Alors, ce Pene Pati, né dans les îles Samoa, serait-ce le nouveau Pavarotti, comme le clame la critique? C’est toujours la même chose : quand un nouveau Caruso fait son apparition, on a l’impression qu’il surgit sur scène du jour au lendemain, né pour éblouir les foules. Mais quand on sait qu’il faut une bonne dizaine d’années, au minimum, pour former la voix et acquérir la technique, on sait bien que ce n’est pas possible. Demandez donc au tenorissimo Jonas Kaufmann, qui se produisait depuis quelque dix années sur les scènes européennes, pourquoi il est devenu une star du jour au lendemain dans «La Traviata» de Verdi auprès d’Angela Gheorghiu, au Metropolitan Opera, en 2006 ! La belle Angela à l’œil sûr avait remarqué le beau jeune homme, et l’avait demandé, mais avec son intelligence et sa modestie habituelles, lui trouvait qu’il avait chanté comme il le faisait depuis des années. Demandez donc au Yankee Michael Spyres, ayant quitté son Missouri natal pour se former à Vienne et fait des débuts dès 2006 au San Carlo de Naples, pourquoi il a dû attendre les années 2010 pour devenir une gloire rossinienne mondiale. Ou bien demandez à Roberto Alagna s’il se souvient de ses soirées de jeunesse passées dans les cabarets à gratter la guitare pour accompagner ses chansons. Il est vrai que dès qu’il a gagné le concours Pavarotti à 25 ans, il n’a plus arrêté depuis… Continuer la lecture →