Dans un ouvrage magistral, le philosophe Robert Redeker fait un constat que chaque jour qui passe vérifie un peu plus: l’abolition de « l’âme », un mot disparu de la langue et de la culture. Toutes les civilisations ont eu depuis leur origine l’intuition de l’âme, ce « je-ne-sais-quoi irréductible de l’humain », cette « source jaillissante », ce « mystère opaque et insondable ». Mais c’est Platon qui, le premier, fait de cette intuition une réalité philosophique et un fondement de la culture occidentale. Avec le Phédon, il ouvre la voie à son exaltation ultérieure par le christianisme de Saint-Augustin, des grands mystiques (Thérèse d’Avila, Jean de la Croix), et des penseurs jusqu’à Pascal. Au point de constituer la principale préoccupation de l’homme du Moyen-Age et encore de la Renaissance, une « inquiétude » intime. Et puis patatras! C’est Descartes qui allume la mèche. En fondant la preuve de notre existence sur notre nature d’être pensant, Descartes substitue à l’âme l’ego, le « je ». Prudent, il conserve dans ses écrits le mot « âme », mais il ne s’agit plus de la même chose. Car l’âme et la pensée, ce n’est pas la même chose. Continuer la lecture
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