Il existe des tas de sortes de couteaux sauf celui à couper le brouillard. Quand bien même quelqu’un viendrait à l’inventer, il ne servirait plus à rien, du moins à Paris. Nous pouvons certes connaître quelques matinées de demi-brume au cours de l’hiver (photo ci-contre), mais le vrai brouillard, le franc brouillard propice à l’oubli de soi, a disparu des rues de la capitale. C’est une perte, peut-être un signe. Nous ne regrettons pas ici le brouillard de pollution, mais bien le phénomène atmosphérique naturel produit par de minuscules gouttes d’eau, perturbant la luminosité et entourant toute chose d’un halo étrange. À Paris, foncer dans le brouillard ne veut plus rien dire. La seule métaphore qui tienne encore un peu la route dans ce domaine mais indépendante de la question géographique, c’est le fait d’être dans le brouillard, signifiant par-là que les brumes du réveil ou celles causées par une soirée trop arrosée, font que l’on peine à avoir les idées claires. Il faut attendre qu’elles se dissipent. Continuer la lecture
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