Et il y eut même des gens pour se plaindre des nuisances. Au camp de la Muette, on avait interné des dizaines de milliers de juifs, crevant de faim dans des conditions d’hygiène désespérées et il y eut malgré tout des râleurs pour se plaindre de la lumière des miradors. Lesquels dérangeaient les nuits du voisinage. Alors que c’est leur conscience qui aurait dû sursauter chaque nuit. Entre 1941 et 1944, le site de la Muette à Drancy, servit de transit aux camps de la mort. En autobus ou en train, il vint d’abord des hommes, puis des femmes avec enfants, puis des enfants seuls, stockés dans cette enceinte à ciel ouvert. Une bande dessinée anormalement épaisse, près de 300 pages, vient de leur donner la parole. Avec une scénariste (Valérie Villieu), un dessinateur (Simon Géliot), une conseillère historique (Annette Wieviorka) et un coloriste (Philippe Marlu). Ce dernier, comme on peut le voir ci-contre, n’a employé que des déclinaisons de bleu et de gris afin d’illustrer le propos général. Pour un résultat tout à la fois triste et beau si tant est qu’il est possible de parler d’esthétisme dans un environnement aussi tragique. Mais c’était, parions-le, une façon de rendre une dignité, un voile d’honneur, à tous ceux dont la vie fut ici brisée. Continuer la lecture
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