Qui se souvient de Dunoyer de Segonzac ? Michel Charzat assurément. Sa biographie du peintre, qui fut célèbre et célébré en son temps, vient d’être publiée. Un beau livre, bien illustré, fourmillant d’informations, d’explications. Ne se laissant pas happer par les mouvements de l’avant-garde (on va parfois jusqu’à dire qu’il était l’«anti-Picasso», son à peu près exact contemporain), il peint et dessine des paysages, des natures mortes, des nus, des portraits. Il fera celui de Marcel Proust sur son lit de mort, ainsi que celui de Colette, et de bien d’autres. Il croque la vie, à l’huile, à l’aquarelle, à la plume, il dessine beaucoup, grave à l’eau forte, illustrera de nombreux livres. Il aime les couleurs sombres.
Pendant la guerre de 14, il est affecté à une section de camouflage nouvellement créée, qui rassemblait nombre d’artistes : Despiau, Vildrac, Forain, Landowski, Camoin et bien d’autres. Continuer la lecture
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Jean-Michel Alberola, 68 ans, est décidément un artiste inclassable. Depuis une trentaine d’années, il est l’auteur d’une œuvre protéiforme qui articule figuration, abstraction et art conceptuel. Peintures, sculptures, néons, films, livres d’artistes… sont les différentes facettes d’une production artistique dans laquelle il a su développer une mythologie toute personnelle. Avec humour et poésie, l’artiste mêle, de façon plus ou moins allusive, des questionnements politiques et sociaux à des références littéraires et artistiques. Au “roi de rien”, mystérieux portrait aux pieds nus décliné depuis une quinzaine d’années, se sont dernièrement ajoutés, de manière quelque peu détournée, les figures de Kafka (1883-1924) et de la reine Elisabeth II. “Le roi de rien, la reine d’Angleterre et les autres”, sa nouvelle exposition à découvrir actuellement à la Galerie Templon, à Paris, ne manque pas, là encore, de nous séduire et de nous interroger tout à la fois.
Frédéric II les fit venir des forêts de Thuringe. On l’avait instruit d’une particularité comportementale de ces petits êtres : une phénoménale propension au mouchardage.
À moins que le coronavirus ne nous joue quelque mauvais tour in extremis ou chemin faisant, voici le grand retour cet été des festivals artistiques qui investissent la France entière, témoignant d’une passion très française. À commencer par «Paris, l’été» (depuis 1990) proposant du 12 juillet au 1er août un éventail de «grands rendez-vous artistiques et culturels» aussi bien au musée du Louvre qu’au lycée Jacques Decour ou à la Cité universitaire, entre autres festivités mêlant tous les arts.
« Metropolis » était à peine sorti sur les écrans qu’il inspira une œuvre profondément originale à l’artiste Pierre Gatier. D’abord par le traité moderne, gravure au burin et à la pointe sèche et ensuite parce qu’il avait surtout choisi de mettre en avant la salle où était projeté le film événement de Fritz Lang. C’est une spectatrice et une ouvreuse presque caricaturées qui font le premier plan (ci-contre) tandis qu’un feu d’artifice synthétique très identifiable occupe le second. L’imagier sage était pour l’occasion sorti de ses gonds ce qui n’était pas si courant. Pierre Gatier (1878-1944) fait l’objet actuellement d’une remarquable exposition au musée d’Art et d’Histoire Louis-Senlecq de l’Isle-Adam dans le Val d’Oise. Rien de proprement révolutionnaire chez cet homme, mais les quelque 130 œuvres exposées nous convoquent néanmoins par leur élégance insigne, une matière qui aurait quelque peu tendance de nos jours à se raréfier.
Il vécut au temps de la Révolution (1771-1842) mais ne professait pas pour autant des idées révolutionnaires. S’il laisse une trace dans l’histoire, c’est plus pour ses écrits en faveur du bien-être de ses contemporains agriculteurs pour lesquels il vouait une authentique passion. Né dans un village des Deux-Sèvres un premier janvier, Jacques Bujault, fils et petit-fils d’avocat, fut abord imprimeur puis avocat lui-même et, à ce titre, s’intéressa au sort des populations rurales, souffrant «de les voir ignorantes, routinières, parfois débauchées et chicanières». Son œuvre maîtresse fut «Le Grand Almanach du bon cultivateur», ouvrage qui devait se retrouver «sous le toit le plus obscur» afin «d’instruire et moraliser le cultivateur même le plus humble». Effectivement, le tirage de cet Almanach atteignit, nous dit-on, jusqu’à 500.000 exemplaires.
Il suffit de l’entendre et de la voir pour se dire aussitôt, selon son degré de wagnérisme, «Voilà une Walkyrie !» ou «Voilà une Brunhilde ou une Isolde !». C’est exactement ce qui s’est passé, il y a six ans, au fameux concours international « Operalia » fondé par Placido Domingo en 1993 pour lancer les voix nouvelles, où l’on découvre chaque année les divas et divos du jour.
L’un des secrets de la France pour amadouer un chef d’État ombrageux en visite officielle se trouve d’abord en cuisine. Et ensuite sur une de ces tables garnies pour les grandes occasions où le cristal, l’argenterie et la belle porcelaine se liguent pour flatter les plus grincheux. Pour son exposition sur les arts du repas à travers les âges, le Musée national de céramique a consacré tout un chapitre scénographique en regard de cette compétence française sur la réception des hôtes internationaux. C’est entre la poire et le fromage, l’estomac déjà tapissé des meilleures sauces et des meilleurs vins que se dénouent sans doute maints problèmes de frontières et que se scellent aussi nombre de contrats d’armement. La diplomatie tricolore est ainsi faite. Si dans les sous-sols de l’Élysée se trouvent à la fois la cave à vins et le PC Jupiter, c’est que l’on sait jouer habilement sur les deux tableaux.
Depuis 1939, le Maréchal Joffre ou du moins sa statue de bronze, ne voyait qu’une chose. Au bout d’une perspective de 800 mètres il pouvait en effet embrasser la totalité du Champ de Mars, admirer la Tour Eiffel et derrière encore, le Palais de Chaillot. Mais voilà, l’homme réputé vainqueur de la première guerre mondiale a été incarcéré dans le Grand Palais éphémère, construit à toute vitesse le temps que le vrai soit rénové à grands frais. Dans cette démarche diablement inclusive -c’est la mode-, Joffre se retrouve face à son altier reflet pour une durée d’au moins quatre ans, le temps que certaines épreuves des Jeux Olympiques de 2024 s’y déroulent. Selon un de ces communiqués abscons qui fleurissent désormais tous les jours, la structure vendue comme provisoire pour 40 millions d’euros, « est une construction flexible, agile » et surtout « bio-sourcée-circulaire ». Il fallait inventer ce combo-lexical, ça manquait à un tableau langagier déjà bien fourni en inepties. Il paraît que l’on discerne l’ensemble sur les photos prises par Thomas Pesquet depuis la station spatiale internationale, mais pour les détails, faut descendre. Chacun son piédestal.
Si aujourd’hui les images de la guerre nous sont devenues si familières, il n’en fut pas toujours ainsi. Il fallut l’invention et le perfectionnement de la photographie puis du cinéma pour que cela le devienne. Auparavant, peintres et dessinateurs accompagnaient l’armée tout comme aujourd’hui les « soldats de l’image » du service de L’ECPAD (Établissement de communication et de production audiovisuelle de la Défense) dont sont issues les photographies d’une exposition qui vient de débuter au Mémorial 14-18 Notre-Dame de Lorette. Elle met justement en lumière les liens qui unissent la mémoire et les images d’hier à aujourd’hui. Si les techniques sont différentes, elles concourent toutes au même résultat, informer ceux qui ne sont pas sur le théâtre des opérations, faire témoignage et alimenter les archives.