
Grande émotion lorsqu’on inaugure une nouvelle salle dans un nouveau lieu musical: dans la nouvelle salle classique de la Seine musicale, tout juste ouverte à l’amont de la pointe de l’île Seguin à Boulogne-Billancourt, on a pu voir le 11 mai dernier une œuvre rare, « La Création » de Haydn, mise en scène par l’un des membres du très iconoclaste collectif catalan « La Fura dels Baus ». Ainsi en avait décidé Laurence Equilbey, la célèbre chef d’orchestre, directrice musicale d’ « Insula orchestra » et « accentus », ses deux formations, en résidence dans les lieux et chargée de l’essentiel de la programmation. Comment le public de l’ouest parisien et autres Boulonnais allaient-il accueillir tant de nouveauté ? Continuer la lecture
La marque Louis Vuitton a semble-t-il donné carte blanche au plasticien Jeff Koons pour orner de façon spectaculaire les vitrines de son magasin des Champs Elysées. L’artiste a créé des sacs à main en s’inspirant d’œuvres emblématiques de grands peintres comme Léonard de Vinci, Van Gogh, Rubens ou Fragonard. Dans chaque vitrine, les sacs s’exposent accompagnés d’une animation géante. Ainsi la fameuse Joconde fait-elle un clin d’œil au passant tandis que la jeune fille au chien de Fragonard joue avec l’animal dans une sorte de valse lente qui intrigue les passants.
Aborder la Grande guerre côté chiffon n’est pas futile du tout. Preuve en est faite à la bibliothèque Forney avec l’exposition Mode & Femmes, 14-18. Pour sa réouverture (en janvier dernier), après plus d’un an de travaux, l’Hôtel de Sens inaugure ses nouveaux espaces de médiation avec une exploration tout à fait passionnante de l’univers du vêtement et des femmes et de ce que la mode nous dit des évolutions sociétales et culturelles pendant la durée du conflit.
En remplaçant Aristide Briand par Gaston Doumergue en 1908 à l’Instruction publique et aux Beaux-Arts, le gouvernement accueillait en son sein un ami des arts et des lettres. Au point que vingt ans plus tard, alors qu’il est président de la République depuis 1923, Gaston Doumergue rendra d’utilité publique la Maison de la Poésie (qui existe toujours) faisant suite aux dispositions testamentaires du poète Emile Blémont. Au mois de juin prochain cela fera 80 ans que ce personnage emblématique de la Troisième République disparaissait brusquement.
C’est le genre de plaquette que les bouquinistes oublient au fond de leur malle. Un petit ouvrage sans doute publié à compte d’auteur, auteur le plus souvent inconnu au bataillon, et qui, un jour ou l’autre, pour des raisons que le libraire lui-même ignore, refait surface. Quelque peu empoussiéré, il est posé dans les bacs à la vue de tous. Comme s’il s’agissait d’une vengeance tardive, d’une reconnaissance posthume pour l’auteur qui rêvait peut être de destinée littéraire.
Lui s’est infiltré dans un abattoir, moins pour décrire la maltraitance animale, que pour rapporter les traumatismes subis par les ouvriers à la chaîne. Geoffrey Le Guilcher, carnivore comme beaucoup, a pris son courage par le manche du hachoir et s’est fait recruter en intérim dans une de ces boucheries industrielles qui font l’économie de la Bretagne, là où on abat dit-il, 600 bœufs et 8500 porcs par jour. Plutôt que d’en faire un article, il a rédigé non sans courage un livre-enquête, sorti récemment aux Éditions de la Goutte d’Or et assez justement intitulé « Steak Machine ».
Albrecht Dürer n’a jamais vu le moindre rhinocéros vivant et pourtant il en a fait le héros d’une étrange gravure devenue célèbre : il transforme les plis de la peau de la bête en armure et dissimule les pattes sous une carapace d’écailles géantes. Ce rhinocéros qui date de 1515 était une première artistique et animalière, dépourvue d’authenticité scientifique. Il fut abondamment copié et il a fasciné et fascine encore de nombreux artistes.
C’est l’une des scènes les plus étonnantes du film. L’équipe de sauvetage envoie un drone de repérage dans le tunnel. Et il est suivi trente secondes plus tard par une escadrille de drones supplétifs, expédiés par les médias venus en masse pour capturer des images de la catastrophe. Quelque part en Corée, un tunnel s’est effondré avec croit-on savoir, un seul survivant en plein milieu. Le réalisateur Kim Seong-hun a pris le parti d’éviter les codes et les poncifs du film-catastrophe et c’est ce qui fait que l’on tient jusqu’au bout avec très peu d’oxygène et très peu d’eau.
Sa mémoire le tourmente. Sa faculté d’élocution se fragmente. Quand il veut s’exprimer sur les présidentielles, il a du mal à mettre les syllabes d’un candidat dans le bon ordre. Il trébuche sans cesse dessus, parfois il hybride le nom de deux candidats en un seul. Alors il lit Cesare Pavese à voix haute et tout redevient clair. Juste avant de se suicider, en 1950, le poète italien a écrit un dernier texte qui disait « La mort viendra et elle aura tes yeux ».
Le psy lui explique qu’après l’attentat, son cerveau a opéré une dissociation afin de se protéger. Elle lui dit qu’elle a l’impression « d’être spectatrice » de son « implosion » et le psy lui confirme que c’est « exactement ça », une dissociation. Il lui indique pour conclure qu’elle pourra en faire une BD quand sera venu le temps de la « ré-association« . Car Catherine Meurisse est auteur de bande dessinée. Rescapée de la tuerie de Charlie Hebdo.