L’image ci-contre est l’équivalent de la mire de l’O.R.T.F lorsque les programmes s’interrompaient. Créée pour l’occasion, elle indique qu’il en est de même pour Les Soirées de Paris. Les publications reprendront dans la mesure du possible. PHB Continuer la lecture
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Ce qui relie différentes affaires d’art et de littérature, c’est en l’occurrence un triangle rouge. Celui caractérisant une bière existant depuis le 18e siècle en Angleterre, à Burton-on-Trent (ou upon Trent), la Bass. Elle apparaît une première fois dans une célébrissime toile que Manet a peinte en 1822, « Un bar aux Folies-Bergère ». Il y a la serveuse bien sûr, celle qui focalise le regard, mais, sur la gauche et sur la droite, on discerne deux bouteilles estampillées d’un triangle écarlate. On la repère une seconde fois dans une œuvre de Georges Braque intitulée « Pal (Bouteille de Bass et verre sur une table) ». Le triangle a été omis, mais, vu qu’il s’agit d’une composition cubiste, on peut le voir ou le deviner partout. De même, comme le raconte André Salmon dans ses souvenirs littéralement sans fin, cette bière apparut également dans une revue qu’il avait fondée avec Apollinaire, le baron Mollet et Nicolas Deniker: Le Festin d’Ésope. Apollinaire avait pour l’occasion déniché un annonceur que l’on devine, avec le slogan publicitaire suivant: « Bière Burton, inventée par Lord Burton, sincère ami de S.M. Edouard VII ».
Sans doute à la Closerie des Lilas où les poètes d’obédiences variées prenaient leurs quartiers en terrasse, André Salmon vit un jour l’écrivain américain Stuart Merrill (1863-1915), consulter Apollinaire dans le cadre d’une opération financière « difficile ». Selon Salmon, le seul parmi eux à avoir compris qu’Apollinaire n’y connaissait rien en finances, était son pair Paul Fort (1872-1960). La scène a de quoi faire sourire lorsque l’on y songe, s’agissant d’un jeune homme qui toute sa vie eut du mal à joindre les deux bouts. Mais Stuart Merrill avait une excuse pour sa méprise, car l’auteur du « Pont Mirabeau », ne vivant pas de sa plume au tout début de sa vie, avait trouvé à s’employer dans une banque. Salmon (1881-1969) se souvenait de lui « une règle à la main, les doigts tachés d’encre rouge », debout et penché sur un pupitre familièrement dénommé « chameau ». Il reste de cette drôle de période, une photographie où l’on voit Apollinaire en costume au milieu de ses collègues, lesquels l’avaient surnommé « Kostro » eu égard à « Kostrowitzky », son vrai patronyme. Dans une revue-souvenir publiée voici un peu plus de 100 ans (ci-dessus), André Salmon racontait comment, suite à un concours de circonstances « Kostro » allait devenir journaliste et même rédacteur en chef.
On connaît le piano à quatre mains, mais un peu moins le livre à quatre mains. En voici un intitulé « 1944- La Charente limousine se libère », tout juste sorti avant la fin de l’année dernière, pour célébrer les quatre-vingts ans de la Résistance locale. Sur la couverture de cet ouvrage de quatre cent pages, figurent deux noms, Benoît Savy et José Délias. Le dernier est né à Confolens en 1953, le premier suivra son exemple en 1975. La même différence d’âge s’applique aux deux autres contributeurs, Céline Déveza (1983) et Joël Giraud (1953). Tous ces enfants du pays se distinguent par un amour viscéral de la région. Ainsi José Délias, ancien agent d’entretien du collège de Chabanais, s’est improvisé historien local, signant une trentaine d’ouvrages et de contributions, tandis que son partenaire Joël faisait de même pour la gloire des Confolentais durant la seconde guerre mondiale. Le troisième larron Benoît, docteur en géographie physique, s’est attaché à « une mise à distance des témoignages directs ou indirects recueillis sur la période ». (les témoignages étant souvent plus que suspects.) Quant à Céline, la petite dernière, elle est cheffe de projet du Pays d’Art et d’Histoire du confolentais,
La jeune femme souriait à la personne qui la photographiait. Laquelle était un mari, une amie, un ami, une sœur, un frère, on ne sait pas. Cette photo a été agrandie sur un panneau en bord de mer sur la commune de Kervoyal dans le Morbihan. Elle illustre surtout la maison en arrière-plan ayant survécu, selon la légende que l’on peut lire, à la tourmente de la Seconde Guerre mondiale. On apprend aussi que la photo fut prise en 1948. L’auteur n’est donc pas mentionné. Cet agrandissement est très touchant. Il fige à l’évidence un moment de bonheur. Il est possible que celle qui cache ses yeux avec d’élégantes lunettes de soleil ne soit plus de ce monde. Mais la magie de l’image opère toujours sur le promeneur qui passe, avant qu’il ne s’engage sur la « Promenade Apollinaire », celle qui longe une anse, face à l’océan. Les environs immédiats sont très séduisants, hormis un bunker dûment tagué sur la plage. On ne s’ennuie quasiment jamais sur une plage. La mer interpelle au point de contraindre en douceur nos pensées à faire une pause. On en repartirait presque, comme Arthur Rimbaud, avec des semelles de vent.
Et en plus il y a un boson de jauge. Comme si nous n’avions pas déjà fort à faire avec le boson de Higgs, celui que les fins esprits désignent comme la particule de Dieu. Notamment parce que cette dernière est la forme d’énergie fondamentale qui relie un peu tout. Et comme le racontait le magazine Geo l’automne dernier, on s’attend à ce qu’un grand jour, de lassitude, le boson de Peter Higgs prenne sa retraite, laissant tout l’univers s’écrouler derrière lui. Nos visages se fragmenteront alors devant notre miroir où nous étions en train d’étaler une crème de jour, avec bêtement l’idée que la journée promettait d’être longue. Le temps de crier « chéri viens voir, il se passe un truc louche », ce sera trop tard, le grand aspirateur cosmique aura signé la fin de la récré. Aux enfants il faudra dire que c’est juste « le petit Jésus qui range ses jouets » et ce ne sera pas complètement faux. Un avantage est que nos plus coriaces voisins de palier disparaîtront dans le grand trou noir, le « père de tous les trous noirs », ainsi le disent en rigolant les physiciens quand ils ne sont plus à jeun.
Ce 7 janvier 2015, la confirmation s’inscrivit en sous-titre, sur l’écran de l’info-en-continu: « un peu après 11 heures, avant le déjeuner, Jean Cabut , dit Cabu est mort assassiné…. »
Celle qui a passé une bonne partie de sa vie à raconter le monde a choisi de passer de l’autre côté de la caméra ou plutôt de passer de l’écran au livre. Maryse Burgot appartient au club très fermé des femmes reporters de guerre ou encore de celles qui veulent tout: un métier fait de voyages et d’aventures et aussi la famille et les enfants. Elles ont surtout accepté de côtoyer le danger et la mort et assument pratiquer un métier dangereux comme en témoignent certaines de leurs mésaventures: la tentative de viol de Mouammar Kadhafi sur Mémona Hintermann en 1984 ou la blessure de Patricia Allémoniere en Afghanistan. Maryse Burgot, elle, a vécu 2 mois de captivité dans la jungle de Jolo aux Philippines en juillet et août 2000 aux mains du groupe séparatiste musulman Abu Sayyaf, considéré à l’époque comme un des mouvements terroristes et mafieux les plus violents au monde. De sa captivité à Jolo elle dit: « Une seule fois dans ma vie j’ai connu le désespoir et c’était à Jolo. Les conditions de détention ne changent rien au puits de détresse dans lequel je m’enfonce psychologiquement au fil des jours ».
La presse anglaise consacra, pour cet écrivain français, une large place. Elle avait en effet suivi, avec une rare intensité, l’élection, puis la réception de Jean Cocteau à l’Académie française, en 1955. On pouvait parler d’événement puisque pas moins de dix mille personnes voulurent y participer. D’ailleurs, c’est surtout l’aspect mondain qui captivait les journalistes anglais. Avec des détails accrocheurs: Cocteau était habillé par Lanvin et son épée avait été dessinée par Picasso (voir commentaires à ce propos ndle). De surcroît, comme le souligne Olivier Rauch dans un livre qui vient tout juste d’être publié, les Britanniques aimaient ce pays, lequel savait défendre à ce point sa propre langue. Depuis sa jeunesse, Cocteau (1889-1963) a longtemps misé sur l’Angleterre et l’île le lui a bien rendu jusque bien après sa mort. Olivier Rauch a été bien inspiré de se saisir de ce prisme original, géographique, dans la mesure où le profil du poète et artiste apparaît souvent sous un jour différent, « so british » justement.