Il a suffi de réécouter une valse lente de Erik Satie pour se replonger dans sa correspondance « presque complète », publiée en 2000 par Ornella Volta (1927-2020). Cette dernière raconte comment en 1903, la chanteuse Paulette Darty (1871-1939) reçut le compositeur. Satie s’était mis « sans façons » au piano, accompagné de monsieur Bellon au chant. Elle lui fit alors part de son « ravissement » pour le moins justifié. Tous ceux qui ont écouté un jour « Je te veux », par la voix des plus grandes interprètes comme Jessye Norman, partagent forcément ce point de vue. Et encore davantage peut-être, s’agissant de la version pour piano seul, laquelle prouve bien qu’un monde enchanté existe. Ce faisant, Satie avait fait concurrence à Dieu. Et lors de son enterrement au cimetière d’Arcueil (1) en 1925, le frère d’Erik, Conrad, crut entendre la voix de son frère après la mise en terre. Une apostrophe au Bon Dieu dont les termes étaient: « Le temps de passer un jupon et je suis à vous ». Moqueur y compris à l’égard de lui-même, Satie ne désarmait jamais, malgré les nombreuses vicissitudes de son existence. Continuer la lecture
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