 S’il y a bien une expression dont on ne regrettera pas la disparition progressive, c’est celle consistant à dire à quelqu’un : « vous devez commencer votre travail de deuil ». Ces dernières années on entendait cette litanie à tout bout de champ avec des déclinaisons variées, jusqu’à l’absurde et la saturation. Si untel n’avait pas eu son augmentation, il entamait son deuil, la feuille de paie d’infamie collée sur le front. Mais la résurgence d’un rituel périmé a été de courte durée et il n’y plus qu’en cas d’attentat que les chaînes de télévision barre leur logo d’un petit trait noir. C’est peu de choses. Continuer la lecture
S’il y a bien une expression dont on ne regrettera pas la disparition progressive, c’est celle consistant à dire à quelqu’un : « vous devez commencer votre travail de deuil ». Ces dernières années on entendait cette litanie à tout bout de champ avec des déclinaisons variées, jusqu’à l’absurde et la saturation. Si untel n’avait pas eu son augmentation, il entamait son deuil, la feuille de paie d’infamie collée sur le front. Mais la résurgence d’un rituel périmé a été de courte durée et il n’y plus qu’en cas d’attentat que les chaînes de télévision barre leur logo d’un petit trait noir. C’est peu de choses. Continuer la lecture 
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			 Une parenthèse. Nous sommes bien à Paris. Il est question de théâtre. Mais sans prévenir la machine à remonter le temps nous a transporté 120 ans en arrière. Que de révolutions depuis lors, que d’eau sous les ponts. Et pourtant on y est. Pour deux heures. Les comédiens sont là, ils jouent aux comédiens. La pièce dans la pièce. C’est une féérie, au Théâtre du Palais Royal, « Edmond » nous enchante.
Une parenthèse. Nous sommes bien à Paris. Il est question de théâtre. Mais sans prévenir la machine à remonter le temps nous a transporté 120 ans en arrière. Que de révolutions depuis lors, que d’eau sous les ponts. Et pourtant on y est. Pour deux heures. Les comédiens sont là, ils jouent aux comédiens. La pièce dans la pièce. C’est une féérie, au Théâtre du Palais Royal, « Edmond » nous enchante.  Pour un peu on la prendrait pour une médiathèque. La faute sans doute au clocher-porche qui n’a jamais pu être construit en raison de la crise économique des années trente. Après un temps de restauration, l’église Saint-Jacques de Montrouge ouvre de nouveau ses portes. Elle fait de nouveau profiter ses paroissiens et les visiteurs de passage de sa luminosité intérieure singulièrement réussie.
Pour un peu on la prendrait pour une médiathèque. La faute sans doute au clocher-porche qui n’a jamais pu être construit en raison de la crise économique des années trente. Après un temps de restauration, l’église Saint-Jacques de Montrouge ouvre de nouveau ses portes. Elle fait de nouveau profiter ses paroissiens et les visiteurs de passage de sa luminosité intérieure singulièrement réussie.  Finalement la jeune fille accepte d’ôter son voile. L’infirmière a en effet besoin de l’épingle qui maintient l’étoffe en place pour suturer la plaie d’un manifestant. Entre Egyptiens d’obédiences différentes, un mince fil de solidarité se tisse. La scène se passe à l’intérieur d’un fourgon cellulaire de l’armée égyptienne. « Clash » raconte cet enfermement oppressant qui se transpose par contamination dans la salle de cinéma.
Finalement la jeune fille accepte d’ôter son voile. L’infirmière a en effet besoin de l’épingle qui maintient l’étoffe en place pour suturer la plaie d’un manifestant. Entre Egyptiens d’obédiences différentes, un mince fil de solidarité se tisse. La scène se passe à l’intérieur d’un fourgon cellulaire de l’armée égyptienne. « Clash » raconte cet enfermement oppressant qui se transpose par contamination dans la salle de cinéma.  Heureuse époque que ces « Années 30 » à Boulogne-Billancourt, où des artistes ou des hommes d’affaires donnèrent « carte blanche » aux architectes d’avant-garde pour dessiner leur demeure : ainsi les inventeurs de l’architecture moderne, les Robert Mallet-Stevens, Le Corbusier, Auguste Perret, Louis Faure-Dujarric, André Lurçat, Tony Garnier, purent s’en donner à cœur joie. Ces demeures dont celle d’André Malraux, figurant dans le « Parcours des Années 30 » mis sur pied par la Mairie de Boulogne (y compris la mairie elle-même signée Tony Garnier), illustrent l’architecture dite moderniste ou internationale: façade stricte, fenêtres géométriques, toit plat, rigueur, clarté, et liberté des espaces intérieurs.
Heureuse époque que ces « Années 30 » à Boulogne-Billancourt, où des artistes ou des hommes d’affaires donnèrent « carte blanche » aux architectes d’avant-garde pour dessiner leur demeure : ainsi les inventeurs de l’architecture moderne, les Robert Mallet-Stevens, Le Corbusier, Auguste Perret, Louis Faure-Dujarric, André Lurçat, Tony Garnier, purent s’en donner à cœur joie. Ces demeures dont celle d’André Malraux, figurant dans le « Parcours des Années 30 » mis sur pied par la Mairie de Boulogne (y compris la mairie elle-même signée Tony Garnier), illustrent l’architecture dite moderniste ou internationale: façade stricte, fenêtres géométriques, toit plat, rigueur, clarté, et liberté des espaces intérieurs.  Impensable il n’y a pas si longtemps, le Festival d’Automne démarre en grande pompe cette année à La Courneuve. Oui, oui, la ville que Sarkozy voulait nettoyer au karcher en 2005… Cette commune de Seine Saint-Denis longtemps synonyme de HLM explosifs (les 4000) méritait de toutes façons mieux que cette image réductrice. Si Jean-Luc Godard le premier s’y était intéressé, dès 1966 il en avait fait le décor de « Deux ou trois choses que je sais d’elle », la ville, située en deuxième couronne, ne figurait pas au top des itinéraires culturels (Fête de l’Huma mise à part). Par ailleurs, les amateurs de patrimoine industriel connaissaient ses superbes friches, dont certaines implantées en plein centre ville, à côté de la mairie.
Impensable il n’y a pas si longtemps, le Festival d’Automne démarre en grande pompe cette année à La Courneuve. Oui, oui, la ville que Sarkozy voulait nettoyer au karcher en 2005… Cette commune de Seine Saint-Denis longtemps synonyme de HLM explosifs (les 4000) méritait de toutes façons mieux que cette image réductrice. Si Jean-Luc Godard le premier s’y était intéressé, dès 1966 il en avait fait le décor de « Deux ou trois choses que je sais d’elle », la ville, située en deuxième couronne, ne figurait pas au top des itinéraires culturels (Fête de l’Huma mise à part). Par ailleurs, les amateurs de patrimoine industriel connaissaient ses superbes friches, dont certaines implantées en plein centre ville, à côté de la mairie.   Dans son introduction au catalogue de l’exposition « Chez la baronne d’Oettingen » Sylvie Buisson raconte que Picasso avait signifié à cette femme belle, fantasque et distinguée, son intention d’en savoir davantage sur les mystères de l’écriture russe. Hélène d’Oettingen avait accepté de lui dispenser cet enseignement « et sans doute d’autres choses », mentionne malicieusement Sylvie Buisson. Cette époque de liberté faisait qu’il était possible d’emprunter l’amant ou la femme de quelqu’un et de les rendre sans plus de façons à son attributaire, par politesse ou lassitude. L’exposition en cours qui se tient tout à la fois à la galerie Alain le Gaillard et à celle du Minotaure, se limite néanmoins à présenter les œuvres de la baronne, celles de Serge Férat et aussi de Léopold Survage tous les trois d’origine russe, attachés par le même destin.
Dans son introduction au catalogue de l’exposition « Chez la baronne d’Oettingen » Sylvie Buisson raconte que Picasso avait signifié à cette femme belle, fantasque et distinguée, son intention d’en savoir davantage sur les mystères de l’écriture russe. Hélène d’Oettingen avait accepté de lui dispenser cet enseignement « et sans doute d’autres choses », mentionne malicieusement Sylvie Buisson. Cette époque de liberté faisait qu’il était possible d’emprunter l’amant ou la femme de quelqu’un et de les rendre sans plus de façons à son attributaire, par politesse ou lassitude. L’exposition en cours qui se tient tout à la fois à la galerie Alain le Gaillard et à celle du Minotaure, se limite néanmoins à présenter les œuvres de la baronne, celles de Serge Férat et aussi de Léopold Survage tous les trois d’origine russe, attachés par le même destin.  « Frantz », c’est avant tout un Ozon : son style, sa patte, tout y est présent du premier plan au générique de fin. L’on aime alors s’y plonger ou bien l’on s’y refuse. Mais l’on ne peut passer à côté de la réalisation prenant racine dans l’esthétisme authentique de la photographie. Ses mises en scènes minimalistes et ses univers épurés captent à eux seuls le regard, comme une invite à suivre le chemin offert par le réalisateur. D’un pacte tacite, son maniement du beau semble être sa plus grande arme pour ne laisser le spectateur à la dérive de son imaginaire.
« Frantz », c’est avant tout un Ozon : son style, sa patte, tout y est présent du premier plan au générique de fin. L’on aime alors s’y plonger ou bien l’on s’y refuse. Mais l’on ne peut passer à côté de la réalisation prenant racine dans l’esthétisme authentique de la photographie. Ses mises en scènes minimalistes et ses univers épurés captent à eux seuls le regard, comme une invite à suivre le chemin offert par le réalisateur. D’un pacte tacite, son maniement du beau semble être sa plus grande arme pour ne laisser le spectateur à la dérive de son imaginaire.  Magnifique rentrée musicale parisienne, au cours du premier week-end de septembre, lors du festival Solistes à Bagatelle. Le temps avait viré au gris et les somptueux arbres du parc étaient quelque peu chahutés par le vent, mais cela n’avait pas découragé les fidèles venus écouter un pianiste rare, Philippe Bianconi, pianiste rare par le talent et par la présence.
Magnifique rentrée musicale parisienne, au cours du premier week-end de septembre, lors du festival Solistes à Bagatelle. Le temps avait viré au gris et les somptueux arbres du parc étaient quelque peu chahutés par le vent, mais cela n’avait pas découragé les fidèles venus écouter un pianiste rare, Philippe Bianconi, pianiste rare par le talent et par la présence.  J’y suis retourné un peu par hasard, une histoire d’une maison qu’enfin un type voulait acheter pour une bouchée de pain, aussi ma sœur avait-elle pris rendez-vous avec lui. Quant à moi j’étais venu pour le solde de tout compte d’une histoire que la famille rendait au peuple fantôme avant de disparaître à son tour. Le plus tard possible, s’entend. Je me laissais ainsi porter dans les rues de Thouars, dans le nord des Deux-Sèvres, non loin de Saumur.
J’y suis retourné un peu par hasard, une histoire d’une maison qu’enfin un type voulait acheter pour une bouchée de pain, aussi ma sœur avait-elle pris rendez-vous avec lui. Quant à moi j’étais venu pour le solde de tout compte d’une histoire que la famille rendait au peuple fantôme avant de disparaître à son tour. Le plus tard possible, s’entend. Je me laissais ainsi porter dans les rues de Thouars, dans le nord des Deux-Sèvres, non loin de Saumur.