans les lieux et chargée de l’essentiel de la programmation. Comment le public de l’ouest parisien et autres Boulonnais allaient-il accueillir tant de nouveauté ? Continuer la lecture

Publié dans Musique | 2 commentaires