Quelque part dans les années cinquante, Isabelle Collin Dufresne qui n’était pas encore Ultra Violet, badinait avec Salvador Dali dans la suite d’un palace new-yorkais. Après lui avoir demandé de poser nue, il entreprit avec elle une sexualité par procuration, consistant à faire circuler de sa main sur la peau de sa muse, un homard neutralisé. Au moment où le crustacé venait d’atteindre un lieu stratégique avec le visage de Dali tout près de la carapace, le téléphone sonna et, le maître relevant la tête pour répondre, dut bien constater que le homard était resté accroché à l’un des bouts de sa moustache. Ce qui fait que l’animal termina son existence terrestre en vol plané à travers la forcément somptueuse chambre du Saint-Régis, entre Madison et la Cinquième Avenue. C’est entre autres trucs marrants, ce que cette femme disparue il y a maintenant dix ans, racontait dans un livre paru en 1989. Il était titré « Ultra Violet, ma vie avec Andy Warhol », mais un assez large chapitre était consacré à Salvador Dali. Ce dernier lui disant un jour que son coude à elle était aussi « comestible que le quignon d’une miche de pain ». Elle lui rétorquant ton sur ton que ses lèvres à lui étaient aussi comestibles « qu’un grain de muscat épluché ». Mais il la corrigea en prétendant qu’elles étaient davantage comparables aux « testicules de Phidias » (artiste grec, 430 avant J.C.) qu’il était en train de peindre. Continuer la lecture
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